La Raison est susceptible d'accroissement ; il est dans la nature du Sentiment d'être éternellement jeune. A la Raison, la recherche incessante du Vrai et du Juste ; au Sentiment, la conservation du Bien et du Beau. L'homme crée ; la femme conserve.
La raison est toujours mesquine auprès du sentiment ; l'une est naturellement bornée, comme tout ce qui est positif, et l'autre est infini. Raisonner là où il faut sentir est le propre des âmes sans portée.
La raison se compose de vérités qu'il faut dire et de vérités qu'il faut taire.
la raison vit de formules ; la vie, qui vit et veut vivre toujours, n'accepte pas de formules. Sa seule formule est : tout ou rien. Le sentiment ne transige pas avec des moyens termes.
La raison, ce que nous appelons ainsi, la connaissance réflexe et réfléchie qui distingue l'homme, est un produit social.
La raison est sûre d'elle ! Elle approuve, elle dénie ; mais qu'elle se garde d'interroger, de peur que la réponse ne se fasse dans un langage inconnu.
La raison est dans l'homme le supplément universel de l'impuissance de la nature.
La raison, voilà le principe et la source de l'art d'écrire : tu trouveras les idées dans la philosophie de Socrate. Quand tu la posséderas bien, les mots n'auront pas de peine à suivre.
La raison rétrécit la vie, comme l'eau rétrécit la laine, si bien qu'on s'y sent coincé et on ne peut plus lever les bras.
La raison conduit les affaires humaines de haut et de loin, mais sûrement, comme le soleil le monde planétaire.
La raison est une barrière, mais une barrière qui dit pourquoi il ne faut pas passer.
La raison, c'est l'intelligence en exercice ; l'imagination c'est l'intelligence en érection.
La raison ne peut avoir d'étendue que par le sentiment de ses limites.
La raison du plus fou est toujours la meilleure.
La raison n'est pas la philosophie, mais la philosophie est la perfection de la raison.
La raison n'est pas la sagesse, mais la sagesse est l'union de la raison et de la vertu.
La raison n'a souvent aucune part aux événements qui ont le plus de retentissement dans le monde.
La raison a presque toujours tort de vouloir commander à la force.
La raison ne veut que ce qu'elle peut.
La raison est une lampe qui éclaire au loin, et qui laisse dans l'ombre celui qui la tient.
La raison est lente à profiter des lumières de l'expérience, et à secouer le joug de l'habitude.
La raison et la volonté sont les deux déesses de la vie pratique.
La raison n'est pas toujours de saison, il faut quelquefois la perdre avec les fous.
La raison a besoin de l'expérience, mais l'expérience est inutile sans la raison.
La raison et la volonté font notre indépendance et la mesurent en même temps.
La raison éclaire, mais elle ne conduit pas
La raison est la faculté qui juge toutes les autres.
La raison ne vient aux femmes que quand il leur est bien prouvé qu'il leur est impossible d'être folles, c'est presque toujours faute de mieux que les plus sensées l'écoutent.
La raison d'un étourdi est comme une bougie où la mèche manque par intervalle.
La raison n'est pas la science, mais la science est une extension de la raison.
La raison n'est pas la morale, mais la morale est un conseil de la raison.
La raison est toujours insuffisante pour instruire ceux dont le sentiment est faible.
La raison souvent n'éclaire que les naufrages.
La raison est une montre dont l'aiguille marche sans qu'on s'en aperçoive ; si quelquefois elle s'arrête, il y a toujours au-dedans de la montre un ressort qu'il suffit de mettre en action pour donner du mouvement à l'aiguille.
La raison ne triomphe pas des passions, elle leur succède.
La raison peut nous avertir de ce qu'il faut éviter ; le cœur seul dit ce qu'il faut faire.
La raison est la borne de l'encerclement de l'énergie.
La raison parle et le sentiment mord.
La raison doit l'emporter sur la force.
La raison seule fait distinguer les personnes d'une vertu ou d'un mérite supérieur.
La raison n'a pas de prise sur les esprits faux, c'est peine perdue que de chercher à les convaincre.
La raison n'est nullement une faculté de simplification. C'est une faculté qui s'éclaire en s'enrichissant. Elle se développe dans le sens d'une complexité croissante.
La raison doit être le flambeau qui éclaire.
La raison et la prudence abrègent les excès de l'impertinence.
La raison naît en nous de l'expérience aidée de la réflexion ; et quand elle est devenue tout ce qu'elle doit être, on s'informe aussi peu de nos folies passées que de la fleur qui a précédé un excellent fruit.
La raison, pour nous, c'est la mort : à calculer, tout calculer... nous périrons avant l'heure.
La raison n'est raison qu'autant qu'elle nous touche.