Les hommes ont presque toujours quelque penchant pour un animal ou pour un autre. Les uns chérissent les chevaux, les autres les chiens, d'autres les oiseaux. Je ne sais qui a fait la remarque que ceux qui aiment les chats se distinguent aussi par leur philanthropie. On serait tenté, au premier abord, de prendre cela pour une plaisanterie ; mais plusieurs exemples confirment cette remarque, il faut donc qu'elle ait quelque fondement.
Les deux plus charmants animaux de la création sont certainement le cheval arabe et la Parisienne.
Que l'homme vienne à disparaître de la surface du globe, les animaux et les végétaux ne s'en trouveraient pas plus mal, au contraire ! Le globe continuerait avec la même sérénité sa valse au tour du soleil.
Le politicien est comme l'araignée : un animal de proie.
Je suis insensible à la prétendue amitié des chiens et des chats, animaux féroces, mais je ressens le bonheur de voir les animaux libres d'être heureux, je puis rester indéfiniment à regarder un couple de canards au bord d'une mare.
Les animaux choyés ne font que bénéficier des désillusions de l'homme.
La prétendue absence de droits des animaux, le préjugé que notre conduite envers eux n'a pas d'importance morale, qu'il n'y a pas comme on dit de devoirs envers les bêtes, c'est là justement une grossièreté révoltante, une barbarie sans nom. Prenez soin de vos animaux.
La pitié, principe de toute moralité, prend aussi les animaux sous sa protection.
La pitié envers les animaux est si étroitement unie à la bonté du caractère, que l'on peut affirmer de confiance que celui qui est cruel envers les animaux ne peut être un homme bon.
Sûrement l'homme est un être plus méchant que les animaux les plus féroces ; que serait-ce de nous sans la muselière des lois ?
Les animaux relèvent de l'homme, et l'homme ne relève que de Dieu.
Les hommes veulent-ils être bêtes, faites entrer les animaux dans la chambre ; la chose sera moins choquante : Nous sommes tous enfants d'Adam.
Les abattoirs ne seront vraiment humains que le jour où l'on pourra offrir le réconfort d'une religion aux animaux condamnés.
La preuve que les animaux de compagnie supportent mieux l'oisiveté que leur maître : ils ne consultent jamais une montre.
Le moment viendra où ces animaux qu'on ne fait naître que pour les tuer se syndiqueront et refuseront d'aller à l'abattoir. Ce jour-là, les pouvoirs publics devront veiller à ce que les légumes ne se constituent pas eux aussi en association de défense.
Au vu des deux millions d'espèces d'insectes différentes recensées sur la Terre, il est permis de se demander qui le Créateur de toutes choses a-t-il voulu épater ?
J'aimerais bien savoir comment les animaux, que les hommes appellent les bêtes, nomment l'homme quand ils sont entre eux.
De tous les animaux l'homme a le plus de pente à se porter dedans l'excès.
Nécessité fait loi ; les animaux doivent servir à nourrir l'homme, seulement nous n'avons pas le droit de les tuer uniquement pour nous distraire et nous amuser.
À défaut de nos semblables nous nous attachons aux animaux.
Souviens-toi, mon fils, que tant qu'un animal ne nous nuit pas et que sa mort n'est pas utile à la conservation de notre vie, nous n'avons pas le droit de le tuer, ni même de le tourmenter pour satisfaire un caprice ou une vengeance insensés et cruels.
Les hommes sont de stupides animaux.
Il n'y a point d'abîme entre l'homme et l'animal, les deux domaines sont séparés par un tout petit ruisseau qu'enjamberait un enfant. Nous sommes des animaux ; nous vivons des animaux et des animaux vivent de nous. Nous sommes parasités et nous sommes parasites. Nous sommes prédateurs et nous sommes la proie vivante des prédateurs. Et quand nous faisons l'amour, c'est bien, selon l'expression des théologiens, more bestiarum. L'amour est profondément animal, c'est sa beauté.
Il n'y a aucun animal si étrange que l'homme.
J'estime les animaux. Voyez l'écureuil : il se réveille, broute les jeunes pousses, fait l'amour, guette les noisettes, en croque, en cueille dont il emplit son nid, grimpe aux arbres, redescend, bondit, joue ; venu le froid, il s'endort. - Mais l'homme n'est pas un écureuil ! L'homme est un écureuil prétentieux.
