Dans ces temps bénis, tout appartenait à tous ; les jardins n'avaient pas de clôtures, les champs n'avaient pas de bornes ; l'assistance mutuelle pourvoyait à tous les besoins ; point de maîtres ni de serviteurs, point de riches ni de pauvres ; chacun avait le nécessaire, et, libre de toutes les passions qui rongent, on vivait dans l'innocence, au jour le jour, aussi heureux que peut l'être dans sa forêt une peuplade de singes, occupée de subsister et de jouir, insouciante du vain et triste honneur de posséder.