Se venger d'un sot par un mot d'esprit, c'est décocher une flèche à un rhinocéros.
Citation de Louis Dumur ; Les petits aphorismes sur l'esprit (1892)
Se venger d'un sot par un mot d'esprit, c'est décocher une flèche à un rhinocéros.
Se venger de quelqu'un, c'est vouloir le forcer à se repentir du tort qu'il nous a fait ; quel moyen plus efficace que de lui pardonner ?
Il est inutile de se mettre en colère quand on n'a le moyen, n'y de se venger, ni de pousser à bout son ressentiment.
Il est toujours présent, celui qui, même absent, peut se venger.
Nos organes sont nos victimes, mais des victimes qui se vengent.
L'amour passe, on s'avise qu'on a fait une mésalliance, et on s'en venge par un peu de mépris et beaucoup de dédain.
L'homme est né pour l'ordre et quand il l'oublie, l'ordre se venge.
Se venger, c'est être quittes - c'est courir le risque de se réconcilier, c'est oublier l'injure. Ô combien je préfère oublier la personne !
On se venge parfois de la vie quand elle refuse l'aumône qu'on lui demande.
La meilleure manière de se venger c'est de ne pas ressembler à celui qui nous insulte.
La meilleure façon de se venger d'un ennemi c'est de ne pas lui ressembler.
On ne jouit qu'une fois du plaisir de se venger, on jouit toujours de l'idée de ne s'être pas vengé.
Il n'y a pas de bassesses que la haine n'emploie pour se venger.
Il n'appartient qu'au sage de pouvoir, par des bienfaits, se venger de ses ennemis.
En se vengeant, on se rend égal à son ennemi ; en lui pardonnant, on se montre son supérieur.
Qui se venge n'est tout au plus que l'égal de son ennemi.
Celui qui dissimule un affront fait croire qu'il ne le connaît pas ou bien qu'il le méprise ; et celui qui veut se venger, et qui ne le peut, montre sa faiblesse et s'expose à d'autres injures.
Si, en souffrant un affront, on acquérait l'estime des hommes, il y aurait bien de la gloire à le dissimuler. Mais la patience produit un effet tout contraire, elle fait passer pour un sot ou pour un lâche celui qui n'a pas eu l'esprit de s'apercevoir d'une offense ou le courage de s'en venger.
Ne vous chargez jamais de l'odieux emploi d'humilier personne, de dire des choses désagréables, de faire de la peine à qui que ce soit. Il y a toujours à perdre pour nous, de mortifier l'amour-propre des autres. Il cherche à se venger, il est ingénieux à en trouver les moyens, et pour l'ordinaire il les trouve sur le champ, car qui est-ce qui ne prête pas par quelque endroit le flanc à son ennemi ?
Se venger d'une épouse coupable, c'est témoigner qu'on l'aime encore.
Se venger d'un faquin, c'est se déshonorer. Mépriser sa lâche insolence, c'est toute la vengeance qu'un noble cœur en doit tirer.
Ce n'est point par grandeur d'âme ni par honneur qu'on se venge, c'est par lâcheté et par faiblesse, c'est parce qu'on n'a pas le courage et la force de s'élever au-dessus du respect humain, de réprimer les mouvements impétueux qui au-dedans de nous-mêmes nous sollicitent à la vengeance.
Il y a plus de noblesse et de vraie grandeur d'âme à pardonner qu'à se venger.
Si l'on savait quelle supériorité le pardon donne sur l'offenseur, on ne se vengerait jamais.
Quelle satisfaction peut-on trouver à se venger, quand il serait si doux de pardonner ? Croit-on qu'il y ait de la honte à s'élever au-dessus d'une insulte ? Y a-t-il de la grandeur, y a-t-il de la gloire, à être l'auteur des maux de ses semblables ? Vous avez des droits sur un homme qui vous a offensé, et vous les perdez tous dès que la vengeance vous arme les mains contre lui. On craint dans la société l'homme qui se venge, on le fuit partout, on le déteste : Qui pourrait ne pas aimer celui qui pardonne ? Qui ne voudrait pas lui ressembler ?
L'honnête homme n'est si sujet à être troublé par le méchant que parce qu'il sait plutôt souffrir que se défendre ou se venger. Le méchant n'attaque jamais son semblable, il le craint.
Un homme qui pardonne est plus touchant que celui qui se venge.
Il a souvent été plus avantageux de dissimuler une injure que de s'en venger.