Ne repoussons pas les hommes d'autrefois par le seul motif qu'ils sont d'autrefois : ces hommes puisent une force que rien ne remplace dans le dépôt des traditions, dans le respect d'un passé fécond en enseignements. Il y a là tout ensemble des exemples qu'il ne faut pas suivre et de graves leçons dont il faut profiter ; c'est à ce compte que les générations nouvelles allieront la vertu à la liberté.
Nulle dépense ne doit sembler trop onéreuse qui a pour fin l'ennoblissement des moeurs populaires et la culture de l'esprit public. On peut être certain que ce qui sera donné à l'enseignement sera retiré à la pénalité.
Le contrôle de l'enseignement par l'État est une calamité. Il n'y a aucun espoir d'établir la paix et l'ordre dans le monde, tant que l'éducation est au service des États ou des Églises.
Si l'enseignement est reçu avec réticence, voire avec répugnance, c'est que le savoir filtré par les programmes scolaires porte la marque d'une blessure ancienne : il a été castré de sa sensualité originelle.
La méthode de transmission est l'inverse de celle de découverte : le dernier mot de la science est le premier de l'enseignement.
Malgré nos tentatives d'enseignement pratique universel, il y aura toujours des bacheliers, voire des docteurs, qui ne sauront jamais planter un clou.
Pour faire un bon instituteur, il faut trois choses et à trois doses : un peu de savoir, beaucoup de bon sens, un dévouement infini.
L'enseignement est une vocation : on devient lettré, savant, on naît instituteur.
La réforme de l'enseignement doit conduire à la réforme de la pensée et la réforme de pensée doit conduire à la réforme de l'enseignement.
Il n'y a rien de si contraire aux fonctions de la science que les fonctions de l'enseignement.
Notre système d'enseignement est tombé malade au cours des siècles, les jeunes gens qu'on fait entrer de force dans ce système d'enseignement sont condamnés par la maladie de ce système et tombent malades par millions sans qu'on puisse envisager de guérison. Il faut que la société change son système d'enseignement si elle veut changer parce que, si elle ne change pas, ne se restreint pas, si elle ne se supprime pas en grande partie, elle est assurée de toucher bientôt à sa fin.
Enseignement - Tel t'enseigne telle pratique qu'il n'a jamais pratiqué lui-même.
Le plus utile enseignement de l'expérience, c'est d'apprendre à se supporter soi-même.
Ayez des enseignements pour tout le monde, sans distinction de classes ou de rangs.
Nous devons promouvoir de vastes réformes pour poursuivre la démocratisation de l'enseignement, restituer leur dignité aux éducateurs, inverser la tendance à la suppression des postes. Mais nous devons aussi effectuer une réforme profonde en vertu du principe formulé par Rousseau dans l'Émile : « Je veux lui apprendre à vivre. » Il s'agit de fournir à chaque élève les moyens d'affronter les problèmes fondamentaux et globaux qui sont ceux de chaque individu, de chaque société, de l'humanité entière. Ces problèmes sont trop souvent désintégrés dans et par des disciplines compartimentées.
Nous vivons une profonde crise de l'enseignement. C'est selon moi un problème clé car on n'enseigne plus les problèmes fondamentaux et globaux auxquels nous sommes confrontés. On n'enseigne pas les risques d'illusion et d'erreur que comporte toute connaissance. On n'enseigne pas ce que nous sommes ; on n'enseigne pas vraiment ce qu'est cette mondialisation que nous subissons, on n'enseigne pas à comprendre les autres, on n'enseigne pas à affronter l'incertitude. On introduit une morale, mais en paroles. Or, c'est par l'exemple que la morale se communique.
L'enseignement de l'exemple est le seul qui entraîne, parce que l'exemple, c'est la vie, au lieu d'être la leçon.
Le grand mal de notre enseignement, c'est qu'un professeur paraît d'autant meilleur que par la clarté de son enseignement il dispense les élèves de tout effort sérieux. Or, personne au monde ne peut faire pour moi le travail que je dois effectuer par moi-même. Ces cours n'assurent pas à la volonté de l'élève l'occasion de s'exercer, de déployer ses virtualités : ils produisent des amateurs, qui effleurent tout, mais qui ne savent rien à fond. Goethe, dont l'avis est de poids, dit que savoir une chose à fond et la bien pratiquer dénote une culture générale supérieure à la culture de qui a des demi-connaissances dans cent domaines.
Notre enseignement, malgré le dévouement et la valeur de nos professeurs, aboutit à la faillite parce que le système est d'une absurdité invraisemblable. Jamais nos dirigeants ne se sont donné la peine d'étudier la capacité d'un cerveau d'enfant. Un lycée est une juxtaposition de spécialistes. Chaque professeur est comme un locataire parisien : il ignore ce qui se passe à l'étage supérieur et à l'étage inférieur. Jamais personne n'établit le bilan de ce que sait un élève.
L'enseignement devrait être ainsi : celui qui le reçoit le recueille comme un don inestimable mais jamais comme une contrainte pénible.
Cultivez dès le plus jeune âge et développez en vos enfants les instincts élevés de notre nature, sur lesquels se fonde l'existence sociale, le sentiment de la justice et de l'ordre, de la commisération et de la charité. L'enseignement donné sur les genoux d'une mère et les leçons paternelles, confondus avec les souvenirs pieux et doux du foyer domestique, ne s'effacent jamais de l'âme entièrement.
La nature est pleine d'enseignements, ouvrez grands les yeux, et elle vous instruira.
L'expérience est un vieux professeur qui aime moins sa science que son enseignement.
L'enseignement de la morale doit donc être la première préoccupation de nos maîtres.
L'enseignement scolaire n'est rien auprès de l'enseignement de la vie, qui n'est rien auprès de la vie.
Qui le matin a compris les enseignements de la sagesse, le soir peut mourir content.
Craindre de passer pour un pédant, dans la profession de l'enseignement, c'est être un fat.