Le malheur ici-bas, c'est qu'un trop grand nombre d'hommes ne trouvent leurs plus vives jouissances que dans la haine.
Des haines déguisées sous des sourires naissent les plus belles trahisons.
Chez une femme, la violence de la haine contre un homme tient presque toujours à ce qu'elle ne peut en avouer la cause.
Le bien est éternel, mais l'homme est périssable, et les individus succombent à des haines imméritées.
Il est des haines platoniques !
Les femmes souffrent moins de la haine que de l'indifférence.
La haine seule est sincère ; si tu veux te connaître, écoute tes ennemis.
Comme les grandes douleurs, les grandes haines se taisent.
La haine ne va pas toujours jusqu'à mettre le feu à la maison d'autrui, mais l'envie se réjouit de la voir brûler.
La haine est pressée de vengeance ; la rancune attend l'occasion, elle est la patience de la haine.
Quand l'amour a l'humeur altière, la haine y fait ample litière.
La haine sait attendre, préparer, réfléchir, prévenir ; c'est une science infernale aussi bien qu'une passion. Elle cuve comme le vin.
Les grandes haines sont la marque de la vitalité des organismes sociaux aussi bien que des peuples. Dans les périodes de déclin, le secret de la haine se perd comme les autres vertus ; tout se dilue dans l'indulgence, le fatalisme, la paresse, la fadeur.
Les jouissances de la haine satisfaite sont les plus ardentes, les plus douces au cœur. L'amour est en quelque sorte l'or, et la haine est le fer de cette mine à sentiments qui git en nous.
La plus irréductible de toutes les haines est la haine par différence.
Les haines sérieuses savent patienter.
Un homme qui montre une valeur quelconque, comme une femme qui a de la beauté, se dénonce à la bienveillance inerte de quelques-uns et à la haine ardente de beaucoup.
Oh ! c'est un rude labeur que la haine ! La haine est un supplice de tous les instants, c'est une croix de plomb à porter, et pour en soutenir le poids sans défaillir, il faut de bien larges épaules !
La haine n'a pas seulement de bons yeux, elle a l'ouïe fine et le sommeil léger.
Ce qui ne se laisse pas voir, la haine le flaire ; ce qui n'a pas d'odeur, la haine le devine par une sorte de perception confuse. Il y a des vérités qui lui entrent par la peau.
Les haines qui ne sont pas patientes, les haines qui ne savent pas attendre et guetter leur moment, ne sont pas des haines sérieuses.
La haine a des yeux redoutables qui voient dans la nuit, comme ceux des chouettes.
Les haines personnelles ne doivent pas influer sur les actes publics ; il faut savoir séparer les choses des personnes.
Haine : Plus répandue que le racisme, plus universelle que la xénophobie : la haine des autres qui ne puise ses racines que dans l'amour aveugle de soi.
Sans la haine vouée aux petits chefs on supporterait moins les grands.
On a plus facilement raison de la haine que du mépris.
La haine sans cause m'inspire une horreur mêlée d'effroi, à cause de sa perversité ; en petit, on y sent l'enfer. J'ai déjà pris plus d'une fois quelqu'un la main dans le sac, le sac de perfidie bien entendu, car il ne s'agit pas d'improbité.
La haine pèse ; il est si doux d'en décharger le poids !
Un amour méprisé se change en haine mortelle.
Le silence et la solitude sont des auges où mangent la haine et le mépris.
La haine est la carie de l'âme, elle use la vie, et précipite des instants dont on ne jouit que lorsqu'on aime ses semblables.
Pour la haine une femme vaut dix hommes.
En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur.
De la haine d'autrui dérivent l'envie, le méchant vouloir, père de la violence et de la ruse.
Combattons la haine imbécile, l'immonde haine, qui n'a jamais rien su créer.
La haine entre deux êtres : Cela finit toujours par un enterrement !
Il m'a fallu plus de cinquante ans pour oublier un affront que j'ai reçu, et quand j'y pense encore, ma haine se réveille, et je me fais un crime d'avoir pu pardonner dans mon cœur à quelques-uns.
Notre amour-propre accepte avec moins de déplaisir la haine que la pitié.
Pour guérir ta haine, fais du bien à ton ennemi.
La haine qui tient aux divergences d'opinions est la moins traitable des haines : les préventions religieuses, surtout, ne tolèrent pas les explications ; la discussion même les échauffe, les irrite ; il vaut mieux les laisser dormir.
Le dédain vaut mieux que la haine.
Sous la soumission la haine croît à l'ombre.
L'envie est l'épine du bonheur, et la haine apprend à être toujours sur ses gardes.
L'homme pardonne quelquefois la haine, jamais le mépris.
On éternise par la haine une offense passagère.
La haine n'est jamais qu'un sous-produit de l'entêtement.
La crainte et la faiblesse font que bien des hommes n'osent manifester au-dehors leur haine et leur vengeance : ils nourrissent ces funestes passions toute leur vie dans le fond de leur âme ; et ce n'est, dans leurs derniers moments, que par des dispositions injustes qui en perpétuent les effets longtemps même après leur mort, qu'on vient à les connaître. De tels hommes annoncent par là qu'ils s'estiment bien peu eux-mêmes, puisqu'une pareille conduite ne peut que flétrir leur mémoire, et les rendre odieux à la postérité.
Il faut que les amitiés vivent, et que les haines meurent.
Une amitié indiserète ne diffère point de la haine.
On devient misanthrope autant par honte de soi-même que par haine des autres.
Tout compte fait, on souffre davantage de la haine qu'on ressent, que de la haine qu'on inspire.
Il y a dans la haine que nous inspirons quelque chose de doux qui flatte notre orgueil.
La haine est un effet de mémoire.
Tout ou Rien, je ne puis qu'être tout haine ou tout amour, tout entier bon ou tout entier méchant.
Une haine à soutenir est un plus grand fardeau qu'on ne pense.
Il est indigne d'un honnête homme de se servir des débris d'une amitié qui finit pour satisfaire une haine qui commence.
Le terme où la haine meurt dans le cœur d'un honnête homme est l'instant où l'infortune fond sur celui qui en est l'objet.
Il faut s'oublier avec tous les hommes : si vous leur parlez de vous, vous risquez le mépris ou la haine.
De même que le système de la prédestination condamne quelques hommes à l'enfer avant leur naissance, qu'ils méritent ensuite ou non le ciel par leurs actions, ainsi une femme ne révoque jamais la haine qu'elle a vouée, lors même que le pays tout entier et le monde, Dieu, le temps, et les vertus de celui qui est devenu l'objet de son inimitié, protesteraient contre son jugement.
La haine la plus violente est silencieuse comme les dogues les plus dangereux.
De la haine à la provocation il n'y a qu'un pas?