Toute ma vie, les animaux que j'ai aimés m'auront consolé de certains humains facultatifs.
L'homme est un animal qui sait rire, et qui fait rire.
Les actes de brutalité exercés contre les animaux révoltent, pour peu que l'on ait de sensibilité.
Les hommes, comme la plupart des autres animaux, s'entre-détruisent ; la différence, c'est qu'ils ne se mangent pas entre eux.
L'ornithorynque est le seul animal qui ne sait pas écrire son nom sans faire de fautes d'orthographe.
L'homme est un animal volontaire et convoiteux qui se sert de sa pensée pour satisfaire ses inclinations, mais qui ne sert pas le vrai, qui répugne à la discipline personnelle, qui déteste la contemplation désintéressée et l'action sur lui-même. La sagesse l'irrite, parce qu'elle le met en confusion et qu'il ne veut pas se voir tel qu'il est.
Les femmes se parent de la fourrure des animaux pour plaire aux hommes qui préfèrent la leur.
L'amour des bêtes, quand il devient exclusif, relève d'un déséquilibre, d'une aliénation. Les gens qui aiment exagérément les animaux, à mes yeux ressemblent à des églises désaffectées.
Le mâle chez l'animal est bien plus discret que chez l'homme. Il ne recherche que la femelle qu'il peut croire aspirer à lui.
À la campagne on s'attache à tout, et c'est là justement qu'il ne faudrait s'attacher à rien. La destruction y règne en maître ; le chêne de la forêt, le grand bœuf blanc de la prairie, il faut que tout cela finisse par passer par la cheminée et le pot au feu, tout comme le chou du jardin. On a beau dire que les animaux n'ont été créés que pour l'homme et qu'ils sont faits pour vivre et mourir à son profit, moi je ne puis m'empêcher de plaindre leurs souffrances encore plus que celles des humains.
Il n'est animal au monde en butte de tant d'offenses que l'homme.
Rien de plus facile et de plus expéditif que de courir sus aux bêtes inoffensives qui peuplent les forêts de l'État, et de traîner après soi, pour cette noble expédition, une meute de courtisans et de chiens de chasse, tandis qu'on envoie au loin des milliers d'hommes combattre des ennemis véritables, dont on craint les coups pour soi.
Le malheureux instinct qui pousse l'homme à se nourrir de la chair des animaux lui a fait trouver dans la chasse d'abord la satisfaction d'un besoin, et, ensuite, un plaisir. Aujourd'hui que les mœurs sont plus douces, la chasse n'est qu'un reste de sauvagerie lâche, cruelle et surtout propre au despotisme.
Comment pourrions-nous espérer de recueillir la joie sur la terre puisque nous n'y semons que la douleur par la guerre contre nos frères et par le meurtre des animaux les plus doux ?
S'il est vrai que les espèces évoluent et progressent, c'est-à-dire que les hommes d'aujourd'hui sont des singes d'hier, le meurtre d'un animal, pour s'en nourrir, est un homicide et une anthropophagie anticipés.
Tous les animaux sont utiles à homme, parce qu'ils nous aiment, nous gardent et qu'on les bouffe.
Les animaux considèrent l'homme comme l'animal absurde, qui rit et qui pleure, comme l'animal néfaste.
On rencontre des animaux si bien élevés qu'il est honteux pour les hommes d'être aussi mal dressés.
Les animaux carnassiers, obéissant à leurs instincts, se jettent sur tous les êtres dont ils espèrent faire leur proie, et l'on dit d'eux qu'ils sont méchants ! le tigre, l'hyène, le chacal, le loup, ne sont que féroces. L'homme seul est méchant, la méchanceté est facultative.
Si les hommes sont rois de tous les animaux, qu'ils n'en soient pas les bourreaux.
Il y a plus de sots parmi les hommes que parmi les animaux.
Celui qui respecte la vie des animaux respectera, plus que tout autre, la vie de ses semblables ; si la chair des animaux venait à manquer subitement aux mangeurs de viande, on les verrait bientôt mettre les autres à la broche et puis se dévorer entre eux.