Qu'un honnête homme qui a fait aux autres tout le bien qu'il a pu, vienne à tomber dans l'infortune, combien s'en trouvera-t-il parmi ceux qu'il a comblés de bienfaits qui ne croient avoir de bonnes raisons pour se dispenser des devoirs de la reconnaissance ?
Le plus juste et le plus doux des sentiments est la reconnaissance.
Rien de plus noble que la reconnaissance, rien de plus vil que l'ingratitude ; autant un trait de reconnaissance touche l'âme, autant un trait d'ingratitude lui fait horreur.
La reconnaissance est un acte de justice. Le cœur peut le prendre à sa charge et le contresigner, mais ce n'est pas lui qui le dresse.
L'ingratitude est la porte par où sortent ceux que la reconnaissance embarrasse.
Tu mens ! toi qui te vantes de ne rien devoir à personne, car tu mourras en devant à tout le monde ! N'as-tu pas, avant de rien produire, commencé par consommer les avances que la société a dû te faire ? Or, comme le travail du jour ne paie jamais que la dette de la veille, il suit que nous mourrons tous débiteurs envers la société. Donc prétendre ne rien devoir a personne c'est avoir une dette de plus que les autres : la dette de la reconnaissance.
La haine a de la mémoire, la reconnaissance n'en a plus.
Chez les belles et fortes natures, l'amour c'est la reconnaissance du plaisir.
La reconnaissance est un noble et digne salaire pour les âmes généreuses.
La reconnaissance est le seul trésor du pauvre, c'est le seul qui puisse acquitter sa dette jusqu'à ce que sa fortune, encore au berceau, se soit accrue avec les années.
L'amitié la plus vraie entre âmes nobles est celle qui a pour nœud le lien respectable des bienfaits et de la reconnaissance.
Le titre seul d'homme de mérite désigne sa signification, c'est celui dont les qualités utiles lui donnent le droit de prétendre à l'estime et à la reconnaissance de ses semblables. Toute reconnaissance suppose des bienfaits reçus, ou la disposition à en accorder.
La reconnaissance n'habite pas dans les âmes où l'ingratitude domine.
Il ne faut jamais que la reconnaissance laisse vieillir le bienfait.
La reconnaissance du moindre bienfait prouve qu'on préfère les sentiments aux richesses.
On sollicite le premier bienfait, on exige le second, et souvent le troisième est arrivé que la reconnaissance est encore en chemin.
Le fruit le plus agréable au monde est la reconnaissance.
La vraie reconnaissance se passe du don, l'intention lui suffit.
La reconnaissance est une obligation qui suit nécessairement tout bienfait.
La reconnaissance ajoute sans doute au sentiment, mais il est rare qu'elle le fasse naître.
La reconnaissance est un fardeau, et tout fardeau est fait pour être secoué.
Le mérite d'une bonne action s'envole au moindre profit qu'on en retire ; la raconter, c'est s'en constituer une rente d'amour-propre qui vaut bien la reconnaissance.
Du dévouement à la reconnaissance, il y a infiniment loin.
La reconnaissance égale tout, ou plutôt elle donne la supériorité à celui qui oblige.
Les âmes légères sont presque aussi éloignées de la vraie reconnaissance que les plus ingrates.
Il faut être né modeste pour être touché des sentiments d'une vive reconnaissance.
La reconnaissance est la mémoire du cœur.
Les belles âmes trouvent la reconnaissance trop douce pour permettre qu'on les en dispense.
La reconnaissance vieillit promptement, et ne survit guère aux bienfaits.
La reconnaissance est un des premiers besoins d'une belle âme.
La véritable reconnaissance n'attend que des occasions importantes pour éclater.
Il est difficile que celui qui fut toujours ingrat trouve à son tour de la reconnaissance.
Si la bienfaisance était toujours désintéressée, la reconnaissance le serait davantage.
Exiger de la reconnaissance, c'est vendre ses services.
La reconnaissance est semblable à cette liqueur d'Orient, dont parlent les voyageurs, qui ne se conserve que dans des vases d'or ; elle parfume les grandes âmes, et s'aigrit dans les petites.
Un peu de gaieté, de reconnaissance et d'audace font grand bien !
Quand la reconnaissance se fait, les confidences s'ensuivent.
Reconnaissance d'héritier ne se peut révoquer.
La reconnaissance est une dette que les enfants n'acceptent pas toujours à l'inventaire.
La reconnaissance vieillit vite.
Le présent qu'un ami t'offre en son indigence, quelque petit qu'il soit, reçois-le avec bonté ; et pour premier effet de ta reconnaissance, vante sa libéralité.
La reconnaissance lutte avec l'impatience et le mécontentement.
On a de la reconnaissance à ses amis quand ils se portent bien.
Les assurances répétées de reconnaissance n'en sont qu'un signe équivoque.
Dans la plupart des hommes, la reconnaissance n'est souvent qu'extérieure ou passagère. Le sentiment vif que nous avons du bien, lorsque nous le recevons, fait toujours naître dans notre cœur une sorte de reconnaissance, mais elle s'efface peu-à-peu avec le souvenir du bienfait.
Comptez sur la reconnaissance, quand l'intérêt vous en répond.
N'exigez jamais de reconnaissance, et l'on vous en rendra davantage.
Exiger de la reconnaissance, c'est en exempter.
La reconnaissance est un des plus beaux fruits de l'amitié, ces deux sentiments s'unissent et se confondent. Ce qui est plus difficile et plus rare, c'est d'exciter la reconnaissance d'un ennemi ; pour remporter cette victoire, il faut se vaincre soi-même, résister aux passions qui poussent à la vengeance et n'écouter que la générosité qui conseille la clémence.
Excepté la justice, la vérité, l'honneur et le devoir, une âme noble sacrifiera tout, jusqu'à sa vie, à la reconnaissance.
Agis avec gentillesse, mais n'attends pas de la reconnaissance.
La reconnaissance est le paiement du pauvre?