La passion exagère toujours, et émousse les facultés de tous les sens.
Une passion durable est un drame sublime joué par deux acteurs égaux en talents, -- un drame où les sentiments sont des catastrophes, où les désirs sont des événements, et où la plus légère pensée fait changer la scène.
Souvent la passion parle trop haut, et la conscience trop bas, et trop tard.
La différence entre l'amour et la passion, c'est que l'un est fixé et l'autre changeante ; l'un s'augmente et l'autre s'affaiblit par la jouissance ; et la raison, c'est que l'un naît de l'union des âmes, et l'autre de la passion des sens.
La passion, même sincère, est toujours sophiste.
On ne commence à juger d'une passion, d'un sentiment, que quand ils sont entrés dans la région du souvenir.
La passion est ce qu'il y a de vraiment absolu dans les choses humaines, elle ne veut jamais avoir tort.
Aucune passion ne peut se satisfaire, elle ne serait plus passion.
La passion est mieux guidée par la lumière du sentiment que par des idées suivies.
Celui qui se perd dans sa passion a moins perdu que celui qui perd sa passion.
La passion est toujours impatiente.
On ne guérit d'une passion que par une autre passion.
La forme la plus élevée de la passion est celle qui peut lier un impuissant à une femme frigide.
La passion de la vérité est la consolation du cœur pessimiste.
La passion est une obsession positive ; l'obsession est une passion négative.
Personne, même le destin, ne s'attaque d'un cœur léger à la passion.
Il faut un travail rude et une haute volonté pour faire de la passion une vertu.
Quand une passion plus forte domine l'intérêt, on ne peut se faire un mérite de son désintéressement.
On prend souvent pour de la passion une impatience passagère du cœur.
Vivre de sa passion, beaucoup en rêvent, peu en vivront.
Il n'est pas en notre pouvoir de n'avoir point de passion, et Dieu veut que nous les ressentions jusqu'à la mort pour notre plus grand mérite. Le péché consiste dans les actes que nous en faisons par un mouvement de notre volonté.
La passion est égoïsme, satisfaction du moi à tout prix, exploitation du prochain à son profit.
La passion est la distraction du cœur.
La passion est une fièvre de l'esprit qui nous laisse toujours affaiblis.
La seule passion qui naît avec l'homme et ne le quitte jamais est l'amour de soi.
Une passion vraie et malheureuse est un levain empoisonné qui reste au fond de l'âme et qui gâterait le pain des anges.
Toute passion nuisible attire comme les gouffres, par le vertige. La faiblesse de volonté amène la faiblesse de tête et l'abîme, malgré son horreur, fascine alors comme un asile. Effroyable danger ! cet abîme est en nous, ce gouffre ouvert comme la vaste gueule du serpent infernal qui veut nous dévorer, c'est le fonds de notre être ; notre liberté nage sur ce vide qui aspire toujours à l'engloutir.
La vraie passion n'est jamais satisfaite.
Les sources qui sortent du cœur apportent un faible tribut dans le torrent de la passion.
La passion est toujours logique parce qu'elle empêche l'homme de raisonner, il devient un élément.
Il suffit bien souvent de pousser la passion aussi loin qu'elle peut aller pour s'en guérir.
La passion qui répond à la nôtre nous l'enfonce au cœur plus avant.
Tout ce qui n'est pas passion est sur un fond d'ennui.
Qui dompte sa passion règne sur lui-même?