L'oubli est une lâcheté du cœur,disait Victor Cherbuliez. Un écrivain, professeur de poésie et poète français, Jacques Delille, a écrit :
Si l'oubli sied à la Bienfaisance, le souvenir convient à la Reconnaissance ! L'oubli exerce sur elle un pouvoir souverain ; la Reconnaissance retient des dons l'image impérissable ; par elle les bienfaits sont gravés sur l'airain, et les injures sur le sable. Par elle notre cœur s'acquitte à peu de frais. Reconnaître les dons et donner avec grâce, voilà le code des bienfaits.
L'oubli, cette trahison envers les êtres aimés, l'oubli, ce second linceul de nos morts, il faut le laisser à sa place, parmi les misères les plus humiliantes du cœur corrompu.
Certains hommes sont voués si fatalement à l'obscurité que tous leurs efforts désespérés pour sortir de l'oubli ne servent qu'à les y enfoncer plus profondément, comme ceux d'un malheureux qui s'agite au milieu de sables mouvants.
Sans la faculté de l'oubli, la vie serait insupportable.
Se venger par l'oubli est la plus belle des insolences.
L'oubli est de toutes les fleurs rares la plus difficile à cueillir.
L'oubli est la loi de ce monde autant que la contradiction.
Si le souvenir embellit la vie, l'oubli seul la rend possible.
L'oubli c'est l'âme qui se lave et s'éponge, c'est un moyen de propreté.
La beauté du ciel engage l'homme à se laisser vivre, et où l'oubli est aussi facile que le désir.
On vit comme si l'on ne devait jamais mourir, l'oubli de la mort m'étonne plus que la vie.
L'éloignement bientôt produit l'indifférence, et de l'indifférence à l'oubli il n'y a qu'un pas.
Le battu peut payer l'amende, mais il ne lui sied pas de prêcher l'oubli des injures.
L'oubli de soi-même est la pierre de touche de la vraie grandeur.
Il y a plus de vrais pardons que de vrais oublis.
Les jeunes gens ont la ressource de l'insouciance ; les vieux n'ont que le refuge de l'oubli.
L'oubli est le pardon involontaire.
L'oubli de soi, en devenant complet, détruit l'être qui s'oublie.
Ce qui est dans ton dos est dans ton dos. L'oubli est une science.
Aujourd'hui, Dieu, comme les pauvres, est tombé dans l'oubli.
Voyez-vous ce petit minois fin, coquet, heureux, bien portant, inventant des sourires et creusant des fossettes sur les joues des mortels ? c'est l'oubli.
L'oubli de soi, le grand devoir !
Il est des gens qui n'ont pas volé l'oubli.
L'oubli se loge dans chaque respiration du temps.
Est-ce par oubli que la plupart des veuves se remarient, ou par souvenir ?
Il faut être bien vigoureux pour nager longtemps sur le fleuve de l'oubli.
Il faut se contenter de pratiquer l'oubli et le pardon pour en finir et pour liquider les conflits.
Il n'est rien de plus bienfaisant que les longs oublis.
L'homme d'oubli n'est pas un homme. Il oublie et s'oublie lui-même.
L'absence du souvenir est l'indifférence, et sa fuite l'oubli.
L'espérance prend chez moi plutôt la forme de l'oubli. J'oublie le mal chronique, l'ennui quotidien, le souci journalier, la peine éternelle, et chaque matin, il me semble que je recommence à nouveaux frais, mais l'illusion ne dure pas cinq minutes.
Je me fie à l'oubli comme d'autres se fient à leur mémoire fidèle.
Il est reposant de penser que l'oubli est moins prompt, moins total qu'on ne suppose.
Le souvenir, c'est ce qu'il reste de mémoire à l'oubli.
D'une déception le seul espoir est l'oubli.
Cette femme était si vieille qu'elle avait l'air d'un oubli.
L'oubli est le principal atout des femmes.
L'amour-propre aime mieux les injures que l'oubli et le silence, il aime que l'on parle de lui.
Qu'on est dégoûté de l'espèce humaine en voyant combien peu d'effet produit une mort, même dans une famille ! Une mort, c'est une pierre qui tombe dans l'eau ; autour d'elle quelques ondes, puis engloutissement, repos et oubli.
L'oubli est le plus sincère de tous les pardons.
Le pardon n'est pas l'oubli de l'injure, mais la résolution de n'en plus témoigner le ressentiment.
L'oubli est la mère de l'ingratitude?