Que le grand monde, que cette société brillante appelée la bonne compagnie, donne peu de satisfaction à ceux qui l'examinent ! Ce n'est ni le goût, ni le cœur, pas même l'espérance du plaisir qui rassemble ces êtres bizarres, nés pour posséder beaucoup, désirer davantage, et ne jouir de rien. Ils se cherchent sans s'aimer, se voient sans se plaire, et se perdent dans la foule sans se regretter. Qu'est-ce donc qui les unit ? L'égalité du rang, de la fortune, l'usage, l'ennui d'eux-mêmes, ce besoin de s'étourdir qu'ils sentent continuellement et qui semble attaché à la grandeur, aux richesses, à l'éclat, enfin à tous les biens que le ciel n'a pas également départis à toutes ses créatures.