Il faut toujours avoir de la morale dans les mains, comme du vinaigre sous le nez, pour ne pas s'évanouir.
Une morale trop sévère, en cherchant à redresser violemment certains penchants invincibles de l'homme, ne sert qu'à faire des déclassés et des révoltés.
Les fondements de la morale reposent dans l'âme ; les principes de nos devoirs y sont écrits en caractères sacrés.
La morale, la vertu, l'arthritisme, définitions commodes qui ne signifient rien. Les mots abstraits vertu, honneur, devoir, vérité, erreur, sont pareils à des monnaies. Ils rendent possible l'échange des idées. Mais, comme les monnaies, ils n'ont qu'une valeur de convention.
Les cyniques en paroles sont semblables aux fanfarons de vices ; riez-en ! Mais méfiez-vous des gens qui ont la bouche enfarinée de morale.
En même temps qu'elle fortifie, l'association moralise.
Hygiène morale, santé du cœur.
Il n'y a rien d'absolu ni d'arrêté dans la morale. Elle exprime seulement, à un moment donné, l'état de la conscience humaine et son degré de culture. Elle non plus ne saurait échapper à la loi universelle du progrès.
La civilisation est avant tout une chose morale. Sans l'honnêteté, sans le respect du droit, sans le culte du devoir, sans l'amour du prochain, en un mot sans la vertu, tout est menacé et tout croule ; et ce ne sont pas les lettres, les arts, le luxe, l'industrie, la rhétorique, le gendarme ni le douanier qui peuvent soutenir dans les airs l'édifice qui pèche par la base.
La bonté est une force morale supérieure et instinctive.
Un homme qui fait la morale est forcément un hypocrite et une femme qui fait la morale est forcément laide.
Un homme immoral qui fait de la morale, c'est un brigand déguisé en gendarme, Il voudrait qu'il n'y eût que des honnêtes gens et lui ! pour les exploiter !
Ce qui est indécent n'est pas toujours immoral ; et ce qui est immoral n'est pas toujours indécent. Il y a plus, une chose peut être indécente et morale ; une chose peut être immorale et décente.
Une morale nue apporte de l'ennui, l'exemple fait passer le précepte avec lui.
Pour peu que l'on pense par soi-même en littérature, comme en morale ou en politique, on ne manque pas d'être à la fois le radical et le réactionnaire de quelqu'un.
Le moraliste étudie l'homme en lui-même et le peint d'après les autres : ce qui fait qu'en général il le connaît bien et le flatte peu.
La physique et la morale sont comme deux colonnes isolées éloignées l'une de l'autre, mais qu'un jour un même chapiteau rejoindra.
La morale est un produit pour pays pauvres et arriérés. Les élites occidentales ont eu une inspiration, elles ont inventé un objet inutile pour les peuples qui ont tout : le bonheur.
En morale comme en politique, les doctrines font plus peur que la violence.
Le monde autour de nous est à la fois violent et moraliste.
Personne n'est à l'abri d'une sorte d'obésité morale. J'ai souvent besoin de me faire transpirer l'âme.
Une doctrine dont les préceptes et les apôtres prêchent la ruine des garanties morales prêche sa propre ruine.
Il est des esprits qui emploient leur subtilité à trouver de bonnes raisons pour justifier les cas les plus injustifiables. On en voit d'autres qui méprisent la grosse morale terre à terre des honnêtes gens ; ils la mettent à l'alambic, et leurs maximes quintessenciées les autorisent à s'accorder de petites licences que le commun des martyres se refuserait.
La morale est l'hygiène de l'âme, comme l'hygiène est la morale du corps.
Il me faut plus qu'une morale, il me faut un Dieu : Il rayonne en elle, elle vit en lui.
La morale est le pain des âmes ; il faut la distribuer aux hommes tout apprêtée, la cribler, la moudre, la leur couper par morceaux.
La morale est de tous les âges : ce qui est bon pour les grands est bon pour les petits.
La morale profite plus quand elle s'insinue dans l'âme par pensées détachées.
La morale n'est pas une chose innée. Les mouvements des enfants ressemblent aux mouvements de la nature, laquelle n'a pas la notion du bien et du mal. L'action des parents sur l'enfance, en vingt ans, reproduit l'action de l'homme sur la nature telle qu'elle se manifeste depuis le début du monde. Il s'agit de domestiquer, de rendre utilisable et bienfaisant quelque chose qui ne possède pas le sens du bien et du mal.
À mesure que les siècles passent, la morale se rétrécit et devient tatillonne.
Quand nous nous trouvons mis en relation avec un homme ne nous arrêtons pas à peser son intelligence, sa valeur morale, ce qui nous conduirait à reconnaitre la méchanceté de ses intentions, l'étroitesse de sa raison , la fausseté de ses jugements, et ne pourrait éveiller en nous que le mépris et l'aversion : considérons plutôt ses souffrances, ses misères, son angoisse, ses douleurs, c'est alors que nous sentirons combien il nous touche de près ; c'est alors que s'éveillera notre sympathie et qu'au lieu de la haine et du mépris, nous éprouverons pour lui cette pitié, qui est la seule agape à laquelle l'Évangile nous convie.
Ne craindre aucun regard sur sa vie morale, c'est, dès ici-bas, une céleste récompense.
Il faut se sentir d'aplomb sur sa morale, comme un cavalier sur son étrier.
Les maximes morales sont dans la mémoire comme des jalons placés sur la route de la vie.
Si des maximes morales pouvaient être prises pour des satires, il faudrait prohiber l'Evangile.
Les préceptes de morale sont comme des graines dispersées par le vent, il y en a toujours quelques-unes qui prennent racine.
S'exposer à entendre des leçons de morale de la bouche d'une femme est une pénitence aussi dure pour un homme que de tendre le dos pour recevoir une volée de coups de trique.
La morale est une arme d'un emploi dangereux, pointue par les deux bouts, capable de blesser qui la manie, et dont l'effet dépend des dispositions plus ou moins honnêtes de ceux à qui elle est adressée.
On appelle morale ce qui n'est souvent que préjugés.
Mère du vrai bonheur et base d'un empire, oh morale ! avec toi tout fleurit tout respire.
Le monde estime que les femmes ne sauraient s'émanciper des préjugés sans s'affranchir de la morale.
On aurait tort de croire que tout ce qui peut se dire sur la morale ait été dit. La nature toujours inépuisable, toujours variée, jette au moins des nuances différentes dans les passions des hommes, et la morale doit imiter la nature dans les préceptes qu'elle leur oppose.
La morale est quelquefois le tyran de l'esprit, et l'esclave du cœur.
La morale en préceptes est toujours éphémère : l'exemple seul demeure à la postérité.
Il n'y a de beauté morale accomplie que celle qui parfois sent la rougeur d'elle-même.
Je suis toujours surpris de voir la morale occuper tant de place dans nos écrits et dans nos conversations.
Prêcher la morale et pratiquer la vertu est le moyen de se faire estimer de ses semblables.
Il est plus facile de donner des préceptes de morale que d'être vertueux ; en tout, c'est la pratique qui coûte le plus.
En morale comme en comptabilité je dois ce que j'ai reçu, j'ai ce que j'ai donné.
Quand vous entendez un homme invoquer la morale naturelle pour battre en brèche la convention sociale, soyez assuré qu'une faute pèse sur sa vie et fausse sa conscience.
La loi permet, la morale défend?