Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.
Les citations et pensées sur le trompeur.
1 — Notre citation favorite sur les trompeurs :
Parler trop tard, critiquer au lieu d'avertir, est facile, mais peu généreux : on flatte ainsi sa propre vanité sans se compromettre, et l'on fait montre d'intérêt sans en faire la dépense ; c'est peu généreux et inutile, car cette sagesse est trop marquée du sceau de la puérilité pour être prise au sérieux ; c'est pis qu'inutile, c'est nuisible, car cette bonté, trop suspecte d'hypocrisie pour exciter de la gratitude, est assez insupportable pour impatienter et irriter plus que l'hostilité même. Les conseillers du lendemain, les prêcheurs bénévoles, vous ressemblez assez à ces nuages trompeurs et bizarres dont l'aspect menaçant promet au moins de la pluie et qui, à leur passage, ne laissent échapper que des pierres. (Henri-Frédéric Amiel).
Rien n'est plus trompeur que le mirage produit en notre âme par la curiosité, par le désir, par la croyance au bonheur. Quelque fois un geste, une parole, un regard, dans une conversation sans témoins, quand les âmes sont déshabillées de leur hypocrisie mondaine, éclairent des abîmes.
Ceux qui me plaisent le plus sont ceux qui mentent le mieux ! L'infinie diversité des grimaces, les fausses gravités, les fausses tristesses, les gaietés forcées, le naturel étudié, les modesties d'emprunt, les empressements trompeurs, les douceurs feintes, les caresses hypocrites et le velouté artificiel du regard, le mensonge des sourires confits, le déguisement des jalousies, les indifférences simulées, j'aime à débrouiller tous ces cas obscurs, à découvrir les dessous de la politique des cœurs.
Dans ce monde orageux et trompeur où le doute assiège sans repos nos esprits et nos cœurs, où nous laissons la paix et l'espérance en route, rendre heureux est encor le plus sûr des bonheurs.
La philanthropie n'est jamais dupe des hommes les plus trompeurs et les plus ingrats, car elle n'espère ni ne veut rien d'eux pour son propre intérêt ; elle ne leur demande rien que pour leur bien véritable. Elle ne se lasse jamais dans cette bonté désintéressée ; et elle imite les dieux, qui ont donné aux hommes la vie sans avoir besoin de leur encens ni de leurs victimes.
Que cette vie est trompeuse, et que ses consolations sont courtes ! elles paraissent en un moment, et un autre moment les emporte ; et si ce n'était la sainte éternité à laquelle toutes nos journées aboutissent, nous aurions raison de blâmer notre condition humaine.
Je vous aime, ce mot est souvent trompeur dans la bouche de l'homme. Ce mot est trop souvent trahi, vite oublié, mais pourtant il est dit. Il remplit de son immensité un jour de notre existence, et, lorsqu'il tombe à terre comme une fleur qui s'est fanée, nous lui donnons quelque part encore dans notre souvenir un tombeau doux et sacré.
Les malheureux mortels ne peuvent prévoir la fin de leurs maux : séduits par une vaine espérance, ils en rallument souvent le foyer par des remèdes trompeurs.
L'homme qui a des sentiments, regarde le déguisement, la fourberie, comme une tache honteuse et flétrissante ; et il aimerait mieux périr que de se procurer les plus grands avantages par une trompeuse dissimulation.
La vérité est le premier devoir de l'homme en société. La parole a été donnée aux hommes pour se communiquer leurs pensées : c'est aller contre l'institution de la nature, que de la faire servir à la duplicité et au mensonge. Quelle confiance les hommes pourront-ils avoir entre eux, si la vérité est bannie de la société, et si la langue, destinée à être l'interprète fidèle du cœur, n'en est plus que le voile trompeur qui le cache et le déguise ?
Le peuple appelle gens d'esprit ceux qui sont fins, mais il vaudrait encore mieux être stupide et passer pour tel, que d'être fin et trompeur. La finesse est l'occasion prochaine de la fourberie, et de l'une à l'autre le pas est glissant.
La volupté est un vrai séducteur que l'homme a sans cesse à ses côtés, qui le tourmente, le presse, et l'entraîne vers le mal sous l'appât trompeur des plaisirs.
La science des devins n'est qu'un appât trompeur offert à notre crédulité. La réflexion et la prudence, voilà les seuls oracles qu'il faille consulter.