Je suis découragé jusqu'aux moelles, non pas de ceci ou de cela, mais de la vie elle-même, parce qu'elle est un train de guerre et que la guerre m'est antipathique ; parce qu'elle est une mortification quotidienne et que cette mortification m'irrite, parce qu'elle est la découverte journalière de choses pénibles, et que ces découvertes me navrent. La pire est de ne me sentir aucun espoir, aucun courage, aucun ressort.
Quand Dieu veut encourager un homme, il met sur son chemin une femme qui lui dit : « Je t'aime. » et qui est fidèle à sa foi. Mais quand Dieu veut décourager un homme et paralyser toutes ses forces, il le fait rencontrer une femme qu'il aime et qui le trahit.
L'uniformité n'est pas la seule cause qui fait naître l'ennui ; le découragement, les chagrins y conduisent. Pour détruire ce dangereux ennemi, on peut employer un remède efficace, la fatigue du corps et le travail de l'esprit.
Je ne commence jamais si je n'espère pas réussir. Je me décourage vite : j'ai besoin de triomphes, j'ai besoin de confiance en mot. Je n'entreprendrai jamais rien de grand sans la foi en moi-même.
On ne doit pas se décourager quand on ne peut pas arrêter tous les scandales, ni détruire tous les péchés, parce que l'on ne doit pas regarder comme peu de chose de remédier en partie à de si grands maux, et d'empêcher, avec l'aide de Dieu, la perte d'une seule âme.
L'ingratitude empoisonne souvent les bienfaits dans leur source ; son effet le plus funeste est de décourager trop souvent les âmes faibles, de changer leur générosité en méfiance, et leur sensibilité en indifférence.
