Les doctrines de foi et de désespérance s'équivalent. La croyance à un paradis ou à l'anéantissement sont les deux formes que prend toute pensée un peu grande, à qui l'insuffisance des jours de la vie apparaît. Les uns préfèrent se mentir un espoir, les autres s'avouer un fait et l'accepter.
On trouve difficilement un homme acceptant d'exposer sa vie pour une vérité. On en trouve aisément dix mille prêts à se faire tuer pour une croyance.
On est plus enclin à imposer ses croyances qu'à adopter celles des autres.
Croire sans oser raisonner sa croyance, n'est-ce pas déjà douter.
L'examen ne nuit jamais à la vérité, et une croyance aveugle favorise souvent l'erreur.
La bonne moyenne de la croyance s'établit par le total de ceux qui croyaient et qui ne croient plus et de ceux qui ne croyaient pas et qui croient.
La raison cherche la vérité, la croyance incarne nos désirs, c'est pourquoi l'homme préférera toujours la croyance à la connaissance.
Les pas du vrai croyant ne sont jamais solitaires ; un bon ange veille à ses côtés, il lui donne des conseils dans ses songes.
La croyance sans bornes est le principal attribut du grand homme.
L'homme n'est guère plus conséquent dans son incrédulité que dans ses croyances.
Un grave esprit n'a pas de croyance incertaine.
La croyance est une sœur de la crédulité, et une fille de l'ignorance.
Si les hommes étaient réellement convaincus de leur prétendue croyance, hors les fous, ils seraient tous des saints.
La grande force des croyances est de donner des espérances que la raison ne saurait créer.
Malgré tous ses progrès, la science contient encore plus de croyance que de connaissance.
Le peuple a perdu les croyances qu'il avait et n'a pas acquis les connaissances qu'il n'a jamais eues ; le peuple a, pour exercer sa souveraineté, ignorance et ses passions.
Le croyant qui affirme l'impuissance absolue de la raison méconnaît un fait divin, et le philosophe qui nie la nécessité de la foi méconnaît un fait humain ... En quoi l'homme est-il fait à l'image de Dieu, si ce n'est par sa raison ? Et comment l'homme éprouverait-il cette soif insatiable de croire, si ce n'était un besoin de sa nature et une des conditions de sa destinée ?
La libre pensée ne constitue souvent qu'une croyance qui dispense de la fatigue de penser.
L'humanité croit d'une croyance irrésistible à l'immortalité, de diverses manières je le sais et par diverses raisons : mais cette diversité n'infirme pas, elle confirme, au contraire, la croyance.
Un croyant, c'est un antiseptique.
Une croyance n'étant ni rationnelle ni volontaire, aucune absurdité ne saurait nuire à sa propagation.
II n'est pas d'esprit à l'abri du doute; ceux qui sont le plus affermis dans une croyance doutent d'autant plus des croyances opposées.
Les croyances religieuses sont comme les vieilles dents : cela branle, mais cela tient !
La raison se brise toujours devant le mur de la croyance.
Un des caractères généraux les plus constants des croyances est leur intolérance.
Une croyance se subit et ne se discute pas. Quand on la discute, c'est que, fort ébranlée déjà, elle est près de disparaître.
On n'est pas croyant par tradition ; mais la tradition peut conduire à le devenir, soit qu'on examine la religion avec sa raison, soit qu'on la sonde ou qu'on la goûte avec son cœur.
Une téméraire critique nous promène d'une croyance à une autre.
C'est la croyance et non la raison qui mène le monde.
Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu'à justifier nos croyances.
La raison crée le progrès, mais les bâtisseurs de croyances mènent l'histoire.
On ne discute pas plus avec les croyances des foules qu'avec les cyclones.
On ne peut rien sur l'homme dont l'idéal est de sacrifier sa vie pour une croyance.
Apprenons le doute véritable, le doute indulgent qui nous dispose à comprendre toutes les croyances.
Ce n'est pas l'incrédulité qui est dangereuse dans notre société, c'est la croyance.
L'absurde et l'impossible n'ont jamais empêché une croyance suffisamment forte de faire agir.
La matière première la plus précieuse au monde me semble être la communication relationnelle. Cette communication susceptible de nous relier (sans nous attacher), de partager (sans être envahi) des rêves, des projets, des idées, de témoigner (sans être possessif) de sentiments, d'exprimer (sans vouloir les imposer) des croyances.