Si vous voulez être beaucoup aimé, beaucoup et souvent, soyez borgne, bossu, boiteux, tout à votre aise, mais ne soyez pas timide. La timidité est contraire à l'amour et c'est un mal presque incurable.
Anatole France ; Stendhal (1920)
Si vous voulez être beaucoup aimé, beaucoup et souvent, soyez borgne, bossu, boiteux, tout à votre aise, mais ne soyez pas timide. La timidité est contraire à l'amour et c'est un mal presque incurable.
La timidité est le défaut des petits hommes, et l'arrogance la vertu des grands.
La timidité ressemble à la dissimulation, elle en a toute la profondeur.
Trop de hardiesse est imprudence, le trop peu est timidité : entre ces deux défauts se trouve la bienséance.
L'assurance est un bien placé entre deux maux, entre la timidité craintive et la présomption orgueilleuse.
La timidité meurtrie ressemble à l'égoïsme, et la peur à la dureté.
La timidité tient plus de l'amour-propre que de la modestie. Le timide connaît son endroit faible et craint de le laisser apercevoir, un sot n'est jamais timide.
La défiance, ainsi que la timidité, produit elle-même les effets qu'elle redoute.
Les hommes croient plus volontiers à la timidité des femmes quand elle est jouée que quand elle est sincère. Les femmes entre elles n'ont garde de s'y tromper.
La timidité vient plus souvent d'un défaut de confiance dans les dispositions des autres que dans ses moyens.
Plus on avance dans la voie de la perfection, plus il est aisé de justifier la timidité.
La timidité plaît aux hommes dans les jeunes filles, et déplaît aux femmes dans les jeunes gens : elle refuse à celles-ci ce qu'elle semble promettre aux autres.
En amour, celui qui ne fait que soupirer court grand risque de soupirer longtemps. Demander avec timidité, c'est appeler le refus, a dit un philosophe : Qui timide rogat, docet negare.
Le jeune homme, qui entre dans le monde avec une timidité réelle, n'a pas espérance d'y faire figure.
La timidité dans l'exécution fait échouer les entreprises téméraires.
La timidité n'est que la défiance d'un amour-propre qui, en désirant de plaire, craint de réussir.
Que la prudence ne dégénère pas en timidité : qui ne risque rien, n'obtient rien.
Les hommes ont plus de timidité dans l'esprit que dans le cœur.
La timidité est un mélange de prétention et de modestie : elle provient du désir de plaire et de la défiance de soi-même.
La timidité n'est souvent qu'un amour-propre craintif.
On doit se louer d'avoir la timidité qui retient, quand on n'a pas la force qui surmonte.
La timidité et le doute ne font pas de victorieux.
La langueur, la timidité, le dédain sont à la fois une lâcheté et une niaiserie.
La timidité décèle l'impuissance, et la témérité l'ignorance.
L'inexpérience est la mère de la timidité et de la témérité.
La réflexion enfante la timidité.
La timidité empêche certaines choses et oblige à d'autres.
La timidité peut être la crainte du blâme, la honte en est la conviction.
Rien ne fait plus de tort que la timidité.
Trop de timidité le plus souvent nous perd.
La timidité est une paralysie morale.
La pudeur s'atténue avec l'âge, comme la timidité, mais où elle a régné, elle laisse la délicatesse.
Rien n'égale la timidité de l'ignorance, si ce n'est sa témérité.
Il faut un peu de timidité aux grandes vertus pour les rendre plus aimables.
La timidité des gens de cœur n'est qu'un orgueil impuissant.
La timidité rend intéressant, l'effronterie mécontente.
La timidité a de jolis regards, l'effronterie en a d'odieux.
La timidité est une contraction de la sensibilité, une crampe de l'esprit.
La timidité, cette souffrance intérieure qui nous poursuit jusque dans l'âge le plus avancé.
Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme c'est la timidité, chez une jeune fille c'est la hardiesse.