Le médisant, à force de critiquer, croit tout à fait ce qu'il ne croyait qu'à demi,disait Jacques-Bénigne Bossuet. Un professeur et évêque de Clermont-Ferrand, Jean-Baptiste Massillon, a écrit :
La langue du médisant est un feu dévorant qui flétrit tout ce qu'il touche ; qui exerce sa fureur sur le bon grain comme sur la paille, sur le profane comme sur le sacré ; qui ne laisse partout où il a passé que la ruine et la désolation ; qui creuse jusque dans les entrailles de la terre, et va s'attacher aux choses les plus cachées ; qui change en de viles cendres ce qui nous avait paru, il n'y a qu'un moment, si précieux et si brillant ; qui noircit ce qu'il ne peut consumer, et qui sait plaire et briller quelquefois avant que de nuire.
Le médisant parasite n'ouvre la bouche qu'aux dépens d'autrui.
Le plus grand plaisir du médisant est de mystifier la moitié de son prochain.
Le médisant prend plaisir de déchirer en idée celui qu'il ne peut blesser en effet ; il fait voir toute sa rage en ce qu'il n'épargne personne : Proches, amis, tout le monde y passe. La médisance ne produit que de mauvais fruits.
Le médisant est celui qui sans aucune autre raison particulière se plaît à dire du mal des uns et des autres, même des indifférents et des inconnus, et qui par une excessive liberté de langue n'épargne pas même ses amis, si toutefois un tel médisant est capable d'avoir des amis.
Il n'est rien de plus haïssable que le médisant qui déchire impitoyablement la réputation du prochain.
Le médisant et l'envieux ne tâchent de s'élever qu'en abaissant les autres. Le médisant diminue ; il biaise ; il ne s'explique qu'à demi-mot : paroles à double entente, il prend de beaux prétextes. Combien honteuse est cette passion !
Les médisants, ce sont ces hommes dépourvus d'honneur qui cherchent à déshonorer leur prochain ; ce sont ces bouches infames qui ne distillent que le venin le plus dangereux ; ce sont ces animaux malfaisants qui ne cessent de faire entendre des cris sinistres, toujours prêts à s'élancer sur leur proie, à la déchirer, et à se repaître de son sang.
La médisance est un crime inexpiable, un vice des démons, un péché sans pardon. Elle attire sur celui qui le commet la haine de tous ! Il faut s'élever contre les médisants qui déchirent bassement la réputation des autres.
Ne prenez jamais parti dans les querelles d'autrui ; ayez en horreur toute espèce de murmures et de rapports malicieux. Regardez ces murmurateurs et ces médisants comme des serpents qui sifflent et qui répandent leur venin au milieu de leurs sifflements. Ce venin, qui pénètre doucement par les oreilles, porte toujours la mort avec lui ; celui qui médit et celui qui l'écoute avec complaisance sont tous les deux coupables.
Fermez votre oreille aux médisants, et vous leur fermerez ainsi la bouche.
Quel est le plus coupable le médisant ou celui qui l'écoute ? L’un et l'autre, tous les deux possèdent le démon : Le médisant sur la langue, l'autre dans les oreilles.
Par habileté certains médisants ne vont pas jusqu'au bout, mais ils montrent le chemin.
Il est de médisants qu'on dirait musiciens, tant ils commencent doucement pour arriver à leur crescendo final.
Certains médisants sont habiles comme de véritables artistes : ils savent choisir l'instant et jeter le mot qui tue avec une précision savante.
Obliger le médisant à prouver, c'est lui infliger une défaite.
Les médisants sont semblables aux sangsues. Ils ne se nourrissent que des mauvaises qualités des hommes comme les autres ne vivent que de mauvais sang.
Le feu qui ne peut brûler le bois le noircit ; voilà l'image du médisant.
Le médisant n'a de plaisir qu'à détruire et de goût qu'à faire du mal.
Le triomphe des sales reptiles, des médisants, des injurieux est irritant, j'en conviens ; mais la lutte avec l'immonde est encore plus insupportable, car elle n'est jamais victorieuse et on y sacrifie en outre sa dignité et son repos. Il est bien plus simple de s'aguerrir à l'injustice et d'être indifférent à ce qu'on méprise.
C'est surtout dans les cercles du beau monde que les absents ont toujours tort ; on ne parvient à imposer silence aux médisants qu'en répondant à leurs méchants propos par un front impassible et une contenance assurée.
Le médisant a la barbe grise, mais le diable dans les côtes.
Il faut mettre une épée entre les médisants et soi.
Il y a dans le médisant des yeux qui voient tout et une langue qui s'attaque sans pitié à l'honneur des pauvres gens.
Rien n'élève une âme forte comme la persécution des médisants.
Ragot : Information médisante.
Le médisant n'épargne personne, pas même sa mère et son père.
Les oreilles des médisants qui nous écoutent ne laissent rien échapper.
La langue d'un muet vaut mieux que celle d'un médisant.
La langue dorée d'un médisant est un serpent tortueux dont les écailles brillantes enveloppent un venin mortel.
L'impuissance de produire se venge en médisant.