Je nourris tous les petits oiseaux de mon quartier. Oui... je leur jette du pain tous les matins sur mon balcon. L'hiver, j'écarte avec soin la neige pour les préserver du froid. L'été, je dispose des arbustes qui les protègent contre le soleil. Eh bien, vous croyez qu'ils m'en savent gré ? Du tout ! dès que j'ouvre ma fenêtre, les ingrats s'envolent, et quelques-uns même me donnent des coups de bec. Mais je ne leur demande pas de reconnaissance, ils ne m'en doivent pas, ce sont des créatures de Dieu qui ont faim, et je suis trop heureuse de pouvoir les nourrir.
Tel oiseau est fait pour rester dans son nid, tel autre est fait pour voir les pays lointains.
L'oiseau qui n'a pas encore brisé la coquille de son œuf peut-il se douter par avance des magnifiques paysages qu'il verra défiler dans son vol, lorsque, obéissant au libre gouvernail de ses ailes, il s'en ira tout en joie par le ciel, saluant au miroir des rivières la frémissante image des chênes et des hêtres dont les hautes cimes verdoient mêlées à des rougeurs d'aurore ? – Pour l'inconnu d'une autre vie, nous sommes l'oiseau dans l'œuf, hermétiquement clos : impossible de rien voir au travers. Mais nous avons des pressentiments, et plus nos pressentiments sont riches, plus notre intelligence est grande.
Autant la terre manque d'oiseaux, autant la mer en abonde.
Quand on songe à toute la peine qu'un pauvre petit oiseau a dû prendre pour construire un joli nid sans autre instrument que son bec et ses deux petites pattes, quand on pense à l'activité incessante qu'il est obligé de déployer pour nourrir une si nombreuse famille, on est partagé entre l'admiration et l'attendrissement. Et dire qu'il y a des gens assez stupides pour oser porter la main sur un pareil chef-d'œuvre, assez cruels pour porter la désolation dans une si charmante famille !
Aux oiseaux inconnus arrivés de lointains pays ne donnez la becquée qu'avec la plus grande méfiance : que le charme de leur voix, que l'éclat de leur plumage ne vous séduisent pas ; prenez garde, ce sont des oiseaux de proie peut-être.
Si les impatients avaient vu, comme moi, les oiseaux bâtir leur nid, travailler avec une infatigable activité, de la première à la dernière heure de la journée, s'aider l'un l'autre, se partager la besogne ; comme moi, ils auraient admiré ces nids, de vraies merveilles d'architecture que l'homme n'a pas toujours égalées dans ses habitations, ils reconnaîtraient que ces chères petites bêtes nous donnent plus d'une leçon. Il est vrai qu'elles obéissent à un instinct tout-puissant, sorte d'émanation de la sagesse divine.
La vue de tout animal me réjouit aussitôt et m'épanouit le cœur ; surtout la vue des chiens et des chats, et puis de tous les animaux en liberté, des oiseaux, des insectes, etc.
L'oiseau couve, l'amour vagabonde, la sève se dépense, les vieux membres souffrent : c'est le renouveau.
De même que les oiseaux aiment tout ce qui chante, les serpents aiment tout ce qui rampe, les loups tout ce qui hurle.
J'aime la gaieté des oiseaux qui chantent au soleil les gloires du blé mûr.
Quand les oiseaux sont contents, bien habile qui les empêcherait de chanter.
L'oiseau est le plus égoïste des animaux qui vole sans passager.
Souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent ; j'aurais voulu être sur leurs ailes : un secret instinct me tourmentait ; je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur, mais une voix du ciel semblait me dire : Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues, que ton cœur demande.
Il est plus sûr pour l'oiseau de se trouver hors de la portée de l'arquebuse que de se fier à la maladresse du chasseur.
On peut douter de l'efficacité d'un épouvantail quand il sert de perchoir aux oiseaux.
Incroyable l'imprévoyance des oiseaux migrateurs qui s'embarquent pour des vols de 3 à 4 000 kilomètres sans avoir réservé !
Si les oiseaux ne sont pas conscients de la chance qu'ils ont de voler, c'est que Dieu n'existe pas.
Les oiseaux de même plumage se reconnaissent à la première vue.
Un oiseau obligé de vivre en cage, un poisson obligé de vivre dans l'air ne sont pas heureux.
