Les grandes fortunes aveuglent les hommes.
La fortune ne saurait nous causer autant de peines qu'il nous fait goûter de plaisirs.
Il est rare que la fortune nous donne des situations à notre taille : à chacun de se faire la sienne sur mesure.
La fortune donne beaucoup de choses en usufruit, rien en propriété.
L'âme en haut plus qu'en bas souvent trouve un écueil. La fortune est pour l'homme une pierre de touche. Plus s'élargit l'espace et plus l’œil devient louche. À force de monter on transpire d'orgueil. Pourquoi tant de fierté, puisqu'enfin le cercueil, sous terre, est le seul but qu'on touche ?
Si la fortune veut rendre un homme estimable, elle lui donne des vertus ; si elle veut le rendre estimé, elle lui donne des succès.
On a le même titre, la même fortune, le même entourage, sans avoir le même prestige ; donc, le prestige vient surtout de nous-même.
L'écroulement de toute la fortune d’un tyran apprend qu'il existe un être qui préside aux destinées de la terre.
Les grands arbres attirent la foudre, et les grandes fortunes les quolibets.
Au lieu d'en être sottement flatté, l'homme vraiment digne de ce nom est agacé qu'on lui prête une bonne fortune qu'il n'a pas eue. Il lui semble que cela fait tort à toutes celles qu'il a eues réellement.
Peut-être montre-t-on trop d'estime et d'admiration pour les gens dont la fortune se compose : Premièrement, de ce qu'ils prennent aux uns ; secondement, de ce qu'ils ne donnent pas aux autres.
Fortune : Différence entre la recette et la dépense. Il n'existe donc pas de cassette sans avarice.
La fortune de l'homme tient à ce qu'il mène plus souvent une vie de chien qu'un chien une vie d'homme si l'on excepte les chiens d'aveugle et les chiens policiers.
Il y en a qui ne sauraient dire si la fortune leur a manqué, ou s'ils ont manqué à leur fortune.
La différence est si immense entre celui qui a sa fortune faite et celui qui doit la faire, que ce ne sont pas deux créatures de la même espèce.
La Fortune fait tournoyer à sa guise les hommes qu'elle saisit déjà tout ligotés, les jette dans des situations soudaines, s'amuse à intervertir les destins, à décevoir ceux qui ont misé sur elle, et à surprendre ceux qui ne l'attendent plus.
La fortune met en lumière les qualités, comme le soleil éclaire tout ce qui existe.
La bonne fortune, on ne paye jamais le prix fabuleux qu'elle vaut.
La fortune, à ce que dit La Fontaine, vient quelquefois nous chercher dans notre lit, mais nous serions bien fous d'y attendre la justice.
La fortune, quoique aveugle, sait maîtriser les passions et leur commander en souveraine.
Quand la fortune, cette brillante capricieuse, va visiter ceux qui paraissent la mépriser le plus, elle leur fait perdre contenance et les remplit de la joie la plus vive.
C'est faire preuve d'habileté que de savoir faire un bon accueil à la fortune quand elle s'offre.
La plupart des gens ne cherchent à acquérir de la fortune que par une vanité presque toujours ridicule.
La fortune a, autant que le mérite, part à l'élévation des hommes.
L'homme qui a de la fortune croit posséder des richesses, et ce sont elles qui le possèdent et ne lui laissent aucun repos.
Il n'y a pas d'homme qui soit armé de toutes pièces contre les revers de la fortune, ou même contre ses propres passions : celui qui paraît le mieux cuirassé ne l'est que d'un côté comme la tortue ; retournez-la, il n'y a rien de si faible.
La fortune est insensible à nos gémissements, elle suit son caprice sans écouter nos cris, sans remarquer notre silence. A quoi sert de pleurer ? à rien, sans doute : mais , hélas ! le chagrin fait naître les larmes comme les arbres produisent leurs fruits.
Les victimes de la fortune les plus à plaindre sont celles qui ne la poursuivaient pas.
Si la fortune prenait la peine de répondre à tous les malheureux qui lui cherchent querelle, elle prouverait qu'elle n'a pas, à beaucoup près, tous les torts qu'on lui prête.
La fortune permet le choix des meilleurs cadres pour bien mettre en relief et savourer la vie. Elle est aussi un beau volant pour donner l'illusion qu'on dirige où l'on veut sa propre destinée — les rames de la liberté.
Les gens d'esprit et de cœur se font leur fortune eux-mêmes.
La fortune seconde le courage.
Plus la fortune élève les humains, plus ils doivent se rapprocher de la terre, redouter les révolutions ordinaires de la vie, craindre les dieux, alors qu'ils nous comblent des plus grands bienfaits.
La fortune préside sur la vie des mortels, elle dirige les événements comme il lui plaît.
Une fortune élevée n'a point chez les mortels une longue durée.
Lorsque la fortune nous sourit, nous ne manquons pas d'amis, mais ils sont rares dans l'adversité.
La fortune favorise la folie et la force.
Le mérite et la fortune ne voyagent guère de compagnie.
La fortune se fait une comédie de la vie des hommes.
La fortune change tout, triomphe de tout, et personne ne triomphe en dépit de la fortune.
Fortune varie comme la lune?