Pour le chrétien, le remords n'est ni le juge qui condamne, ni le vengeur qui punit, mais l'auxiliaire qui relève.
Il y a dans la vie du chrétien une consolation à chaque douleur, un baume à chaque blessure, une palme à chaque combat ; mais les jours de l'impie ne peuvent être qu'une longue orgie, ou un long accès de désespoir, et il ne saurait échapper aux tortures du cœur de l'homme, qu'à la condition d'en renier les devoirs et d'en abdiquer la dignité.
Mes Pères, la foi se perd, l'univers chrétien s'est enfoncé si profondément dans l'oubli que son naufrage ne fait même plus de vagues. Accrochés à quelques épaves, débris de croyances, souvenirs flottants, nous attendons que vous veniez nous tirer de cette désagréable situation, au besoin en marchant sur les eaux.
Le chrétien est un mauvais païen converti par un mauvais juif.
Quand les chrétiens n'aimeront plus l'argent, les juifs n'en amasseront plus.
Le chrétien qui au nom de la religion reste fidèle à sa femme, non seulement savoure un bonheur pur et inconnu aux âmes ordinaires, mais encore conserve sa jeunesse et sa santé. L'idéal est le seul conservateur des charmes du corps, et c'est même un des meilleurs médecins que Dieu ait créés.
Les chrétiens, que sont-ils, sinon des Gentils convertis par des apôtres de Judée ?
Là est la grandeur de la femme chrétienne : elle exige d'un homme qu'il sache souffrir, mourir, s'il le faut, pour l'honneur, la gloire, la justice, la liberté, absolument comme son Dieu est mort pour les hommes ! Une femme ordinaire, sans être pour cela une âme dégradée, féliciterait son mari d'avoir pris la fuite dans une bataille, pour venir l'embrasser et apporter la becquée à ses petits.
Sous l'haleine de Dieu, principe de tout bien, l'infiniment petit fait les plus grandes choses. Que le faible ait donc foi dans la cause des causes ; humble, actif et joyeux, tel est le vrai chrétien.
Chrétien, l'on se demande : Où vais-je ? Philosophe, on se dit : Que sais-je ?
Il n'est pas d'âme si chrétienne qui ne recèle dans ses replis quelque sentiment anti-chrétien.
Le chrétien est un agneau qui devient un lion pour combattre l'injustice.
Jusqu'à son dernier soupir il fut gai et drôle. La joie chrétienne lui apparaissait comme un défi à la malheureuse condition de l'homme sur la terre !
La souffrance à l'âme chrétienne : Je te veux le matin, je te veux le soir, je te veux à toute heure, je te veux quand je te veux.
Que de fervents chrétiens dans le succès seraient des âmes tièdes dans le sacrifice !
La charité est le diadème du chrétien, c'est là le royal manteau qui nous fait reconnaître pour les vrais disciples de Jésus-Christ.
Ne quitte jamais les pratiques nécessaires pour rester chrétien, quelle que soit d'ailleurs la situation de ton âme ; ce sont des liens qui vous retiennent encore, et qui font que Dieu jette au moins sur vous quelques regards de compassion.
Il y a en faveur de la vérité un argument universel à la disposition de chacun et de tous les moments, c'est le bonheur intérieur, mais visible dont jouit le chrétien sincère.
Chez les chrétiens les mœurs sont innocentes, les vices détestés, les vertus florissantes.
Un chrétien ne craint rien, ne dissimule rien, aux yeux de tous il est toujours chrétien.
Ah ! mon ami, tu ne sais pas combien il faut de force d'âme pour être dans le monde un chrétien, un homme digne du nom de fidèle.
Quand viennent pour un chrétien les jours mauvais de la vie, quand il se trouve aux prises avec de graves infirmités, c'est pour lui le moment de remonter, par la pensée, les jours passés, d'évoquer le souvenir du bien ou du mal qu'il a fait : du mal, pour s'en repentir de plus en plus ; du bien, pour y puiser des motifs de consolation et de soulagement dans l'affliction présente.
La fraternité chrétienne fait de nous des amis avant même que nous ayons échangé un regard, avant d'avoir entendu le son de nos voix, avant de nous être serré affectueusement la main ! Ce sentiment d'amour fraternel unit sur la terre tous les catholiques, et de tant de peuples divers ne fait qu'une seule famille.
L'exercice de la conformité de notre volonté à celle de Dieu est le trésor du chrétien.
Le salut des chrétiens dépend de la bonté et du zèle des prêtres. Un bon prêtre est un grand trésor.
Les hommes qui rassemblent toutes les forces de leur cœur dans l'humanité atteignent la plus grande étendue et la plus sublime expression de l'amour. « Aimez-vous les uns les autres » est la loi du Christ. Le Christ, c'est l'amour crucifié. Le cœur est l'autel du christianisme ; mais c'est surtout celui de l'humanité. Si tu n'as point de cœur, tu n'es pas un chrétien, bien plus, tu n'es pas un homme. Vous qui tremblez devant la dissolution de notre Société et cherchez partout de quoi relier son faisceau rompu, voulez-vous savoir ce qui peut la sauver : c'est du cœur, du cœur, et toujours du cœur !
Un vrai chrétien est une apologie complète du christianisme.
Le salut est le vrai bonheur d'un chrétien, il n'y en a pas d'autre.
Le philosophe cherche Dieu et le contemple dans les ouvrages de la nature ; le véritable chrétien, dans les effets de la grâce sur lui, dans les biens qu'il en a reçus, et dans ceux qu'il espère.
La mortification nous approche de Dieu, par cela même qu'elle nous éloigne des plaisirs des sens. Voilà pourquoi les saints disent que la mortification est la mesure de l'avancement et de la perfection du chrétien.
À regarder la masse des chrétiens, on peut se demander si le principe premier n'est pas dangereux. Ils croient être charitables et ne sont pas même justes ; ils comptent sur le pardon de Dieu pour toutes leurs fautes, et par conséquent ne se gênent pas envers leurs semblables. Ils estiment que Dieu arrangera tout pour le mieux ailleurs, et ils en profitent pour augmenter ici le désordre, la confusion et la souffrance.
La charité, dans le chrétien, est une onction qui adoucit bien des choses ; et qui, en les adoucissant, les approche de ce lieu tranquille où siège la vérité.
Le moindre chrétien, qui fait un sacrifice sérieux à son Dieu, vaut mieux que cinq évêques.
Avant d'entrer dans la vieillesse, souvent aussi dans la vie chrétienne, l'homme traverse une sorte de tunnel mystérieux plein de dangers.
L'humilité est une vertu chrétienne, qui nous fait sentir notre néant devant Dieu.