D'après les calculs acquis à la science, l'homme, s'il s'adapte des ailes, dispose d'une force musculaire quatre-vingt-douze fois moindre que celle de l'oiseau. L'oiseau-mouche est plus fort qu'Hercule.
Il y a des gens qui croient qu'un rossignol en cage se tue à force de chanter. Ces gens-là se trompent étrangement et prennent l'effet pour la cause. C'est l'amour qui fait chanter les rossignols, et c'est d'amour, ou si l'on veut de leur chasteté forcée, qu'ils meurent lorsqu'ils sont en cage. Le rossignol est le plus casanier de tous les oiseaux ; il a plus qu'aucun autre l'esprit de famille, et il passe la meilleure partie de sa vie à chanter auprès de sa femme et de ses enfants. C'est eux qu'il appelle lorsqu'il est en cage, et, comme personne ne répond, il appelle, il appelle sans cesse, et finit par mourir d'épuisement. Je suis sûre que l'on conserverait un rossignol en cage bien plus longtemps, si l'on avait soin de lui donner une compagne, mais personne n'y a encore songé.
Je charme ma solitude en m'occupant de mes oiseaux avec passion. Ai-je été oiseau jadis ? Le serai-je dans une autre vie ? Pourquoi pas, puisque j'ai la conviction que les oiseaux ont des âmes comme nous ! Il existe entre eux et moi une attraction, une sympathie qui a quelque chose de merveilleux. Ils me répondent quand je les appelle, ils me suivent dans le jardin. Je devine tout ce qu'ils pensent ; je les console dans leurs chagrins et je les guéris dans leurs maladies. Tout cela peut paraître ridicule ; mais j‘avoue que la vue d'un plumeau me fait de la peine, et que je raffole de la fable de Léda.
L'oiseau en cage ne sait pas qu'il ne sait pas voler.
Il est de beaux oiseaux qui ne volent que dans un ciel gris.
N'enlève pas à la fois tous les oiseaux du nid, respecte au moins la mère pour avoir encore des petits.
Pendant que les autres oiseaux chantent, le moineau cherche.
Que fait l'oiseau dans la tempête ? Il ne se cramponne pas à la branche : il suit la tempête.
J'expérimente sur mes oiseaux la puissance de l'éducation : je nourris les insectivores avec du fromage à la crème, je fais percher les hirondelles, j'ai appris à chanter à un moineau, et j'ai un bouvreuil qui danse. Quand ils ont l'estomac dérangé je leur fais prendre de l'eau de riz. Tous m'aiment au point de me préférer à la liberté ; et si je les mets dehors, je suis bien sûre de les voir revenir.
Depuis hier j'ai un nouvel oiseau, un oiseau merveilleux dont le plumage est comme une dentelle, et si son ramage y répondait, ce serait assurément le phénix de ces bois. Une petite fille le portait attaché par la patte avec un bout de fil et pendu à côté de son couteau. Je me suis empressée d'acheter la pauvre victime, elle est là qui dort à côté de moi. On me blâme de m'attacher à des oiseaux et de m'apitoyer sur leur sort, comme si cela m'empêchait d'avoir de la sympathie et des larmes pour d'autres infortunés !
Les cages ont été faites pour les oiseaux, mais les oiseaux ne sont pas faits pour les cages.
Sur la flèche qui l'atteint l'oiseau reconnaît ses plumes.
Quand les ailes ont poussé aux petits oiseaux, le nid se désagrège.
Plus l'oiseau est vieux, moins il veut se défaire de ses plumes.
La plus belle des cages ne nourrit pas l'oiseau.
La femme est un oiseau qu'on ne tient que par le bout de l'aile.
Qui bat les buissons aura des oiseaux.
N'est oiseau, bête ou poisson, qui ne vive à sa façon.
L'oiseau n'a pas de rancune, il a des ailes.
Les oiseaux migrateurs emplissent leurs yeux d'images diverses et oublient vite l'horizon qu'ils ont fui.
Le chant de l'oiseau, le parfum de la fleur, la noblesse de l'âme : autant de gaietés de la Nature, mais ni chant, ni parfum, ni noblesse n'empêchent l'oiseau, la fleur et l'âme de périr.
Mieux vaut être oiseau libre que roi captif?