Se croire un grand esprit, indique la bêtise ; il faut vous priser peu, pour que chacun vous prise.
L'homme a plus de vanité que de passion pour la gloire, et il aime mieux monter haut que d'être grand.
Si tout paraît grand dans la nature, c'est que l'homme y est bien petit.
Un nain a beau se tenir sur une montagne il n'en est pas plus grand pour cela.
C'est curieux ce besoin qu'on les gens d'être traités de grands ! Pourtant, c'est assez beau d’être ouvrier.
L'enfant monte sur la table et dit : « Je suis grand. » Combien de gens qui toute leur vie montent sur la table ! Il est aisé de dominer la foule quand on se guinde sur des échasses ; mais il y a quelque risque de tomber sur le nez.
La fortune dépouille les petits, et sert les plaisirs des grands.
Les grands de la terre ne sont pas si heureux qu'on se le figure généralement ; nous n'échangerions pas nos soucis avec les leurs, même au prix de leur fortune.
À escalader fréquemment les hauts sommets et à considérer de vastes étendues, on prend l'habitude de voir les choses en grand et les hommes de haut.
Il n'y a de vraiment grand que celui qui pense et fait de grandes choses sans rechercher l'approbation des hommes.
Les grands rêveurs sont toujours prêts à s'en aller décrocher une étoile.
Pour que vous soyez grand, il faut que votre personne disparaisse sous vos œuvres.
Les deux plus grands poètes, Homère et Shakespeare, ont si bien fait abstraction d'eux-mêmes, qu'on nie leur existence.
Les grands penseurs et les hautes montagnes vous élèvent à vos propres yeux.
Pour que le riche devienne l'ami réel d'un homme d'esprit, il faut qu'il ait de l'esprit lui-même. Ce qui fait que les grands n'ont point d'amis quand ils ne sont pas eux-mêmes grands par l'esprit.
Les hommes seraient de grands philosophes, s'ils n'étaient pas de si grands fous.
Il y a une infinité de nains qui se croient grands, et une multitude d'insensés qui se disent sages.
Un poste élevé est un piédestal ; celui qui l'occupe doit être, comme les statues, plus grand que nature, pour ne pas paraître petit.
Les plus grands services sont gratuits, car ils sont toujours invisibles. C'est ce qui fait leur charme, pour celui qui les rend. Les bons auteurs savent très bien cela, et s'en payent avec usure.
Dans les éloges qu'on fait des grands on ne dit presque jamais précisément ce qu'ils devraient être.
Il faut être utile aux hommes pour être grand dans l'opinion des hommes.
Être grand, c'est avoir dépassé le niveau de la faiblesse sans l'avoir oublié.
Il n'est pas de grand cœur sans abandon, ni de grand caractère sans retenue.
Pour être, un cran plus bas, moins grand que le plus grand, on peut très-bien encor briller au second rang.
Si grand que soit un homme, c'est si peu de chose qu'un homme tout seul !
Rien n'est plus réchauffant que les grands bonheurs.
Je crains d'être grand, je ne crains pas d'être ingénieux.
Il est si facile avec les grands d'être grand, si facile de s'élever à la hauteur du modèle existant, aussi facile que pour l'amoureux de nager vers sa fiancée au milieu des vagues naguère si effrayantes. Les bienfaits de l'affection sont immenses ; et l'événement qui ne perd jamais son charme, c'est la rencontre d'êtres supérieurs en des conditions qui permettent les plus heureux rapports.
L'humilité : c'est la charité de l'orgueil. Être humble, c'est se rapetisser à la hauteur des autres, lorsqu'on se croit, en somme, plus grand qu'eux.
Nous ne pouvons endurer qu'un homme s'estime plus grand que nous ne l'estimons nous-mêmes.
On voit des gens qui ne sont grands que par les choses artificielles ; les vrais grands hommes le sont par eux-mêmes.
Les grands ont des flatteurs ; les gens du peuple, qui n'en ont pas, se flattent eux-mêmes.
La confiance en soi fait le sot ; la foi en soi fait le grand homme.
C'est un grand zig trop blond, trop maigre, qu'on sent creux et chétif, et timide de surcroît. Un malbaisant, un buveur d'eau, un liseur de bible. Espèce d'étudiant attardé, d'époux sans couilles, frileux, avec des principes frileux et des fringues fatiguées pour frileux fatigués.
Rien de grand n'a jamais eu de grands commencements.
C'est un grand type avec un nez à deux places, une bouille revue et corrigée à Hiroshima, et un regard fait avec deux coquilles de noix évidées. Pour pouvoir le mater dans les yeux, faut cracher dans les trous.
Prendre la livrée d'un grand, c'est montrer plus de vanité que d'orgueil.
L'élan du cœur n'a rien de commun avec l'élan du Grand Nord.
Traite les grands de ce monde comme le feu, et n'en sois jamais ni trop éloigné, ni trop près.
Rien n'est plus glorieux que de pouvoir perdre un ennemi, et de lui faire grâce. Plus on est élevé, plus on doit pardonner facilement. Les grands doivent avoir de grands sentiments : ils s'avilissent, si leur façon de penser ne répond pas à leur rang.
Deux petits font un grand?