Si l'on commence le jeu, il faut le jouer jusqu'au bout.
Un homme chez qui la passion du jeu commence à s'insinuer, d'abord, joueur timide, ne donne au jeu que peu de temps ; mais bientôt devenu plus hardi, il néglige ses devoirs, il abandonne sa profession, il ne cultive plus l'art ou le métier dont il tirait sa subsistance et celle de sa famille, il n'a plus d'autre occupation ni d'autres pensées que le jeu. Hélas ! il vend ses meubles, ses maisons et tout ce qu'il possède, jusqu'à ce qu'enfin réduit à une misère affreuse, sans ressource, sans honneur, sans réputation, il n'est plus qu'un objet méprisable aux yeux des hommes, et un vil rebut de la nature humaine, qui se trouve comme déshonorée de l'avoir produit.
Si vous avez un bon ami que vous souhaitez conserver, observez de ne jouer avec lui que quand vous êtes assuré qu'il est très beau joueur ; et plus avec lui qu'avec tout autre, soyez fidèle à la maxime de ne jouer jamais que petit jeu. Les gros jeux d'argent donnent lieu aux injures qui produisent les querelles et les divisions. L'amitié nous plaît, mais l'intérêt nous domine, et la perte de notre argent nous touche plus que celle d'un bon ami.
Le jeu ruine celui qui joue, et enrichit, ou du moins fait vivre, celui qui donne à jouer.
La plupart des plaisirs ne sont que des amusements frivoles : ils ont surtout un grand inconvénient, c'est qu'on ne peut les goûter seul. Le jeu le plus simple exige au moins deux personnes, mais l'étude procure des plaisirs, utiles dans la plus profonde solitude.
Le jeu est pour un joueur un empire sans trône ; il ne pense jamais d'avance à la défaite, il lève tribut sur tout, et libéralement dépense ce qu'il reçoit : il gagne tout au jeu, tout est perdu en jouant.
Au jeu de l'amour la femme se donne, et l'homme se prête.
La vie est un jeu de mots dont l'à-peu-près nous contente.
Il n'est pas d'habitude plus entraînante que celle du jeu. Un joueur commence par se dégoûter de toute autre occupation, et finit le plus souvent par se rendre incapable de tout autre intérêt.
Le jeu est la passion des hommes désœuvrés et des âmes oisives.
Cache ta vie, nous disait Epicure ; cache ton jeu, nous dit l'amour.
Une femme dont la maison est livrée au jeu s'engage d'ordinaire à plus d'un métier.
Ce que l'on doit gagner au plus vite dans une maison de jeux, c'est la porte.
La vie quand on a peu d'ardeur est un jeu de Roulette où le banquier Destin gagne à coup sûr.
Un homme qui a le sens du jeu est toujours heureux dans la société des femmes, la femme est bon public.
Le jeu, c'est un corps-à-corps avec le destin.
Le jeu ne devrait être qu'un délassement de l'esprit, qu'un amusement honnête entre des personnes qui s'estiment et qui s'aiment. Mais depuis qu'un vil intérêt en est le principal mobile, il est regardé dans la société comme l'affaire la plus essentielle : On n'y parle plus que du jeu ; on n'y est estimé, chéri, reçu, et recherché, que par le jeu ; lui seul y tient lieu de naissance, d'esprit, de talents, et de mœurs.
Tous les jeux, tous les amusements que les hommes du monde ont inventés pour se distraire, ou pour s'oublier eux-mêmes, sont autant de preuves de l'ennui qui les tourmente et du vide ou ils se trouvent.
Le jeu, lorsqu'il sort de la sphère d'un divertissement honnête, n'est et ne peut être autre chose qu'une cupidité secrète, un désir ardent de s'enrichir aux dépens des autres sans travail et en peu de temps. Le monde, toujours peu sage dans ses maximes, ne l'a pas caractérisé du nom d'infamie comme il le mérite ; mais, dans les principes de la saine morale et aux yeux de tout jugement sain, le jeu excessif, ou par le temps qu'on lui consacre, ou par les sommes qu'on y dépense, suppose toujours une âme pleine de vices, et s'il était possible qu'elle ne le fût pas, elle le deviendrait par le jeu.
Les habiles sont toujours suspects, comme ceux qui gagnent toujours aux jeux de cartes, ou aux jeux de dé.
Le jeu est le principe de tous les arts.
Le jeu : hommage universel rendu à la chance par les hommes de tous les pays, de tous les temps.
Qui que vous soyez, évitez le jeu ; ne cherchez point à acquérir des richesses par d'autre voie que par celle de vos travaux et de vos épargnes : vous avez vos appointements fixes, ménagez-les ; ne faites point de dépenses inutiles ; vous avez des terres, cultivez-les avec soin et mettez à profit tout ce qu'elles vous rendront. Après avoir suffisamment pourvu à votre entretien et à celui de votre famille, mettez le superflu en réserve pour l'avenir, et pour les temps de calamité : soyez prévoyants.
L'opposé du jeu n'est pas le sérieux mais la réalité.
N'est pas qui veut heureux au jeu de l'amour.
Il faut aimer l'argent pour aimer le jeu.
Le jeu, c'est tout ce qu'on fait sans y être obligé.
J'ai connu un fou qui était persuadé que la loterie n'était pas un jeu désavantageux, parce qu'il y avait gagné un terne. Lorsque l'on combattait son opinion, il en appelait à son expérience, et croyait avoir répondu victorieusement. Le monde est plein de pareils logiciens.
Le jeu nous prend beaucoup d'argent, et nous en rend fort peu.
C'est jouer trop gros jeu que de risquer tout en un jour.
Qui montre son jeu risque de le perdre.
C'est dans le jeu qu'on voit les plus grands coups du sort.
C'est un grand danger d'aimer Dieu comme un joueur aime le jeu.
La vie est un jeu de cartes dont le cœur n'est jamais l'atout.