La réprimande doivent avoir pour but, non une satisfaction personnelle, mais l'intérêt public.
Toute réprimande ne doit pas infliger une peine qui excède la faute.
Dans toute réprimande il faut de la force, mais en même temps de l'onction et de la bonté.
Les réprimandes des justes valent mieux que leurs louanges.
Le blâme exprimé avec dureté, les réprimandes humiliantes, produisent peu d'édification : on se concilie mal les cœurs, si on les contriste sans nécessité ; on les aigrit en leur montrant de l'aigreur.
Les réprimandes qu’un père fait à ses enfants, il doit les assaisonner de tout ce qui peut les rendre plus supportables.
Les réprimandes sont des remèdes violents, comme le fer et le feu, dont il ne faut user que rarement, malgré soi, jamais sans nécessité, et seulement quand il ne reste plus d'autre ressource.
Le blâme exprimé avec dureté, les réprimandes humiliantes, produisent peu d'édification : on se concilie mal les cœurs si on les contriste sans nécessité ; on les aigrit en leur montrant de l'aigreur.
Les mets trop doux se corrigent avec l'aigreur, et les fautes par la réprimande.
Une réprimande doit être adoucie par de belles paroles, comme le citron avec le sucre, et la salade avec l'huile.
On a tort de mériter des réprimandes ; on a un nouveau tort de ne pas savoir les supporter.
La louange et le blâme sont plus efficaces que tous sévices sur des enfants de condition libre. La louange les encourage au bien, le blâme les détourne de ce qui est honteux. Il faut, par l'emploi successif et varié des réprimandes et des éloges, tantôt leur faire honte en les reprenant s'ils se laissent aller à la présomption, tantôt les relever par des encouragements.
La sagesse écoute en souriant les réprimandes de la folie.
Ne réprimandez jamais par colère, mais à dessein d'instruire.
Lorsque la nécessité de réparer le scandale, ou l'inutilité des réprimandes secrètes ne vous oblige pas à reprendre en public, faites-le toujours en particulier. On est mieux disposé à recevoir des avis humiliants quand la vanité en souffre moins.
Si l'on savait mieux conserver son autorité, sans la compromettre mal à propos, ou sans laisser prendre à un enfant sur soi un ascendant qu'on ne pourra plus lui faire perdre ; si on l'accoutumait de bonne heure au respect et à l'obéissance, sans lui permettre d'y manquer jamais ; si l'on corrigeait dans les commencements les petites fautes, sans leur donner le temps de se changer en habitudes, on n'aurait pas si souvent besoin, dans la suite, d'employer les réprimandes dures, qui coûtent beaucoup à l'amour, ni de prendre la voie, quelquefois inutile et toujours fâcheuse, des châtiments sévères.
Quand les réprimandes ne produisent aucun effet, quand vous voyez des fautes sérieuses réitérées, faites parler le devoir, faites-le parler en maître. En corrigeant vos enfants, ils ne vous en aimeront pas moins, mais ils vous respecteront davantage. Leurs larmes essuyées, ils vous rendront justice, vous remercieront peut-être, et sûrement vous loueront un jour.
Le ton grondeur, les paroles aigres, les réprimandes excessives, une dure et inflexible sévérité révoltent, aigrissent et attirent la haine, mais trop de douceur autorise le mal et fait mépriser. Soyez doux, mais soyez ferme quand il le faut et que vous le devez.
On ne doit jamais humilier personne : si on le fait par orgueil, c'est bassesse, car c'est se prévaloir de sa supériorité aux dépens de la bienveillance, et si on le fait pour reprendre, c'est détruire l'effet de la réprimande, et non donner confiance à la correction ; c'est compromettre l'amour-propre et non avertir, c'est avilir et non corriger.
Les paroles dures et les mauvaises façons n'ont jamais corrigé personne : elles ne font qu'indisposer et irriter contre le remède. Souvent c'est moins la vérité qui blesse, que la manière de la dire. Ne reprenez jamais que vous ne soyez bien assuré qu'on est en faute ; dans le doute, il vaut mieux faire semblant d'ignorer. On fait injure et l'on offense, lorsqu'on reprend à tort : on s'expose à perdre le fruit des réprimandes les plus justes. Il faut faire celles-ci avec tous les ménagements que vous voudriez en pareil cas qu'on eût pour vous.
Le meilleur livre de morale, pour un jeune homme, c'est une femme estimable et aimée. Une réprimande n'est alors qu'une légère égratignure. On ne se fait pas une idée de la douceur et de l'efficacité d'une réprimande placée entre deux baisers !
L'amertume des réprimandes en détruit l'effet.
Il vaut toujours mieux que nos réprimandes soient au-dessous de la faute qu'au-dessus.
Dans les maux où il n'y a plus de remède, il faut parler avec douceur, de sorte que nos réprimandes paraissent moins tenir de la censure que de la compassion et de la douleur.
Les réprimandes doivent être graves sans être piquantes.
La première commotion de la colère, surtout quand elle prend feu au contact d'un obstacle matériel, commence par emporter les sens, puis elle pénètre dans l'âme, et si elle ne la trouve pas assez forte pour réagir contre elle, aussitôt elle la domine et l'entraîne. L'âme peut être entamée la première quand elle cède à un mouvement d'indignation ou d'horreur ; mais alors elle n'inspire point les mêmes violences, elle n'éclate souvent que pour châtier ; elle tombe sur le coupable en reproches sanglants, en réprimandes sévères, en menaces terribles.
Quand un père réprimande son fils, s'il est sévère dans son discours, dans le cœur il est toujours père.