Voulons-nous que nos bienfaits soient approuvés de Dieu et des hommes, et nous soient infiniment utiles à nous-mêmes, attachons-nous à les verser sur les plus honnêtes gens, sur les personnes à qui ils sont les plus nécessaires, sur ces infortunés que les maladies, une nombreuse famille, des accidents imprévus ont réduit dans le plus triste état, et qui malgré leur travail et leur bonne conduite, éprouvent les rigueurs de l'affreuse pauvreté. Moins ils sont dignes de leur sort, plus ils sont dignes de notre compassion. Hâtons-nous de leur donner du secours, épargnons-leur la peine de nous le demander. Souvent la honte les retient ; et tandis que la faim est prête à les dévorer, ils n'osent encore élever la voix pour nous faire l'humiliant aveu de leur misère. Voilà ceux qu'il faut chercher, qu'il faut secourir. Quel heureux moment pour vous, que celui où vous pourrez essuyer leurs larmes et répandre la joie dans leur cœur ! Quelle bénédiction, quelles actions de grâces, quelle vive reconnaissance de la part de ceux qu'on a ainsi secourus, consolés ! Est-il sur la terre un plaisir plus délicieux, plus digne de l'homme, que de gagner les cœurs des autres hommes, et d'en recevoir les doux témoignages ?