L'amitié est un contrat tacite entre deux personnes vertueuses : je dis vertueuses ; car les voyous n'ont que des complices, les voluptueux ont des compagnons de débauche ; les intéressés ont des associés ; les politiques rassemblent des factieux ; le commun des hommes oisifs a des liaisons ; les hommes puissants ont des courtisans ; mais les hommes vertueux ont seuls des amis.
L'indulgente amitié n'a jamais de fureurs, et ne connaît point l'art de contraindre les cœurs.
La vraie amitié n'est pas impérieuse ; c'est une liaison libre et délicieuse, dont le cœur et l'esprit, la raison et le temps, ont ensemble formé les nœuds toujours charmants ; et sa chaîne au besoin, plus souple et plus liante, doit prêter, de concert, sans qu'on la violente.
L'amitié est un besoin de l'âme, c'est le plus noble besoin des âmes les plus belles ! L'amitié est un contrat entre les cœurs, contrat plus sacré que s'il était écrit, et qui nous impose les obligations les plus chères.
Ceux qui éparpillent leurs amitiés sont généralement les moins capables d'une solide amitié.
Aimer ses amis parce qu'ils ont des qualités est chose facile ; ce qu'il faut, c'est savoir les aimer malgré leurs défauts.
Ce devrait être le premier devoir entre amis que de se dire la vérité. Par malheur, peu de gens aiment à la dire, moins encore aiment à l'entendre. C'est ainsi que l'on perd le plus grand profit à tirer de l'amitié.
La vraie amitié, l'amitié qui agit et se révèle par des effets, consiste en ce que nous suivions la même voie dans la vie ; que mon ami favorise mes desseins et moi les siens, que nous marchions ensemble sans nous détourner, quelle que soit d'ailleurs notre manière de penser et de vivre.
L'amitié ne peut pas vivre à côté de la crainte ou de la défiance. L'amitié véritable ne peut vivre que par la confiance que l'ami inspire.
L'amitié est une chaleur générale et universelle, tempérée au demeurant, et égale, une chaleur constante, toute douceur et polissure, qui n'a rien d'aspre et de poignant.
L'amitié vient de la sympathie des caractères, de la ressemblance des goûts, de l'accord des opinions ; l’amitié vient rarement de comptes d'intérêt convenablement réglés. Cependant l'estime réciproque n'y nuit pas.
L'amitié, lorsqu'elle est bien sentie, est de toutes les jouissances du cœur la plus précieuse et la plus délicate. C'est une aimable sympathie qui nous porte l'un vers l'autre par une pente douce et naturelle. Cette passion (car pour les bons cœurs c'en est une), exempte des chagrins de l'amour, garde toujours les charmes de l'amour naissant. Elle est la compagne de l'innocence, l'appui de la raison, le soutien de la vie et le premier aliment du cœur. Le lait ranime un corps épuisé ; l'amitié seule ranime un cœur languissant.
Un caractère liant et facile, une conversation douce, sont les premiers assaisonnements de l'amitié. L'humeur triste et sévère a bien quelque gravité, mais l'amitié veut plus d'aisance et de liberté, de douceur et d'indulgence.
L'amitié doit naître de la sympathie et non d'un froid calcul de combinaisons égoïstes.
L'amitié est familière et veut sourire et s'égayer ; elle va aux visages épanouis, aux cœurs ouverts et se refuse aux âmes sombres et repliées.
L'amitié est plus douce et plus agréable que l'amour, elle est comme ces vins vieux qui flattent plus délicieusement le goût.
Les salutaires amitiés sont celles qui stimulent, qui animent, qui augmentent notre vitalité, qui éveillent en nous l'étincelle, la verve, le courage, qui nous rendent plus forts et meilleurs.
Les vrais épanchements du cœur veulent non seulement l'amitié, mais la familiarité, et la familiarité ne vient que par l'habitude de vivre ensemble. Puisse un jour cette habitude si douce donner, entre nous, à l'amitié tous ses charmes !
Nous jouissons dans l'amitié de ce que l'amour a de plus doux, du plaisir de la confiance, du charme d'exposer son âme à son ami, de lire dans son cœur, de le voir à découvert, de montrer ses propres faiblesses, car dans la véritable amitié, il faut penser tout haut devant son ami.
L'essence de l'amitié est l'intégrité, la sincérité et la confiance.
L'amitié est un si grand bien qu'un seul et véritable ami est un trésor inappréciable.
De tous les biens dont on peut jouir en ce monde, l'amitié est le plus doux.
L'amitié n'est pas moins précieuse dans les beaux jours que dans les jours orageux.
Amitié ! comme l'on abuse de ton nom sacré pour couvrir des désordres honteux, pour ennoblir des liaisons frivoles formées par le désœuvrement, incapables de soutenir les épreuves de l'absence et de l'infortune, des liens de circonstances qu'un souffle détruit, qu'un rien remplace !
En amitié, toutes les pensées, tous les désirs, toutes les attentes naissent et sont partagés sans mots.
L'amitié est l'alliance de deux formidables natures se contemplant mutuellement.
L'épanchement de l'amitié est la soupape de sûreté des passions, la prudence du cœur, l'adoucissement du chagrin.
L'amitié est un trésor pour qui sait la recevoir et l'offrir, non l'échanger, la louer ou la négocier.
Noble et tendre amitié, je te chante en mes vers. Du poids de tant de maux semés dans l'univers, par tes soins consolants, c'est toi qui nous soulages, trésor de tous les lieux, bonheur de tous les âges.
L'amitié est le plus précieux de tous les biens, il n'y a point d'équivalent pour elle.
L'amitié a besoin de secours : elle périt faute de soins, de confiance et de complaisance.