Je me traîne dans une lâche mollesse, j'évite de vouloir, je fuis ma résolution, ce que j'entrevois nécessaire. Il ne me semble quelquefois pas la peine de vouloir, la vie passe si vite qu'il n'y a rien à réaliser. Je me suis laissé entraîner dans cet abîme d'inconstance où j'agonise, vivant au jour le jour, sans accumuler, sans centraliser. Mais est-il possible de vouloir, sans vouloir quelque chose de précis, de particulier, c'est-à-dire sans se restreindre ? Non, et voilà ma faute. Le vague, l'indépendance, la possibilité de tout et par cela même la réalité de rien. Cette indétermination est mon plus vieil ennemi.