Les citations, pensées et mots de célébrités :
Étendre ses États par de vastes conquêtes, c'est s'affaiblir des braves gens que l'on perd, et du terrain que l'on gagne.
Qui veut faire le vrai bien de l'État doit plus songer à peupler les campagnes qu'à former de grandes villes. Se réduire à donner le spectacle d'une grande ville à l'étranger, c'est lui dire, voilà toutes nos richesses.
Les ministres, les hommes d'État commencent par faire des merveilles, mais presque tous finissent par le contraire. Pourquoi cela ? C'est parce que nous ne sommes pas assez sévères dans nos choix.
Les plus grands États ont été renversés par des jeunes gens, et conservés par des vieillards.
Ceux qui exaltent leur état ne sont jamais envieux de celui des autres.
Un véritable homme d'État devrait être inaccessible à la crainte et se montrer toujours supérieur à tous les événements.
Dans l'état de civilisation, c'est par l'habileté que l'homme triomphe de l'homme ; dans l'état de nature, c'est la force qui commande. Les États policés, quand ils ont été longtemps bouleversés par les dissensions, retombent dans l'état de nature, c'est-à-dire, sous l'empire de la force.
Porte-parole : Secrétaire d'Etat spécialement chargé de se taire sur les affaires d'Etat.
Il arrive parfois qu'un homme d'État véritable se laisse circonvenir par les exhortations intéressées de la troupe de subalternes et de parasites qui fait cortège à tout homme éminent et n'a de cesse qu'elle ne l'ait empêché d'être lui-même. Ainsi s'explique, par cette invisible tyrannie de l'obséquiosité familière, par cette irrésistible domination des bas intérêts, par cette funeste influence des dévouements aveugles que subissent trop souvent, à leur insu les hommes supérieurs, comment il arrive aux plus grands caractères de se contredire, aux esprits les plus droits et les plus inflexibles de s'égarer et de fléchir, aux plus pures réputations de s'entacher.
Tout homme d'État, quelque éminent qu'il soit, a ses défauts.
L'évidence est une lumière trop vive pour les yeux de nos hommes d'État : elle les éblouit et ne les éclaire pas.
Ce qui manque principalement à nos hommes d'État, c'est le courage des réformes. Pourquoi le courage des réformes mûres, judicieuses, efficaces, nécessaires, leur manque-t-il ? Ce courage leur manque parce qu'ils sont venus dans un temps où tout est sacrifié au vain éclat des vains discours ; où la supériorité de la tribune est la seule qui mette sûrement et rapidement en possession du pouvoir ; où la conquête et la conservation de la majorité dans la Chambre élective est l'unique but qu'il paraisse sage de poursuivre, utile d'atteindre ; où le caractère est compté sinon pour rien, du moins pour peu de chose ; où l'élévation des idées, l'énergie des convictions ne servent qu'à isoler ; où la puissance d'organisation n'aboutit qu'à faire reléguer sans discernement le puissant organisateur au nombre de ces faiseurs irréfléchis et stériles dont il est prudent de se défier ! — On recueille ce que l'on a semé.
Le faux homme d'État n'admet pas que l'homme de presse ait le coup d'œil et l'esprit plus justes que lui. Le faux homme d'État, qui dispose, n'admet pas que l'homme de presse propose.
Ce qui caractérise particulièrement le faux homme d'État, c'est le mépris souverain qu'il a pour les avertissements de l'homme de presse, dont il supporte avec impatience le blâme, mais dont il savoure avec délices la louange.
Tenir strictement compte de toutes les forces opposées ou auxiliaires, et n'en méconnaître aucune ; se défier des sympathies ; n'écouter aucune de ses répulsions ; n'avoir aucune rancune ; se garder de toute obstination décorée du faux nom de fermeté : ce sont là les premières notions du livre de l'homme d'État et du publiciste qui regardent devant eux.
Ce qui distingue l'homme d'État des faux hommes d'État, c'est qu'il choisit les questions et ne les subit pas ; il n'attend point les événements, il les fait. L'événement est à l'homme ce que l'effet est à la cause.
La postérité ne demande pas aux hommes d'État qui ont eu le pouvoir combien de temps ils l'ont gardé, mais elle leur demande ce qu'ils ont fait !... Elle ne s'arrête pas à compter les années, elle compte les œuvres.
L'État est notre serviteur, et nous n'avons pas à en être les esclaves.
Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si l'État te le demande.
Deux grands États ne s'allient à long terme qu'à la condition de se compléter.
La richesse des États n'est pas en raison du numéraire qu'ils possèdent, mais elle est en raison du crédit qu'ils ont.
La politique tend chaque jour à se transformer plus qu'on ne paraît s'en douter. Autrefois, l'État le plus puissant était celui qui se faisait craindre ; aujourd'hui, l'État le plus puissant est celui qui se fait envier. La prépondérance qu'il exerce est surtout dans l'exemple qu'il donne.
L'État ne protège pas, il paralyse ; alors même qu'il parait encourager, il décourage. L'État aurait donc tout profit à rester neutre. Ce que la neutralité lui ferait perdre en puissance, plus apparente que réelle, elle le lui ferait regagner et au-delà en richesse infinie : car la richesse multipliée par la liberté croit en proportion géométrique ; et maintenant la vraie puissance des États, c'est la richesse.
Si les hommes étaient sages, ils donneraient à la religion et à la médecine la plus grande partie du temps que ne réclament pas les devoirs de leur état.
La direction d'un État détermine les formes de son activité dans la mesure où elle ne la déforme pas.
Un secret d'État ne peut se révéler que dans la mesure où cela peut servir l'intérêt même de cet État.
Le relâchement de la discipline dans un État y cause peu-à-peu le dérèglement et la corruption des mœurs.
La grande union dans les États en fait la prospérité et la grandeur.
Les lois sont le rempart de la liberté, et par conséquent de l'État.
L'État n'est pas fait pour un seul homme.
La politique a deux données qu'elle croit infaillibles pour juger de la prospérité d'un Etat ou de sa décadence, le registre des naissances, et celui des importations et exportations ; j'aimerais mieux la liste des communions à Pâques, et le registre des tribunaux criminels.
J'aime, dans un État, une constitution qui se soutienne toute seule, et qu'il ne faille pas toujours défendre et toujours conserver. Ces constitutions si délicates ressemblent assez au tempérament d'un homme qui se porte bien, pourvu que son sommeil ne soit jamais interrompu, son régime jamais dérangé, sa tranquillité jamais troublée, qu'il ne sorte de chez lui ni trop tôt ni trop tard, et qu'il n'aille ni trop loin ni trop vite.
Dans tout État dont les institutions sont représentatives, monarchique ou république, c'est par le choix des ministres que le gouvernement prononce son esprit et sa marche.
Dans un État bien ordonné, le peuple doit retirer plus d'avantages de la noblesse que les nobles eux-mêmes.
Justice, humanité, industrie, voilà les principes fondamentaux des États, c'est par eux qu'ils prospèrent, quelle que soit la nature de leur constitution ; mais dans tous, la crainte est le seul ressort qui puisse maintenir l'ordre et la tranquillité.
On s'attable au pouvoir et l'on mange la France ; c'est ainsi qu'un filou devient homme d'état.
Le grand homme d'État est celui qui réalise en lui la raison et l'impose au-dehors par la croyance.
On ne change et réforme pas les états avec une conduite molle.
L'amour, c'est l'état de l'âme le plus rationnel et le plus lumineux.
L'amour est un larcin que l'état de nature fait à l'état social.
L'union des États fait leur gloire et leur force.