Bien que les principes et la raison abstraite ne soient nullement la source primitive ou le premier fondement de la moralité, ils sont pourtant indispensables à la vie morale ; c'est comme un réservoir alimenté par la source de toute moralité, mais qui ne coule pas à tout instant, qui se conserve et au moment utile peut se répandre là où il faut.
Je n'ai pas encore vu un homme qui soit inflexible sur ses principes.
La douceur de caractère qui naît de la simplicité, de l'insouciance, n'est point vertu ; c'est l'apanage des êtres nuls. Mais la bonté, l'indulgence, l'affabilité, la pitié, etc., toutes ces vertus se trouvent réunies dans la douceur de l'homme instruit et modéré par principes.
En amour, c'est un art de savoir résister ; mais les femmes n'en apprennent guère les principes qu'à leurs dépens.
Les principes sont des points de refuge, où l'homme se gare de la passion.
La cupidité, l'esprit d'intrigue, appartient à bien des hommes et sont la cause de bien des actions basses et méchantes ; l'orgueil, le défaut de principes, cette démangeaison de la langue qui porte tant d'oisifs à rechercher et à répandre le mal plus aisément que le bien, ce qui est secret avec plus de plaisir que ce qui est découvert, sont à la fois des traits communs à une foule d'hommes et des sources fécondes de maux et de catastrophes.
Vouloir rendre un autre heureux, voilà le principe sentimental du mariage.
Les gens à principes ne sont que des cerveaux étroits qui ont la superstition de formules isolées, dont ils ne peuvent percevoir les limites et les conditions.
Se dévouer à un principe, c'est se dévouer à soi-même. On se personnifie dans l'idole que l'on s'est créée, et on lui sacrifie tout et tous, même soi.
Les principes de la véritable honnêteté naissent avec nous comme les talents, les uns et les autres ne s'acquièrent point.
Nous trouvons dans ce qu'on appelle les principes la force d'éviter la tentation plus sûrement que celle de lui résister.
Une fille légère, sans principes, trop facile, ses parents sont en peine de la caser.
Dans les faits victorieux, je vois la volonté de Dieu qui s'accomplit ; dans les principes vaincus, je vois la raison de l'homme punie dans son orgueil. Les faits sont des décrets divins. Les principes sont des conventions ou des explications, parfois des erreurs humaines.
Toute absence de principes jette les hommes dans un courant périlleux dès que leur volonté ne contrôle plus leurs passions ou leurs talents. De là les bévues extraordinaires et les coups de tête dans lesquels tombent ordinairement les hommes dévorés d'ambition.
Le principe de notre estime ou de notre mépris pour une chose est son besoin ou son inutilité.
Le principe de base du mariage est une incompréhension mutuelle.
Les passions ont des motifs, et point de principes, c'est perdre la raison que de les faire raisonner.
Un homme qui flotte dans les principes s'expose également à l'attaque des deux partis auxquels il balance de s'attacher. Il ressemble à la chauve-souris qui tenant de deux natures réunies est mordue par les rats, et becquetée par les oiseaux.
Le premier principe de la politique réaliste est qu'en politique il n'y a point de principes, qu'il n'y a que des occasions, que les occasions sont fugitives, qu'il faut les prendre aux cheveux ; que, si on les laisse échapper, elles ne reviennent jamais.
Chez les esprits droits et logiques, tout principe engendre ses conséquences : l'action naît de la pensée ; c'est l'arc d'où part la flèche.
Les principes, en toutes choses, doivent être simples, si l'on veut les faire goûter.
La plupart des hommes sont meilleurs que leurs principes et moins bons que leurs actions.
La plupart des femmes n'ont guère de principes ; elles se conduisent par le cœur, et dépendent pour leurs mœurs de ceux qu'elles aiment.
Les mœurs ont des principes généraux qui regardent également tous les hommes, mais dont l'application est très difficile dans le particulier.
Nous avons si peu de principes fixes, et les objets ont tant de rapports sous lesquels ils peuvent être envisagés, qu'il n'est pas surprenant que les contradictions soient si fréquentes.
La faute est dans les moyens bien plus dans les principes.
Une action, pour être véritablement bonne, doit partir d'un principe pur et louable.
Ce sont les principes qui fortifient, parce qu'ils éclairent ; où les principes manquent, que reste-t-il pour appuyer la volonté ?
Le jeu est le principe de tous les arts.
Sans principes communs, ce n'est pas la peine de discuter.
L'amour est le principe et la fin des choses ; il engendre la justice qui engendre la paix, qui engendre l'ordre, d'où naît le bonheur, lequel se résout en amour et ainsi, par constance à son principe, l'âme se ramène à ce principe et parcourt un cercle ineffable où l'amour est la récompense des efforts aimants opérés par obéissance au moteur amour.
Il faut avoir des principes sûrs pour tirer quelque profit de l'expérience des événements, par la même raison qu'il faut connaître sa route pour se remettre dans le chemin.
On dit aujourd'hui d'un homme qui a des principes fixes de morale et de politique qu'il a des systèmes, et c'est un grand tort aux yeux de ceux qui n'ont ni assez d'esprit pour faire des systèmes, ni assez d'instruction pour avoir des principes.
Avec deux principes opposés de constitution politique, le populaire et le monarchique, il est plus facile de faire dans le même pays deux peuples différents et même trois, que d'y fonder une société.
Quand la politique a perdu de vue les principes, elle fait des expériences et tente des découvertes.
Le principe de toute action est dans la volonté d'un être libre.
Une forte quantité d'opinions est fondée sur le principe que nous ne sommes rien. Les meilleurs ajoutent que nous sommes pourtant susceptibles d'une certaine espèce de valeur absolue - en nous reconnaissant pour rien, et en croyant à l'amour de Dieu.
Quelle est la valeur et l'utilité des principes, répètent en souriant les adorateurs du fait accompli ? N'arrive-t-il pas sans cesse aux principes d'être vaincus et proscrits, et cependant le monde va toujours ? Oui, mais il va mal.
Par quelle aberration de langage et d'idées parle-t-on de principes nouvellement éclos, comme d'œufs fraîchement pondus ? Les principes ne sont ni vieux ni jeunes ; ils sont bons ou mauvais, vrais ou faux, mais ils sont de toute éternité. Le bien et le mal sont nés avec l'homme.