Ne faites pas souffrir qui vous aimez : mort, il se vengera.
Élisabeth de Wied - Œuvre : Les pensées d'une reine (1882)
Ne faites pas souffrir qui vous aimez : mort, il se vengera.
Les hommes éprouvent un si grand plaisir à voir pleurer qu'ils se vengent des fiers et des silencieux en disant qu'ils n'ont pas de cœur.
Il y a des parents qui se vengent sur leurs enfants de la mauvaise éducation qu'ils leur ont donnée.
La société se venge toujours de ceux qui se mettent au-dessus de ses règles et de ses usages.
Une femme qui se venge de son mari par une infidélité ressemble à un général qui livre ses armes avant de livrer bataille.
De quel droit un homme se venge-t-il d'une femme qui ne l'aime plus ? Serait-ce parce qu'elle l'a aimé ? Que cet homme se sépare de cette femme, soit, mais qu'il ait le droit de l'assassiner et de se rendre justice dans sa propre cause, c'est de la pure barbarie.
La haine et le désir de se venger sont des passions ingénieuses ; elles trouveront toujours pour se satisfaire des moyens auxquels on n'aurait jamais pensé.
Se venger d'un sot par un mot d'esprit, c'est décocher une flèche à un rhinocéros.
Se venger de quelqu'un, c'est vouloir le forcer à se repentir du tort qu'il nous a fait ; quel moyen plus efficace que de lui pardonner ?
Il est inutile de se mettre en colère quand on n'a le moyen, n'y de se venger, ni de pousser à bout son ressentiment.
Il est toujours présent, celui qui, même absent, peut se venger.
Nos organes sont nos victimes, mais des victimes qui se vengent.
L'amour passe, on s'avise qu'on a fait une mésalliance, et on s'en venge par un peu de mépris et beaucoup de dédain.
L'homme est né pour l'ordre et quand il l'oublie, l'ordre se venge.
Se venger, c'est être quittes - c'est courir le risque de se réconcilier, c'est oublier l'injure. Ô combien je préfère oublier la personne !
On se venge parfois de la vie quand elle refuse l'aumône qu'on lui demande.
La meilleure manière de se venger c'est de ne pas ressembler à celui qui nous insulte.
La meilleure façon de se venger d'un ennemi c'est de ne pas lui ressembler.
On ne jouit qu'une fois du plaisir de se venger, on jouit toujours de l'idée de ne s'être pas vengé.
Il n'y a pas de bassesses que la haine n'emploie pour se venger.
Il n'appartient qu'au sage de pouvoir, par des bienfaits, se venger de ses ennemis.
En se vengeant, on se rend égal à son ennemi ; en lui pardonnant, on se montre son supérieur.
Celui qui dissimule un affront fait croire qu'il ne le connaît pas ou bien qu'il le méprise ; et celui qui veut se venger, et qui ne le peut, montre sa faiblesse et s'expose à d'autres injures.
Si, en souffrant un affront, on acquérait l'estime des hommes, il y aurait bien de la gloire à le dissimuler. Mais la patience produit un effet tout contraire, elle fait passer pour un sot ou pour un lâche celui qui n'a pas eu l'esprit de s'apercevoir d'une offense ou le courage de s'en venger.
Ne vous chargez jamais de l'odieux emploi d'humilier personne, de dire des choses désagréables, de faire de la peine à qui que ce soit. Il y a toujours à perdre pour nous, de mortifier l'amour-propre des autres. Il cherche à se venger, il est ingénieux à en trouver les moyens, et pour l'ordinaire il les trouve sur le champ, car qui est-ce qui ne prête pas par quelque endroit le flanc à son ennemi ?
Se venger d'une épouse coupable, c'est témoigner qu'on l'aime encore.
Se venger d'un faquin, c'est se déshonorer. Mépriser sa lâche insolence, c'est toute la vengeance qu'un noble cœur en doit tirer.
Il n'y a point de salut pour celui qui ne se venge pas?