Une âme noble succombe sans bassesse, et triomphe sans hauteur.
Citation de Hypolite de Livry ; Les pensées et réflexions (1808)
Une âme noble succombe sans bassesse, et triomphe sans hauteur.
La fierté vient de l'âme ; elle est plus souvent un mérite qu'un défaut : c'est une compagne assez ordinaire des grandes vertus ; elle sied au malheur, et relève le courage ; elle est ennemie de toute bassesse ; et si on l'aime rarement moins on l'admire presque toujours, lorsqu'elle ne se montre ni trop roide ni trop âpre.
La bassesse des hommages intéressés qu'on rend aux grands ne justifie-t-elle pas, en quelque sorte, l'ingratitude dont ils payent, pour l'ordinaire, les services qu'ils reçoivent ?
On peut à la jeunesse pardonner une erreur, non une bassesse.
Quand l'esprit ne sait pas s'élever, il tombe aisément dans la bassesse.
Ce que je ne puis souffrir, c'est la bassesse de l'âme, c'est l'hypocrisie, c'est le mensonge.
Lorsqu'un homme commet quelque bassesse, il se trouve toujours un indulgent pour dire : « C'est humain ! » Mais il est des circonstances où il ne faut pas être humain, surtout quand il s'agit de soi-même.
Certains dénoncent leur bassesse par leur hâte à se croire méprisés.
En général quand un malheur arrive, la bassesse humaine le pardonne moins facilement à celui qui a été l'occasion qu'à celui qui a été la cause.
Pour pouvoir aimer vraiment le peuple, il faut se tenir à distance de lui. On peut ainsi compatir à sa misère sans être offusqué par sa bassesse.
Il y a tant de bassesse dans la plupart des louanges qu'elles avilissent plus ceux qui les donnent qu'elles n'honorent ceux qui les reçoivent.
La fausseté et l'hypocrisie sont le produit de la bassesse, et les fruits naturels du despotisme.
Que l'honneur te garde contre toute bassesse, et défends ton honneur contre toute atteinte.
Je chéris la modération, mais je déteste la bassesse.
On n'a point une ambition démesurée sans y joindre une extrême bassesse. Avide de grandeurs, sans savoir ce qui est véritablement grand, l'ambitieux rampe pour s'élever, à la manière des serpents, qui ne s'élancent qu'en foulant la terre de leur ventre.
Il faut beaucoup mépriser quelqu'un pour le louer d'une certaine façon, et certaines louanges impliquent entre qui les donne et qui les reçoit une certaine réciprocité de bassesse.
Il est un noble orgueil qui, renfermé au fond de l'âme, sans cesse humiliée par le sentiment de nos faiblesses, ne nous élève jamais en présence d'un autre homme, mais toujours à l'aspect d'une bassesse.
Celui qui fait le métier de solliciteur a plus de bassesse que de grandeur d'âme.
Il n'y a pas de bassesses que la haine n'emploie pour se venger.
L'ambitieux fait souvent des bassesses pour parvenir à ses fins.
La moquerie est une bassesse, c'est la revanche d'un esprit étroit.
L'intelligence, c'est dominer ses bassesses pour rester disponible.
La médisance et la calomnie sont les vices des petits esprits, des gens oisifs et stériles en bonnes choses : c'est une bassesse d'âme, qui est toujours la marque d'un cœur lâche, et d'un esprit tordu.
Une déraison accomplie raisonnablement, c'est une bassesse.
Une âme basse suppose toujours de vils motifs aux actions les plus nobles.
Si les hommes se refusaient les bassesses inutiles, et les femmes les amants dont elles ne se soucient guère, le monde n'en marcherait que mieux.
Il faut rendre justice à l'orgueil : s'il n'inspire pas des vertus, il épargne au moins des bassesses.
Les grâces ne valent souvent pas les bassesses qu'on est obligé de faire pour les obtenir.
Les humiliations, les bassesses, les lâches flatteries, si elles sont des moyens de parvenir, trouvent dans l'ambitieux un instrument docile et complaisant.
La corruption, la flatterie, la bassesse, la perfidie, ont un tarif bien connu des despotes.
Quand deux âmes perverses s'étalent réciproquement leur impudique nudité, leur mutuelle laideur les révolte. Ils sont l'un à l'autre comme un effroyable miroir. Leur propre bassesse les humilie dans autrui, leur propre orgueil les confond, leur propre néant les épouvante, et ils ne peuvent se fuir, se désavouer eux-mêmes dans leur semblable ; car chaque rapport odieux, chaque affreuse coïncidence, chaque hideuse parité, trouvent en eux une voix toujours infatigable qui les dénonce à leurs oreilles sans se fatiguer. Quelque secret que soit leur entretien, il a toujours deux insupportables témoins, Dieu qu'ils ne voient pas, et la conscience qu'ils sentent.
En voyant tant de bassesses et tant d'injustices, on doute si c'est pour la servitude ou pour la tyrannie que les hommes ont le plus de penchant. Je me trompe, car il ne manque aux âmes serviles que le pouvoir pour opprimer à leur tour.
Ce qu'il y a de pur, de noble, d'élevé dans le plus sublime des beaux-arts, n'est pas fait pour être senti par une âme rampante et avilie ; elle n'entend pas ce langage ; elle trouve dans sa propre bassesse une incrédulité toute prête contre les sentiments généreux.
Ne sois jamais du même avis que les autres purement pour leur plaire. Une pareille complaisance n'est point sans flatterie et mène souvent au mensonge ; elle annonce un caractère servile et enclin à la bassesse.
Dès que le malheur a frappé un homme, eût-il été votre ennemi, eût-il dévasté votre patrie, il y a bassesse à triompher de sa misère et à la contempler avec orgueil.
S'incliner devant les erreurs de la platitude ou les arrogances de l'infériorité est une bassesse.
L'orgueil, dans toute condition, est un signe de bassesse.
Celui qui, par une impudence effrontée ou par bassesse de sentiments, ne fait nul cas de l'estime des autres, n'est lui-même guère estimable.
Les hommes les plus orgueilleux et les plus remplis de fierté sont ordinairement ceux qui doivent tout ce qu'ils sont à la fortune, plutôt qu'à la naissance ou au mérite. Eblouis par l'éclat des honneurs et des richesses ils se regardent comme des demi-dieux ; ils vont toujours le front levé vers les cieux : on dirait qu'ils n'osent plus porter leurs regards sur la terre, crainte d'y rencontrer leur bassesse et leur premier néant. J'ai remarqué que cette espèce de gens était peu sensible à l'état des malheureux : les richesses endurcissent le cœur.
Le faste est né de l'orgueil. Que de maux ne cause-t-il pas ! Que de bassesses et de noirceurs ne sait-il pas commettre pour remplacer les dépenses folles de chaque jour ! Que de ressorts criminels ne fait-il pas mouvoir pour entretenir la profusion aveugle ou il entraîne ! Le faste, après nous avoir rendus, par une ostentation ridicule, l'objet de la plaisanterie publique, nous conduit ordinairement dans l'oubli et le mépris. N'y eût-il que cette foule oisive de domestiques qu'il entretient, et dont il prive les campagnes désertes qui les réclament, le faste sera toujours odieux à un homme rempli de zèle pour le bien, parce qu'il insulte hautement à la misère publique, en même temps qu'il en est une des causes.