La célébrité, ce premier pas vers la renommée, conduit beaucoup de ses adorateurs au temple de la fortune, quelques-uns à celui de la gloire, très peu à celui du bonheur.
Ce que nous appelons rigueur de la fortune est souvent un bienfait de la Providence qui nous arrête juste au bord du précipice.
Trop souvent la fortune assoupit le génie : le besoin, le malheur font naître l'industrie.
Qui voit sans vanité la fortune prospère, la voit sans désespoir alors qu'elle est contraire.
La fortune est une esclave affranchie du travail qui se venge en tyrannisant son ancien maître.
La fortune remonte le chemin de la misère, la prodigalité le descend.
La fortune est comme la nature, elle réserve toutes ses fleurs pour le printemps.
Qu'est-ce que la fortune ? — Elle attire tous les autres, mais elle ne sert qu'à ceux qui l'ont.
Qu'est-ce que la fortune ? — La puissance, pour ceux qui n'ont pas en eux le moyen de la conquérir.
Qu'est-ce que la fortune ? — L'idée fixe du pauvre.
Qu'est-ce qu'un bourgeois ? — Un brave homme qui a su faire sa fortune et qui ne sait pas s'en servir.
La fortune et l'amour n'ont qu'un temps, à des retours fâcheux leurs faveurs sont sujettes.
Pour conserver la bienveillance du monde, il faut rester dans un degré modéré de fortune : elle se retire bien vite, hélas ! devant un trop heureux succès comme devant de grandes misères.
La fortune est une coquette qu'il faut brusquer pour obtenir ses faveurs.
Il est peu de personnes à qui la fortune ne présente une fois dans la vie une chance heureuse et même brillante ; le tout est de s'en apercevoir et de la saisir ; car elle ne renouvelle pas ses avances lorsqu'on les a négligées ; et elle ressemble en cela aux femmes, qui ne pardonnent et ne dédommagent pas d'avoir manqué l'occasion qu'elles ont offerte.
Dans les revers de fortune, crains surtout tes envieux d'autrefois.
Il est beaucoup plus aisé de faire fortune que d'en bien user lorsqu'on y est parvenu.
Au lieu de mesurer ses goûts à sa fortune, on préfère mesurer sa fortune à ses goûts. Ce système procure plus de jouissances, mais avec ce système, on s'arrange pour mourir sur la paille, et on fait de ses fils des mendiants ou des voleurs.
La fortune et la gloire ont plus souvent à rougir de ceux à qui elles se donnent qu'à être fiers de ceux qui les poursuivent.
La fortune aggrave ses rigueurs envers les honnêtes gens par les faveurs qu'elle prodigue aux autres.
La fortune est aveugle, mais les hommes qui la guettent au passage sont clairvoyants.
Pour un homme qui fait fortune, il est cent autres hommes que fait la fortune.
On croit n'avoir jamais assez de fortune ni de réputation, mais on croit toujours avoir assez de mérite.
La fortune sacrifie de temps en temps l'un de ses plus chers favoris pour servir d'exemple aux autres.
Les grandes fortunes aveuglent les hommes.
Il est rare que la fortune nous donne des situations à notre taille : à chacun de se faire la sienne sur mesure.
La fortune est une femme coquette et fantasque qui veut être brusquée par ses amants.
La fortune donne beaucoup de choses en usufruit, rien en propriété.
La fortune ne fait pas le bonheur, parce que le bonheur de l'homme n'a pas de thermomètre fixe et que son désir n'a pas de limites certaines ; mais je déclare que, parmi les choses qu'il recherche le plus obstinément, et qui, par conséquent, sont pour lui sinon le moyen unique de parvenir au bonheur, au moins un des plus certains pour se le procurer, la fortune doit être placée au premier rang.
La fortune ressemble à un marché, il suffit d'attendre pour que le prix baisse.
La fortune veille à ce que l'homme ne soit jamais sans douleurs.
La bonne fortune, on ne paye jamais le prix fabuleux qu'elle vaut.
L'avare n'a qu'une parole à la bouche : il faut faire fortune.
Le plus fortuné des hommes est celui qui n'a pas besoin de la fortune.
Il faut ramener à des justes proportions la fortune de quelques riches.
La fortune, à ce que dit La Fontaine, vient quelquefois nous chercher dans notre lit, mais nous serions bien fous d'y attendre la justice.
La magnificence de la toilette d'une femme qui n'a pas de fortune, atteste deux choses qui lui font peu d'honneur : la prodigalité de son amant et la sottise de son mari : Quand madame les porte beaux, disait Scarron, monsieur les porte belles.
La fortune, quoique aveugle, sait maîtriser les passions et leur commander en souveraine.
Quand la fortune, cette brillante capricieuse, va visiter ceux qui paraissent la mépriser le plus, elle leur fait perdre contenance et les remplit de la joie la plus vive.
La plupart des gens ne cherchent à acquérir de la fortune que par une vanité presque toujours ridicule.
Fortune varie comme la lune?