Un dévot aux yeux creux, et d'abstinence blême, s'il n'a point le cœur juste, est affreux devant Dieu.
Méfie-toi du dévot qui t'excuse, mais ne néglige pas le fidèle qui te blâme.
Quand ce dévot vieillard rendit son âme à Dieu, ses héritiers ne firent pas couler beaucoup de larmes sur sa tombe.
Être un dévot, c'est un sentiment qui est bien naturel dans le malheur et dans la vieillesse.
Qu'est-ce qu'un dévot ? — Un homme qui a peur de l'enfer.
On voit des dévots qui se dédommagent de leurs agenouillements en exerçant un despotisme assez dur sur tout ce qui les approche.
Les dévots ne sont que de simples spéculateurs. Cela est si vrai que si on leur ôtait le paradis ils cesseraient sur le champ de pratiquer.
Beaucoup de dévotes font consister la religion dans le cher ennui de parler de soi, et je plains ceux qui sont forcés d'écouter tous ces racontages. Le mieux qu'il en puisse arriver, ce me semble, c'est qu'ils restent sans fruit.
Tout faux dévot est hypocrite ; tout hypocrite est méchant ; tout méchant est dangereux et à fuir.
Ceux qui n'ont pas été dévots n'ont jamais eu l'âme assez tendre.
Plus les prétendues impies viennent à examiner une maison dévote, plus ils reconnaissent que tout y est empreint d'une certaine disgrâce. Ils y trouvent une apparence d'avarice et de mystère comme chez les usuriers, et cette humidité parfumée d'encens qui refroidit l'atmosphère des chapelles.
La protection des vieilles femmes est leur dernier amour, quand elles ne sont pas dévotes.
La nature a mis dans le cœur de la femme un tel désir de plaire, un tel besoin d'amour, que, même chez une jeune dévote, les idées d'avenir et de salut doivent succomber sous les premières joies de l'hyménée.
Il est dans l'esprit des dévotes de se faire un mérite des devoirs accomplis.
Une pente naturelle à l'esprit humain fait souvent une débauchée de la fille d'une dévote, une dévote de la fille d'une femme légère ; la loi des contrastes est sans doute la résultante de la loi des similaires.
Les dévots passent leur temps à faire l'inventaire de leur conscience et à dresser le bilan de leur vie.
Il est des dévots dont la ferveur ne se refroidit jamais même dans l'âge le plus avancé.
Chaisière : Personne dévote et disgraciée qui porte encore des mitaines dans l'inconscient collectif.
L'orgueil est une espèce de vice qui ne souille pas comme la corruption, mais qui fait de grands maux dans les discordes civiles, et qui devient terrible chez les hommes austères, chez les dévots religieux ou politiques, parce qu'étant leur seule passion, ils la satisfont sans distraction et sans pitié.
Un dévot sans passions, sans les vices auxquels elles exposent, mais aussi sans le courage, la grandeur et la sensibilité qui les accompagnent ordinairement, un dévot ne vivant que de son orgueil et de sa croyance, se cachant au jour du danger, revenant se faire adorer après la victoire remportée par d'autres, est un des êtres les plus odieux qui aient dominé les hommes, et on dirait les plus vils, s'il n'avait eu une conviction forte et une intégrité reconnue.
Le suprême bonheur peut se concevoir au sein d'une société dévote, où chacun jouirait à la fois de lui-même et de la réunion de tous : Ce serait sans doute un ciel anticipé !
Les personnes dévotes sont naturellement crédules et soupçonneuses ; c'est pourquoi elles admettent légèrement tout ce qu'on dit des personnes d'une opinion ou d'une secte différente de la leur.
J'ai les mauvaises langues en abomination, et les dévots plus que les autres.
Petits scrupules, aliments des petites vertus, poison des grandes. Ils sont la nourriture habituelle des dévots !
En ce monde il faut hurler avec les loups, et se prosterner avec les dévots.
La grimace dévote est l'inverse de la beauté. Rien n'est répulsif comme un Tartufe, rien n'est désagréable comme la fiction hypocrite. Un paganisme franc et honnête vaut beaucoup mieux.
Aux hypocrites de religion ont succédé les hypocrites de politique ; les uns voilaient des faiblesses du manteau de la dévotion, les autres justifient des forfaits avec de la politique.
Il n'est pas plus de sûreté dans un dévot que dans un courtisan : l'un abandonne son ami pour faire fortune auprès de son Roi ; l'autre, pour la faire auprès de son Dieu.
L'amour de Dieu et des hommes fait seul les vrais dévots ; l'intérêt et la peur ne font que des bigots. Malheureusement, la véritable dévotion est aussi rare que la véritable amitié ; et l'humanité ne se compose guère que de bigots et de faux amis.
La plupart des dévots croient que la dévotion est la route la plus sûre qui mène au salut ; ils se trompent grossièrement : la dévotion n'est qu'une vertu. On peut être fort dévot et fort méchant tout ensemble ; les dévots, pour la plupart, croient trop souvent pouvoir remplacer les vertus par des orémus.
Que l'on mette au bout du monde, deux auteurs, deux femmes, ou deux dévots, il y en aura un qui fera quelque niche à l'autre.
Le dévot évite le mal par la crainte des dieux, l'honnête homme fait le bien par penchant.
L'amitié a ses moments de tiédeur, comme la dévotion
La plupart des dévots dégoûtent de la dévotion.
Le dévot hypocrite ne manque jamais un office pour ne pas manquer une dupe.
La plupart des dévots ont la foi et l'espérance, mais il leur manque la charité.
Une dévote est une femme qui croit pouvoir, avec des prières, se dispenser d'avoir des vertus.
Il y a des gens qui se croient dévots parce que la crainte d'être damnés les empêche quelquefois de faire le mal.
Pour mener une vie dévote il faut d'abord se purifier du péché, et le moyen de le faire, c'est le sacrement de pénitence.
La dévote est toujours de bonne foi, tout en distillant le fiel.
La dévote est à la femme vraiment bonne ce que le vinaigre est au vin généreux.
En politique comme en religion, il s'agit bien moins d'édifier les dévots que de convertir les incrédules.
Les dévotes aiment presque toutes à entendre des gaudrioles, autorisées qu'elles sont par leurs grandes vertus à contempler des abîmes sans y choir et les embûches du démon sans s'y prendre.
Les dévotes se régalent l'esprit des péchés interdits à la chair.
Certains dévots se rendent à l'Église comme à un moulin à prières.
Le sacrilège, la seule manière que les impies ont encore d'être dévots.
La dévote croit aux dévots, l'indévote aux philosophes ; mais toutes deux sont également crédules.
L'habit de pèlerin est une lettre de change à vue tirée sur tous les dévots.
La plupart de nos impies ne sont que des dévots révoltés.
L'ombre est le paradis des dévots et des houris.
Il est de faux dévots ainsi que de faux braves.
Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme !