Un médisant ne perd jamais l'occasion de dire une méchanceté,disait Pierre Choderlos de Laclos. Un orateur et évêque de Clermont-Ferrand, Jean-Baptiste Massillon, a écrit :
La médisance est une envie basse qui blessée des talents ou de la prospérité d'autrui en fait le sujet de sa censure, et s'étudie à obscurcir l'éclat de tout ce qui l'efface ; une haine déguisée, qui répand par ses paroles l'amertume cachée dans son cœur. Le médisant vous loue en face et vous déchire en secret. La bouche du médisant est une source pleine d'un venin mortel ; tout ce qui en sort est infecté, et infecte tout ce qui l'environne. Les louanges même du médisant sont empoisonnées, ses applaudissements malins, son silence criminel ; ses gestes, ses mouvements, ses regards, tout a son poison, et il le répand à sa manière.
Il est une sorte de médisants qui condamnent la médisance et qui se la permettent ; qui déchirent sans égard leurs frères, et qui s'applaudissent encore de leur modération et de leur réserve, qui portent le trait jusqu'au cœur.
En fermant l'oreille aux médisants, on leur ferme bientôt la bouche.
Il y a des médisants qui ne parlent des défauts des autres, que pour faire croire qu'ils ne les ont pas ou qu'ils n'en ont pas de si grands, mais l'amour-propre est souvent ici la dupe : car on ne manque guère de venger sur leurs défauts ceux qu'ils ont censurés dans les autres.
Les maux que cause la langue médisante, ou sont irréparables, ou ne sont presque jamais réparés. Un coup de langue est bien prompt, mais souvent les blessures en sont mortelles.
Tout médisant est presque toujours un calomniateur, et tout calomniateur est un fripon et un malhonnête homme.
Un fait, raconté par dix bouches médisantes, n'est jamais plus le même.
Les médisants, les menteurs et les hypocrites sont les parasites et bouffons de ce monde.
Les médisants sont comme les tigres, on les craint même lorsqu'ils se jouent.
On est d'ordinaire plus médisant par vanité que par malice.
Au lieu de nous plaindre des médisants, remercions-les plutôt de ce qu'ils n'ont pas dit de nous autant de mal que nous en savons et que nous en pourrions dire nous-mêmes.
Pour ce qui est de médire ou d'écouter les médisants, j'aurais de la peine à décider lequel des deux est le plus condamnable.
On ne peut s'empêcher de sourire en voyant les médisants et les calomniateurs se tuer à qui mieux mieux.
Le médisant est souvent un ami, on aime côtoyer ceux qui réussissent, mais on les envie en secret.
J'aime la vie libre, aux larges horizons, loin de tous les médisants qui rabaissent l'âme.
En sortant de la demeure du médisant, secouez la poussière de vos pieds.
II n'y a rien de si ordinaire que d'entendre dire du mal d'autrui, ni rien en même temps qui soit si facile à persuader chez les médisants, quelque incroyable que la calomnie paraisse. C'est une grande marque d'incapacité et d'entêtement, que d'agir toujours selon les impressions qu'on reçoit des autres, et de ne laisser dans son esprit aucune place à l'innocence et à la vérité.
Le médisant secret est un serpent qui mord sans faire de bruit.
Bannissez les médisants présents, ils vous amusent ; absents, ils s'amuseront de vous.
Laissez parler les médisants, ils se montrent et se font connaître tout seuls.
Le médisant exerce la plus lâche de toutes les vengeances, puisque, s'il ne peut se venger autrement, il montre que sa haine est bien furieuse par le plaisir qu'il prend de critiquer en paroles celui qu'il ne peut blesser physiquement.
Le médisant n'épargne pas même ses meilleurs amis, si toutefois un tel homme est capable d'en avoir.
La malignité, plus encore que la vanité, rend caustique et médisant.
Ne dites jamais du mal de vous, vos médisants en diront toujours assez.
Les médisants et calomniateurs étant légion, mieux vaut fermer portes et fenêtres que les ouvrir.
Le médisant qui te prend pour auditeur exploite aujourd'hui tes oreilles et demain tes ridicules.
Un médisant est quelqu'un qui cherche l'éveil de votre intérêt.
Les hommes médisants ont le feu sous la lèvre.
Le caractère du médisant est odieux devant les hommes comme il est abominable aux yeux de Dieu.
Les médisants sont partout ; le monde en est plein ; les asiles saints n'en sont pas exempts.