Que le blâme ne vous rebute pas ; que les éloges ne vous enivrent point. Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, on est blâmé et applaudi.
Le blâme d'une action ne donne pas le droit de l'imiter. L'imiter, c'est perdre le droit de s'en plaindre.
Si le blâme qui décourage est funeste, l'éloge qui trompe n'est pas moins fatal.
Entre le blâme et l'éloge, il n'y a de place que pour l'avertissement.
La politesse de la vertu consiste à ne point s'afficher, à ne point faire montre de ses mépris ou de son blâme. Son blâme, c'est l'exemple qu'elle donne : les discours ne signifient rien ; on ne peut méconnaître les actions.
Les hommes n'ont-ils rien de mieux que le blâme et l'envie pour animer les progrès du talent ? Si quelquefois une âme fière et indignée remonte par l'effort même qui devait l'abaisser, combien de fois le ressentiment pénible de l'injustice n'a-t-il pas jeté dans l'inaction et dans l'oubli des talents faits pour la gloire ?
S'adresser des reproches est une sorte de luxe. Lorsque nous rejetons le blâme sur nous-mêmes, nous avons l'impression que personne n'a le droit de nous blâmer. C'est la confession, et non le prêtre, qui nous donne l'absolution.
Toute louange est un blâme différé.
La paresse emprunte souvent le nom de repos, et croit par-là se mettre à couvert du juste blâme qu'elle mérite.
Craignons le blâme, et sachons le braver lorsque la probité l'ordonne.
Une action ne peut être imputée à blâme lorsqu'elle est involontaire.
Qui jette le blâme provoque la réflexion sur soi.
Les moralistes nous ont tellement engourdis dans le blâme du malheur, dans le blâme du bonheur, dans un blâme éternel, que l'on ne raisonne plus ; on incrimine toujours.
Le blâme se lève matin.
La louange qu'on n'a pas méritée équivaut à un blâme qu'on mérite.
L'éloge nous est souvent aussi utile que le blâme ou que le conseil.
Le blâme le plus adroit nous atteint le mieux dans les éloges que nous n'avons pas mérités.
On doit craindre le blâme et éviter le ridicule.
Le blâme suit l'erreur.
On n'est jamais plus irritable que lorsqu'on se sent blâmable.
La louange et le blâme sortent souvent de la même bouche, pour la même personne et le même sujet.
Les braves gens, l'éloge leur plaît autant qu'à d'autres ; mais le blâme les touche au vif, parce qu'ils sont trop portés à se blâmer eux-mêmes, et à grossir leurs plus petites fautes.
À voir avec quel empressement on donne tort aux malheureux, on dirait que le blâme dispense de la pitié.
Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit.
Le blâme n'exclut pas l'estime, il laisse la consolation de discuter, de contredire.
Quand j'ai rendu un service à un ami, je ne crois pas avoir mérité d'éloges, j'ai seulement évité le blâme.
Il vaut mieux craindre le remords que le blâme d'autrui.
Voulez-vous être fort dans votre blâme, maintenez-vous dans votre droit ; voulez-vous être cruel, soyez juste.
Tout blâme ne fait qu'appesantir le découragement.
Mieux vaut le pardon que le blâme.
Le peuple le plus raisonnable est celui qui craint le blâme plus encore que la loi.
Qui mal agit, le blâme le suit?