La bienfaisance pure est presque aussi rare que la vraie reconnaissance.
La crainte de faire des ingrats ne doit pas nous empêcher d'ouvrir, en faveur des indigents, la main de la bienfaisance. Devons-nous nous attendre à être mieux traités que Dieu même ? Ses plus grands bienfaits ne sont-ils pas les plus grands ingrats ? Ceux qu'il a comblés de biens ne sont-ils pas souvent ceux qui en abusent le plus, et qui le servent le plus mal ? L'ingratitude que les hommes auront pour nous, pourra nous devenir plus avantageuse que leur reconnaissance, en épurant notre vertu, en nous rendant plus agréables et plus semblables à Dieu.
Le premier devoir de l'homme en société est d'avoir de la générosité, de l'humanité, de la bienfaisance. Ces trois vertus sont sœurs, elles nous portent également à faire du bien à nos semblables.
Si votre débiteur est dans la misère, ou qu'il ne puisse actuellement vous payer, et qu'il vous conjure d'attendre encore ; n'ayez point le cœur assez dur pour le lui refuser, et pour le dépouiller du peu qu'il a. Lui accorder quelque délai, ce n'est pas seulement humanité et bienfaisance, c'est intérêt propre et amour de nous-mêmes.
La bienfaisance est l'élément de toute âme honnête : cette vertu nous rapproche plus qu'aucune autre de la divinité. Est-il de plus doux commerce que celui de répandre d'une main sur nos semblables ce que de l'autre nous avons reçu de Dieu même !
L'habitude des actions de bonté, celles des affections tendres, est la source de bonheur la plus pure, la plus inépuisable. Elle produit un sentiment de paix, une sorte de volupté douce qui répand du charme sur toutes les occupations, et même sur la simple existence. Prends de bonne heure l'habitude de la bienfaisance, mais d'une bienfaisance éclairée par la raison, dirigée par la justice.
La bienfaisance change l'or en panacée universelle.
La générosité ne vit que de faits sublimes ; la bienfaisance est de tous les instants.
La bienfaisance remplit le cœur, comme l'étude occupe l'esprit.
La bienfaisance est une belle dame qui se plait à garder l'incognito.
La bienfaisance est plus commune que la reconnaissance, c'est notre orgueil qui en est la cause : celui qui donne jouit de la supériorité qu'il croit avoir sur celui qui reçoit. L'obligé souffre avec peine cette dépendance ; souvent il la secoue, rompt un lien en croyant briser une chaîne, et s'imagine qu'il est fier lorsqu'il est ingrat.
La bienfaisance est la vertu des grandes âmes, la gratitude n'est pas la production des âmes communes.
Le plus aimable des hommes est celui qui joint à la bienfaisance l'esprit nécessaire pour l'exercer.
La bienfaisance banale est comme les courtisanes, on jouit de leurs faveurs en les méprisant.
La bienfaisance est l'élément de toute âme honnête.
La bienfaisance est la première de toutes les vertus ; mais, venant de plusieurs sources, le principe d'où elle émane, détermine seul le mérite de celui qui l'exerce.
La bienfaisance est bien plutôt un vice de l'orgueil qu'une véritable vertu de l'âme.
La bienfaisance ressemble à ces parfums précieux, qui s'évaporent dès qu'on les découvre.
Quand la bienfaisance n'est pas une inspiration du cœur, c'est qu'elle agit par intérêt.
La bienfaisance a ses secrets comme l'amour a ses mystères.
Si la bienfaisance était toujours désintéressée, la reconnaissance le serait davantage.
La bienfaisance, pour les hommes, est un devoir, et pour les femmes, elle est un instinct.
La compassion des femmes est déjà de la bienfaisance.
La bienfaisance des femmes oblige et console ; celle des hommes, souvent, ne fait qu'assister.
La bienfaisance, qui réunit deux êtres en un seul, est une passion céleste aussi incomprise, aussi rare que l'est le véritable amour. L'un et l'autre est la prodigalité des belles âmes.
La bienfaisance universelle, c'est que chacun vive de son travail et non du travail d'autrui.
Il faut toujours régler sa bienfaisance sur son état et sur ses moyens. Mais, autant qu'on le peut raisonnablement, il ne faut se refuser à aucune des occasions qui se présentent de rendre service à ses amis. On perd auprès de bien des gens tout le mérite des bienfaits passés, lorsqu'on n'en veut plus faire. Celui qui pouvant obliger toujours ne le fait pas, donne lieu de croire qu'il n'a obligé que par intérêt, ou qu'il n'aime plus. L'amitié, comme le feu, s'éteint quand on ne l'entretient pas.
Il n'y a plus ni honnêteté ni bienfaisance chez les hommes.
Jésus enseignait que la bienfaisance valait mieux que la prière ; la prière est en effet un acte de préoccupation personnelle en vue de récompenses à venir. La bienfaisance est un acte d'abnégation au profit des autres, elle ne donne pas pour qu'on lui rende, elle est donc plus méritoire.
Rien ne peut forcer le libre caractère de la bienfaisance.
La bienfaisance est toute volontaire.
Par votre bienfaisance, consolez la douleur, secourez l'indigence.
La bienfaisance veut que l'on caresse les uns, et que l'on rebute les autres d'une juste manière.
L'admiration est comme la bienfaisance, elle n'exige point de retour.
Vexer au loin pour répandre l'aisance autour de soi, ce n'est pas une bienfaisance de bon aloi.