Les 72 pensées et citations sur État :
Si Judas vivait, il serait ministre d'État.
L'Évangile dit : Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre. – Ce n'est pas l'avis des hommes d'État !
Si ceux qui gouvernent les États ne pensent qu'à amasser des richesses pour leur usage personnel, ils attireront indubitablement auprès d'eux des hommes dépravés ; ces hommes leur feront croire qu'ils sont des ministres bons et vertueux, et ces hommes dépravés gouverneront le pays. Mais l'administration de ces indignes ministres appellera sur le gouvernement les châtiments divins et les vengeances du peuple.
Le véritable imposteur est moins celui qui emprunte une somme d'argent qu'il ne peut rendre, que celui qui, sans connaissances et sans talent, se donne pour capable de conduire un état.
Par les plus productifs de ses impôts, l'État s'enrichit de nos vices et de nos misères.
L’État donne un bien mauvais exemple aux familles : il établit son budget des dépenses avant celui des recettes.
Un État qui s'entretient par des impôts excessifs est une façon d'Ugolin mangeant ses enfants pour leur conserver un père.
Pour l'homme d'État, le fameux mur de la vie privée devrait être de verre : l'honnêteté du foyer est un gage de la probité publique.
L'illusion, chez l'homme d'État, est une pire faute que le mensonge.
C'est le bonheur d'un chef d'État d'être servi par les circonstances ; son habileté est de se faire servir par les hommes.
Parler pour ne rien dire, défaut capital chez l'écrivain, est une force pour l'homme d'État.
Bien des gens s'occupent des affaires de l'État, qui feraient mieux de s'occuper de l'état de leurs affaires.
Boutade, la vérité à l'état aigu.
Un voleur est celui qui s'approprie le bien d'autrui, et l'État est un voleur quand il exproprie quelquefois les gens pour cause d'utilité publique.
Dans un État bien organisé, il faut toujours que deux mouvements contraires se fassent sentir : l'un qui de la base de l'édifice remonte vers le sommet, et l'autre qui du sommet redescende vers la base.
Dans les États totalitaires, le prisonnier libéré entre dans une autre prison.
La pire tyrannie peut être celle d'un État: il dilue le tyran.
L'État, ce chef-d'œuvre de l'égoïsme intelligent et raisonné, ce total de tous les égoïsmes individuels, a remis les droits de chacun aux mains d'un pouvoir infiniment supérieur au pouvoir de l'individu, et qui le force à respecter les droits des autres. C'est ainsi que sont rejetés dans l'ombre l'égoïsme démesuré de presque tous, la méchanceté de beaucoup, la férocité de quelques-uns : la contrainte les tient enchainés, il en résulte une apparence trompeuse.
Quand l'Etat seul pense et agit à la place des citoyens, ils deviennent incapables de penser et d'agir.
Si quelqu'un se trouve bien dans un petit état, sache qu'il a atteint un grand but.
La politique à l'état pur consiste à ne faire que de la pure politique au service de la pureté de l'État.
La protection rapprochée assurée par des policiers en civil garantit au chef d'État impopulaire de pouvoir serrer quelques mains lorsqu'il rend visite à une province hostile.
Rude métier que celui de chef d'État d'une démocratie occidentale qui passe les trois quarts de son temps à défendre les droits de l'homme et le quart restant à donner l'accolade aux dictateurs qui les bafouent.
L'État laïc n'a pas plus renoncé aux pieux mensonges qu'à l'attente de miracles.
Les États-Unis sont moins endettés que la France parce que leur Président, contrairement au nôtre, peut faire à la fois l'économie de son salaire et d'un Premier ministre.
Rien n'use plus vite un homme d'État que les collisions de devoirs et les tiraillements.
Pour un homme d'État vraiment moderne, dans ce siècle, l'autorité ne suffit pas. Le ministre le plus habile et le plus fortement épaulé est condamné à l'impuissance, s'il n'a pas pour lui le concours de l'opinion publique.
L'harmonie est notre rêve, mais la désharmonie est bien souvent notre état.
Pour un État, la justice est le meilleur ordre possible.
Tel est le sort des États : s'ils sont forts, ils font eux-mêmes leurs révolutions, mais ils en subissent tous les désastres et se noient dans leur propre sang; s'ils sont faibles, ils voient leurs voisins venir les révolutionner à main armée, et subissent tous les inconvénients de la présence des armées étrangères. Ils ne s'égorgent pas, mais ils payent les soldats qui viennent faire la police chez eux.