Il n'y a qu'un premier dépit en amour, comme la première faute dans l'amitié, dont on puisse faire un bon usage.
Le plus sanglant dépit que la fortune livre à ses désespérés, c'est les forcer de vivre.
Rien ne cause plus de dépit à un homme habile et instruit que la confiance effrontée d'un ignorant.
La science, en dépit des caprices du sort, sans jamais nous trahir nous suit jusqu'à la mort.
En dépit des méchants reste ferme au devoir : faire taire leur langue est hors de ton pouvoir.
Les dépits amoureux, les brouilles, les querelles, resserrent les liens des amants et des belles.
Rien ne fouette le sang comme le dépit d'avoir été dupe.
L'ironie pique au vif, le dépit mord au cœur.
La jalousie n'est qu'un affreux dépit de l'amour offensé ou qui croit l'être.
Le dépit d'une femme est la moins dangereuse de ses colères et la plus courte, et pourtant je ne conseille à personne de le braver.
Gare à la mauvaise humeur, le dépit l'arrose.
Nous éprouvons une sorte de dépit de ne pas voir se réaliser le malheur que nous avons prédit.
Un dépit vif ne fait que suspendre l'amour, mais un juste mépris le guérit sans retour.
Le dépit est mauvais conseiller et la jalousie plus encore, parce qu'elle n'est qu'un affreux dépit de l'amour offensé ou qui croit l'être. Le cœur qui ne se croit pas estimé à sa valeur et respecté dans son droit, s'indigne mais redoute l'inutilité et le ridicule de son courroux.
Le dépit est une colère qui a peur de se montrer, c'est une fureur impuissante et qui sent son impuissance : aussi le dépit aime-t-il à se décharger sur les choses, à briser les éventails, les vitres, les meubles ou les écuelles.
Rien ne fait plus de plaisir aux femmes que de leur dire qu'elles sont aimées. Si quelquefois elles en témoignent hautement du dépit, elles n'en sont pas moins contentes au fond du cœur.
Le dépit contre un mari est le plus grand écueil d'une jeune femme.
Où parle la raison, le dépit doit se taire.
Le dépit prend toujours le parti le moins sage.
Quand la patience se lasse, le dépit est prêt à lui succéder.
Impose-toi à ceux qui ne t'aiment pas, fais crever de dépit ceux qui te jalousent.
Le dépit est un mauvais conseiller, c'est un agent provocateur qui travaille pour tes malveillants.
Le dépit est une colère qui a peur de se montrer, une fureur impuissante qui sent son impuissance.
Il y a toujours du dépit dans la colère.
Le dépit est fils de l'orgueil et de l'impuissance.
Le dépit n'a jamais guéri une passion ; cette cure doit être l'ouvrage de la séparation et de l'absence : il n'y a point d'autre remède.
Le dépit ne s'avoue pas volontiers, parce qu'il n'est pas héroïque ; il se donne au moins comme fils du sentiment, afin de s'excuser. Ce qui dans le monde se dépite encore le plus, ce sont les jeunes filles, que toute contrariété de toilette, insuccès de soirée, rivalité de préférences, infériorité dans l'art de plaire mettent aux champs.
Tout ce qui nous contrarie ou nous diminue excite en nous une sorte de dépit sourd, dont nous ne nous apercevons qu'à un peu de sécheresse. Mais la sécheresse efface momentanément la sympathie. Quand les lèvres se pincent, le cœur n'aime pas. Il se reprend, il se défend. Le désagrément rend froid et la froideur détache. Cet enchaînement d'effets n'a rien que de logique. Ce qui chiffonne, irrite ou vexe suspend la bienveillance et la bonne grâce. La douleur peut nous laisser bons, mais le dépit non pas, parce que le dépit n'est que de l'humiliation en miniature, et que l'humiliation regimbe.
Le dépit enlaidit et fait multiplier les sottises.
On croit mourir de dépit et de rage, et rien ne passe comme une insulte.
Le dépit est plus fort, moins il est apparent, et l'orage est à craindre où le calme est trop grand.
Que le ciel nous préserve du dépit, c'est le pire des conseillers et le plus dangereux.