L'affectif étant mal exprimable en termes intellectuels, vouloir raisonner sur l'amour c'est forcément déraisonner,
Plus on aime la cordialité affectueuse, plus on prend en grippe les humains qui ne la pratiquent jamais.
Avec des attentions affectueuses on triomphe des cœurs les plus durs.
L'intellectuel pur est un être incomplet, malheureux, car il est incapable d'atteindre ce qu'il comprend. La capacité de saisir les relations des choses n'est féconde qu'associée à d'autres activités, telles que le sens moral, le sens affectif, la volonté, le jugement, l'imagination, et une certaine force organique.
L'augmentation de l'espérance de vie aboutit déjà à ce qu'il y ait dans l'existence affective d'un homme actif plus de lits que chez un marchand de meubles.
Laisser croire qu'on aime un être et en montrer tous les symptômes : un chemin perverti ! Entretenir cette illusion chez l'autre, lui laisser entrevoir qu'il est aimé alors que nous ne ressentons pas d’attirance, encore moins de sentiments, est un véritable crime, l'équivalent d'un assassinat affectif. Celui qui laisse croire qu'il aime met l'autre en dépendance, garde toute sa raison et n'investit rien. Il consomme, il se laisse aimer et se comporte en véritable parasite.
Passer du manque d'amour au désir d'aimer, du besoin d'être aimé aux plaisirs et aux joies de l'aimance semble impossible et inaccessible à beaucoup et relève encore aujourd'hui de l'exploit affectif. Pour les affamés ou les « accros » de l'amour, tout se passe trop souvent comme si n'ayant pas été aimés, ou ne s'étant pas sentis aimés, ils ne pouvaient « assurer » leur rôle d'aimant.
L'homme est un infirme affectif, incapable d'intérêt pour les autres, de compassion ou d'amour.
Vivre ensemble consolide les rapports affectifs mais, simultanément, divise.
Le cœur est le sens affectif par excellence. L'amour proprement dit lui appartient. C'est son élément. Il jouit, s'abreuve, se rassasie, existe en lui. Il souffre au contraire, se dessèche et meurt dans la haine. Oiseau des ardents climats, il périt au sein des hivers. Dans le cœur réside le pouvoir de transporter notre être en autrui. Il est le levier par lequel nous nous déplaçons nous-mêmes.
Heureux celui qui a des amis avisés et secourables, éclairés et affectueux, qui l'aident selon sa nature et son espèce, et ne prétendent pas le faire cheminer à leur façon. Les subjectifs sont incapables de cette abnégation dans la clairvoyance ; ils sont persécutants à bonne intention.
Celui qui n'éprouve aucun sentiment affectueux n'en inspire aucun.
Tous les sentiments affectueux croissent, comme les plantes, plus rapidement et s'élèvent plus haut lorsqu'un vent d'orage souffle sur ce monde.
Ce qu'on appelle le cœur est la solidarité affective, cette puissance magnétique qui fond plusieurs existences en une seule, une extension de notre sensibilité, telle qu'elle souffre ou jouit par une surface infiniment plus grande que celle de notre simple individu ; plus brièvement, c'est l'identification morale de plusieurs existences par la sympathie instinctive, par conséquent une augmentation d'être pour chacune d'elles, mais un accroissement corrélatif de dépendance.
Fidélité et constance, ce sont les lois qui commandent la vie affective.
L'incapacité de nouer de nouvelles affections apparaît à nos anciens amis comme un gage de fidélité. Ils devraient plutôt s'en affliger, car c'est là le signe d'un épuisement affectif qui n'épargne pas notre attachement pour eux. L'être impuissant à créer de nouveaux liens n'est guère en état de maintenir vivantes ses anciennes affections, et sa « fidélité » ressemble beaucoup à celle du squelette au cercueil ou de la pierre au lieu qu'elle occupe.
Regardez avec une affectueuse compassion tous ceux qui vivent dans le malaise et dans la peine, et qui sont, par rapport à votre fortune, dans un état d'infériorité. Ne leur faites jamais sentir par d'arrogantes manières cette infériorité ; ne les humiliez jamais par d'âpres paroles, pas même quand ils vous déplairaient à cause de quelque grossièreté ou par quel qu'autre défaut.
Avec une expérience accrue, le plaisir sexuel est plus sûr que l'attachement affectif.
Quand je vois un être bon, sensible, entourer les animaux de soins affectueux, cultiver les fleurs, avoir un goût, aimer quelque chose enfin, cela m'encourage et je me dis : J'ai quelque chance de me faire aimer aussi.
Au déclin de la vie, les âmes affectueuses ne sont plus que des cimetières peuplés de revenants.
Si les opinions les moins fondées sont généralement très opiniâtres, c'est qu'elles ont pour soutien des éléments affectifs et mystiques sur lesquels la raison est sans prise.
La piété filiale est un devoir non seulement de reconnaissance, mais aussi de convenances dont on ne peut s'affranchir. Dans le cas rare où on a des parents peu affectueux, peu en droit d'exiger de l'estime de notre part, leur seule qualité de créateurs de nos jours leur donne un caractère respectable.
Quand les mots affectueux de nos amis nous sont transmis par des indifférents ou des hostiles, ils nous paraissent déformés.
Ce qu'il m'aurait fallu, et ce qui m'a été refusé dans ma vie, c'est le conseil affectueux d'une mère ou d'une autre autorité morale, m'inspirant à la fois confiance et respect. Il est des choses sur lesquelles je n'ai pas osé me décider seul et sur lesquelles je n'ai osé m'ouvrir à personne ; tandis que m'abstenir, me priver, me bronzer et me taire me paraissait à ma portée.
La tolérance affectueuse n'est qu'un pis-aller.
Les avares sont les plus faciles à manier, on sait sur quelle touche affective il faut frapper.
Une faiblesse du moi est acquise sous l'influence de conflits affectifs.
L'humeur est cet état affectif qui brouille la pensée et trompe l'esprit.