Chaque fois que nous voyons un enfant trancher avec aplomb les questions les plus ardues, nous sommes tentés de nous demander en tremblant si nous n'avons pas été aussi ridicules que lui à son âge.
Le sot procède toujours très gravement ; l'homme d'esprit ne se fait pas faute de caracoler quelquefois le long des questions sérieuses.
Les questions les plus graves peuvent être effleurées par la poésie sans en être le moins du monde affectées dans leur essence. Il faut, pour les remuer et les ébranler, d'autres forces que l'aile d'une strophe.
À une question franche et directe réfléchissez toujours quelques moments avant d'y répondre.
Si peu qu'on aime les questions, on les préfère à certains silences, rien n'étant plus désagréable que de se trouver en présence de quelqu'un qui ne dit mot et qui assurément n'en pense pas moins.
Simple question : Est-on plus heureux d'entendre dire du mal de son ennemi que du bien de son ami ?
On ne saurait s'y tromper : au fond de toutes les questions qui s'agitent en ce temps-ci, philosophiques, politiques, littéraires, artistiques, juridiques, le combat se livre entre le spiritualisme et le matérialisme.
Un homme peut être heureux avec une femme tant qu'il n'est pas question d'amour entre eux.
Tout journal est un cheval de louage. Quand le cavalier est arrivé à l'auberge, on met le cheval à l'écurie et il n'en est plus question.
On discute à perte de vue sur des vétilles et l'on tranche d'un coup les plus grosses questions.
Tu sais, petite, la pâtisserie et l'amour, c'est pareil : Tout est question de fraîcheur.
L'homme qui obscurcit l'état de la question ressemble au poisson qui trouble l'eau de peur d'être pris.
On questionne discrètement quand on aime, tant on a peur d'apprendre plus qu'on ne voudrait.
À des questions banales on répond le plus souvent par des réponses en conserve qui sont porteuses de beaucoup de non-dits.
Toute question doit être nettement posée, et la solution décisive.
Toute question doit être envisagée sous le triple rapport des intérêts, du droit et de la justice.
Le propre des grandes questions est qu'on ne se les pose pas. Elles se résolvent toutes seules, non par une décision de l'esprit, mais par un mouvement de l'âme.
L'ami auquel on ose faire certaine question sur son ami a l'amitié peu virile.
Une question nous juge, une réponse nous mesure.
La jeunesse questionne et juge sans réflexion : deux irrévérences de l'esprit.
Il y a des gens qui font avec notre douleur ce que certains gourmets font avec la salade ; ils la tournent en tous sens par leurs questions, pour que le poivre et le vinaigre ne perdent rien de leur saveur.
Sur certaines questions essentielles le plus grand cerveau doit tenir à honneur de sentir comme le petit épicier.
Il ne faut aborder une question à examiner qu'avec la préoccupation d'une vérité à admettre.
Les hommes d'action ne s'attardent jamais à discuter de questions inutiles.
Métaphysique : Ensemble de questions qui demeurent par définition sans réponse.
Les questions d'argent commencent par être délicates et finissent par être indélicates.
Le questionnement des enfants est souvent une amorce à un échange espéré.
Ma pensée a parfois des illuminations subites qui éclairent tout à coup le fond des questions, puis c'est la nuit. La plume n'est pas assez rapide pour fixer ces traces lumineuses ; j'en tire peu de profit, parce que je les sens m'échapper dès que je veux les réfléchir pour les conserver.
Si tu apprends tout pendant que tu es jeune, tu n'auras plus de questions à poser quand tu seras vieux.
Beaucoup de personnes ont l'habitude de discuter avant de poser la question, comme Don Quichotte commence toujours à combattre avant de savoir quels sont ses ennemis.
Tout, dans ce monde, est une question de temps.
En le questionnant, tu risques de lui mettre le prépuce à l'oreille.
La vie ne pose pas de question, le suicide n'est pas une réponse.
On peut avoir deux avis différents sur une même question.
L'esprit des enfants est absolu parce qu'il est borné. Les questions, n'ayant pour eux qu'une face, sont toutes simples ; en sorte que la solution en paraît aussi facile qu'évidente à leur intelligence plus droite qu'éclairée. C'est pour cela que les plus doux d'entre eux disent parfois des choses dures, que les plus humains tiennent des propos cruels.
