L'observation des bienséances sert de masque à l'homme vicieux ; elle achève la tenue de l'homme de bien.
Pour que la société en vînt à fouler aux pieds les bienséances, il faudrait qu'elle fût tombée dans la plus infime corruption.
Dans une société corrompue, le respect des bienséances est du moins un dernier hommage que le vice rend à la vertu.
La tempérance règle tous les mouvements de l'âme ; elle la met à l'abri des passions, ne lui permet point de s'abandonner aux saillies d'une folle joie ; elle lui apporte la paix, soumet à la raison ses désirs ou ses craintes. On trouve en elle la bienséance, la modération, en général ce qui apaise les troubles de l'âme et fait que l'on garde en tout la mesure.
L'abrégé de la bienséance et de la politesse consiste à garder également notre dignité et celle des autres.
La bienséance consiste à ne rien faire en dépit de la nature. Sans doute rien n'est plus beau que le parfait accord de tous les instants de notre vie, que l'harmonie de toutes nos actions entre elles ; mais vous ne parviendrez jamais à conserver cet heureux accord, si, négligeant votre naturel, vous voulez imiter celui des autres.
Il faut se faire, autant qu'on peut, une loi de la bienséance.
Il y a des natures excessivement délicates, qui blessent tout, excepté la bienséance.
Il n'est jamais bienséant de dire ce qu'il serait honteux de faire.
Le tact est l'instinct des bienséances ; il prévient les écarts de l'esprit et fait saisir en toutes choses cet à-propos qui donne tant de prix à nos actions.
Toutes choses doivent être à leur place : les bienséances mettent la perfection, et la raison met les bienséances.
Un homme qui passe pour accompli dans la société n'a souvent pour tout mérite que l'art facile de se plier à toutes les lois de la bienséance.
Les bienséances sont synonymes de bonnes manières, et s'étendent à tout dans la vie ; elles sont l'à-propos même ; les grâces doivent encore les compléter pour que nous puissions faire librement, agréablement ce que les bienséances exigent d'une manière absolue.
La différence entre le vice et le ridicule est que celui-ci ne fait que blesser les manières extérieures, choquer les bienséances reçues, et que le vice corrompt le cœur et le remplit des plus funestes impressions. Dans la société on est porté à l'indulgence pour le vice, et le ridicule y est exposé aux railleries les plus piquantes : tels sont les hommes, ils sacrifient toujours les mœurs aux bienséances.
Les bienséances sont la sauvegarde de la morale publique.
La bienséance est la pudeur du vice, lorsqu'elle n'est pas la modestie de la vertu.
Le bon goût est nécessaire à la moitié de la morale, car il règle les bienséances.
En vous écartant des bienséances vous perdez souvent tout le fruit d'une bonne action.
Trop de hardiesse est imprudence, le trop peu est timidité : entre ces deux défauts se trouve la bienséance.
La société des gens du monde n'est qu'un assemblage d'êtres masqués de différentes façons, ou les bienséances règnent peu, ou la vertu est sans empire, et où le vice triomphe sous l'apparence de l'honnêteté.
Respectez, en toute occasion, les usages, le rang et la bienséance.
Les bienséances sont une des parties les plus nécessaires de la science du monde. Elles consistent dans les relations de personnes, de choses, de temps et de lieu. Le bon sens les indique, la bonne compagnie les perfectionne (en supposant toujours l'attention et le désir de plaire), et la bonne politique les recommande.