Le faste est né de l'orgueil. Que de maux ne cause-t-il pas ! Que de bassesses et de noirceurs ne sait-il pas commettre pour remplacer les dépenses folles de chaque jour ! Que de ressorts criminels ne fait-il pas mouvoir pour entretenir la profusion aveugle ou il entraîne ! Le faste, après nous avoir rendus, par une ostentation ridicule, l'objet de la plaisanterie publique, nous conduit ordinairement dans l'oubli et le mépris. N'y eût-il que cette foule oisive de domestiques qu'il entretient, et dont il prive les campagnes désertes qui les réclament, le faste sera toujours odieux à un homme rempli de zèle pour le bien, parce qu'il insulte hautement à la misère publique, en même temps qu'il en est une des causes.