La mélancolie est friande mais on doit éviter qu'elle ne dégénère en misanthropie ; il faut que le sentiment l'adoucisse, et que l'amour verse une goutte de son nectar dans sa coupe quelquefois trop amère.
La mélancolie est comme le sourire de la tristesse.
Ne te nourris pas du pain noir de la mélancolie, car personne ne voudra essayer de guérir ton anémie.
La noire mélancolie élève en nous une crainte vague, nous livre au soupçon et à l'inquiétude.
J'espère bien une réponse de ta plume, et tu permettras à celui que tu as daigné appeler ami, malgré la distance d'âge et de mérite, de t'offrir son adieu le plus affectueux et un cœur qui t'est dévoué.
Il y a de la mélancolie dans tout adieu, fût-ce un adieu à l'ombre seulement du bonheur.
Il y a des chagrins qui persistent et tournent à la mélancolie, à cette douleur rêveuse trouvant des charmes à s'attiser par le souvenir, à se repaitre de spectacles lugubres, et à errer dans des lieux tristes. Tels sont les chagrins nés de grands désastres, de morts à jamais regrettables ; ils laissent après eux des vapeurs noires qu'on se plaît à entretenir, qui minent lentement.
La mélancolie est chose friande.
Les choses vraiment grandes ont un aspect mélancolique. La gaieté n'est que jolie.
La mélancolie des jeunes gens n'est que l'appétit du bonheur.
La mélancolie est la chaîne qui lie la fin de l'homme à son commencement.
La vie, même la vie intime, veut de nous de la force, de la gaieté, et non de la mélancolie.
Il se trouve souvent, dans la vie, des jours où livrés à la mélancolie sans en savoir la cause, nous sommes vraiment à charge à nous-mêmes. Les hommes les plus égaux, les plus sages, les plus gais mêmes, ont quelquefois, et sans savoir pourquoi, des sentiments involontaires de chagrin : l'esprit est comme enveloppé de nuages, l'âme est dans l'inquiétude et dans l'agitation, tels qu'on voit les arbres d'une forêt agités tout à coup par un ouragan subit et passager. Cela vient de la dépendance où nous sommes d'un corps, dont les humeurs ne sont pas toujours dans un parfait équilibre.
La pluie qui tombe s'associe mieux, que ce soleil impitoyable, à ma propre mélancolie. Mais après cette large ondée, le ciel redeviendra riant. Reprendrai-je aussi vite ma gaieté ?
La mélancolie est une fille du sentiment.
L'homme le plus mélancolique du monde a de la peine à se guérir de la manie de vivre.
La tristesse est à la mélancolie ce qu'une nuit pleine de nuages est à une pâle journée d'automne. Dans l'une, le soleil a disparu ; dans l'autre, il se laisse entrevoir à travers la brume et le feuillage décoloré. La tristesse est le deuil et le regret du bonheur qui nous fuit ; la mélancolie est la langueur et le rêve des joies qu'on ne peut atteindre. La tristesse se nourrit de souvenirs et de larmes, et la mélancolie se nourrit encore d'espérances, mais d'espérances où le sourire est mêlé de pleurs.
La mélancolie, qui suit le bonheur, est comme l'ombre qui accompagne le soleil et en fait ressortir tout le charme.
Lorsque la mélancolie éteint notre ardeur, nous perdons bientôt le goût du monde, de la vie, et nous nous retirons dans la solitude. Rien n'est plus inséparable des divers genres de mélancolie que le désir de s'éloigner des hommes, de rompre toute relation avec eux, de ne parler à personne, de ne voir personne, et de n'entretenir aucune correspondance.
Tous les changements, même les plus souhaités, ont leur mélancolie.
Le malheur et la mélancolie sont les interprètes les plus éloquents de l'amour.
Tout équilibre est instable, tout bonheur fugitif, toute félicité passagère, c'est le refrain mélancolique de l'humanité, c'est l'expérience des siècles.
La mélancolie est la grande reine des âmes qui sentent vivement ; elle les touche sans qu'elles sachent comment ni pourquoi, à une heure secrète, inattendue.
Amoindri et appauvri dans sa vitalité, on se recoquille dans sa mélancolie, et on se refuse au monde.
La mélancolie qui jouit d'elle-même est un égoïsme coupable, c'est une offense à Dieu qui veut la joie.
La mélancolie vient du caractère, et la tristesse vient de la vie.
Avec des nerfs bien constitués, et un but honorable à poursuivre, on peut supporter longtemps la solitude, tandis qu'avec des dispositions prononcées à la mélancolie, la solitude devient bientôt très dangereuse si on n'y entre point avec un travail de prédilection qui conduit perpétuellement l'esprit de pensée en pensée. Rien ne favorise tant le développement de la mélancolie et de la misanthropie que de songer constamment au motif de cette misanthropie.
Qui est mélancolique veut être seul pour se repaître en liberté des rêves, des images qu'il devrait par-dessus tout éviter. Les gens qui observent cet état maladif d'un homme mélancolique lui répètent qu'il doit se distraire, voir le monde, fréquenter ses proches de cœur. De tels avis sont sans doute dictés par une bonne intention, mais ils ne peuvent être efficacement suivis. Un homme mélancolique ne se résigne point à faire ce qui est contraire à ses goûts, à ses penchants, à sa conviction. La mélancolie jette le désordre dans l'âme : souvent elle anéantit les bienfaits de Dieu, le bonheur humain.
La mélancolie altère la santé.
Les cœurs les plus ardents ont leur mélancolie.
La mélancolie est la nourrice de la frénésie.
Ma mélancolie est l'amante la plus fidèle que j'aie connue.
Il ne faut rien de plus épais que la lame d'un couteau pour séparer le bonheur de la mélancolie.
La mélancolie n'est que de la ferveur retombée.
La mélancolie est l'état de rêve de l'égoïsme.
On se brûle à la flamme d'autrui, et on défaille de mélancolie.
Il y a quelque chose de si ravissant dans le sourire de la mélancolie ! C'est un rayon de lumière dans l'ombre, une nuance entre la douleur et le désespoir, qui laisse entrevoir l'aurore de la consolation.
La mélancolie est le petit luxe des âmes pauvres.
Avec la fin de l'amour, apparaissent les rois mages : la mélancolie, le silence et la joie.
La mélancolie est le partage de tous les hommes de génie.