L'homme qui s'adresse au public une fois par hasard touche à cent questions étrangères à son sujet, il profite de l'occasion pour produire sa personne.
Ce qui distingue l'homme d'État des faux hommes d'État, c'est qu'il choisit les questions et ne les subit pas ; il n'attend point les événements, il les fait. L'événement est à l'homme ce que l'effet est à la cause.
Il est plus commode de planer dans le vague des généralités que de descendre dans la précision des détails, mais l'expérience est là pour attester qu'on ne les néglige pas impunément. Il suffit d'une paille dans un essieu pour qu'il se rompe ; il suffit d'une voie d'eau au navire pour qu'il périsse. La négligence des questions dédaigneusement qualifiées de détails est ce qui a perdu tous les régimes, tous les systèmes.
Il y a au fond de toute grande question économique une multitude de petites objections de détail, de faits et de chiffres mal étudiés : sorte d'algues dangereuses au-dessus desquelles tout homme d'initiative, tout réformateur, tout homme d'État doit toujours prudemment se tenir, sous peine d'être enlacé par elles, de perdre la liberté de ses mouvements, d'être jeté dans le doute et réduit à l'impuissance et à l'immobilité.
La chance, c'est une question de veine.
Certaines questions ne sont difficiles que parce qu'on les pose.
On a un double avantage à poser des questions, celui de plaire et celui de s'instruire.
La première question que l'on se pose sur une femme que l'on ne connaît pas, est : est-elle belle ? Et la seconde : a-t-elle de l'esprit ? Il arrive rarement qu'on se pose une troisième question.
À l'éternelle triple question toujours demeurée sans réponse : Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Je réponds : En ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j'y retourne.
Ne posez jamais aucune question imprudente ou qui pourrait déplaire : la curiosité déplacée est souvent bien payée. Un jeune homme demandait à une femme, déjà sur le retour, quel âge elle avait. « Je ne vous le dirai pas précisément, répondit-elle, mais soyez assuré qu'un âne est plus âgé à vingt ans qu'une femme à soixante. »
Ne soyez pas de ces curieux, de ces questionneurs perpétuels, qui veulent tout savoir, ni de ces furets de maisons, qui cherchent à découvrir tout ce qui se passe dans l'intérieur des familles. On n'aime à le savoir que pour le divulguer, ou pour en faire un mauvais usage : l'un et l'autre sont indignes d'un honnête homme.
Tout est dans la question de temps et d'opportunité.
Poser une question et ne pas écouter la réponse est une indiscrétion flanquée d'une incivilité.
Une question déplacée est par essence peu stable.
Les questionneurs les plus impitoyables sont les gens vains et désœuvrés.
L'art de garder un secret demande de l'habileté à éluder les questions curieuses.
On entend seulement les questions auxquelles on est capable de trouver une réponse.
Il n'y a pas de solution aux questions qui ne pose aucun problème.
Moins un esprit a de questions ouvertes, plus il a de préjugés et plus il est intraitable.
Le savant le plus grand est celui qui cherche désespérément à poser les bonnes questions.
Avec le temps, les questions doivent aller en se simplifiant.
La jeunesse n'est pas une question d'âge, c'est une réponse de l'esprit.
L'amour est une question de foi ; la foi est une question de risque.
Les questions ne sont jamais indiscrètes ; les réponses le sont parfois.
Qui pose une question embarrassante est toujours le premier à y répondre.
Dix mille questions ne valent pas un consentement.
À question habile, réponse plus habile : réponse qui ne répond pas.
Il est encore plus facile de juger de l'esprit d'un homme par ses questions que par ses réponses.
La vérité vient rarement des réponses que tu reçois, la vérité naît de l'enchaînement logique des questions que tu poses.
Aux questions qui t'importunent réponds par un doux mensonge.
Être ou ne pas être, telle est la question.
Le temps éclaircit bien des questions, mais que d'opinions deviennent problématiques avec l'âge !
L'amour restera une question éternellement posée à l'humanité.