La logique de l'homme se laisse détourner de son cours, jamais la logique du fait.
Bien des journalistes qui accumulent des faits mensongers et des raisonnements absurdes ne sont pas des ignorants ni des imbéciles, mais ils prennent leurs lecteurs pour tels ; ordinairement cela réussit.
Si, comme le prétendent quelques docteurs politiques, le fait équivaut au droit, il faut admettre que l'impunité constitue l'innocence.
Dans le monde des idées, comme dans le monde des faits, lorsqu'une route conduit aux abîmes, le salut ne consiste pas à enrayer la voiture... il faut rebrousser chemin.
Toute erreur dans le monde des idées enfante un désordre dans le monde des faits, comme toute irrégularité dans le monde céleste produit des désastres sur la terre.
Le drame des faits est tiré du roman des idées.
Les faits et les choses nous impressionnent bien souvent plus par leur à-propos que par leur importance même.
En politique un fait accompli, et en procédure la prescription, sont la conscience des gens qui n'en ont pas.
Toute bonne polémique doit aller au fait ainsi que la flèche va au but.
Tout fait acquis appelle un fait nouveau, toute pensée conçue évoque une pensée complémentaire.
La logique des faits parle plus haut que toutes les déductions de la parole la plus puissante.
Tout le raisonné du monde ne saurait détruire un fait.
Il faut quelques détails pour bien peindre un seul fait.
Il y a des faits qui, pour n'être pas dans la règle commune, n'en sont pas moins nobles et beaux.
On ne détruit pas les faits en les reniant.
Il est des faits qui portent avec eux leurs commentaires.
Il faut constater les faits avant d'en tirer aucune induction.
Il ne suffit pas de nier un fait pour l'annuler.
Qui nie la vérité nie les faits établis.
On ne juge pas les gens sur leurs paroles, mais sur les faits.
Les faits accomplis sont les juges infaillibles du bien et du mal.
Doive en souffrir notre imagination, il n'y a de réel que les faits, les rapports de ces faits et les lois de ces rapports.
Ce n'est que les faits de notre vie qui nous font penser, ou ceux de la vie des autres. Le reste de la pensée est de la philosophie, trou fait avec un tire-bouchon dans un nuage.
Le mensonge passe, la vérité reste. Les gens sages, la postérité surtout, ne jugent que sur des faits.
Que de gens qui se reprocheraient d'inventer un fait, mais qui ne se font aucun scrupule de le dénaturer en l'exagérant !
Quand chacun a ajouté ou retranché à un fait ce qui lui a convenu, il change tellement de nature par toutes les métamorphoses qu'on lui a fait subir, que souvent il devient étranger à son auteur.
Nier un fait est, en soi, une chose bien innocente, elle ne devient périlleuse que dans la mesure où l'on désavoue celui qui en protège l'authenticité. C'est ainsi que bien des choses insignifiantes deviennent critiques à cause de ceux qui en acceptent l'autorité, leur accordent de l'importance sans trop savoir pourquoi. Il faut contempler de loin les miracles pour y croire, un peu comme les nuages, quand on les veut considérer comme des choses solides.
La logique que la philosophie a tant de peine à mettre dans les idées, l'histoire la met d'elle-même dans les faits.
Nous ne retenons bien les faits et les dates de l'histoire contemporaine qu'en les rattachant aux particularités de notre existence : c'est comme la mnémotechnie de l'égoïsme.
Les gens très occupés d'eux-mêmes sont en général très susceptibles. Ils prennent tout pour un fait personnel.
J'essaie toujours de me conformer aux faits et jamais de les réformer ou de les susciter.
L'histoire est la science des faits passés.
Il faut beaucoup de temps pour faire le tour d'un fait.
Dans la vie des familles unies, les faits importants ont toujours de l'actualité.
Tous les faits principaux de l'histoire doivent être appliqués à la morale et à l'étude du monde, sans cela la lecture est inutile.
Un beau sentiment vaut mieux qu'un fait et qu'une certitude.
Un jury ordinaire jugeant de faits hors du commun, voilà bien une chose étrange.
Toute l'autorité d'un pape, toute la fortune d'un empire ne peuvent rien changer à un fait, c'est ce qu'il y a de plus stable ici-bas.
Le fait sauve souvent l'intention.
Dans la vie il sied d'être optimiste à l'endroit des faits et pessimiste à l'endroit des gens.