Une conviction profonde, absolue, pressant la conscience de s'incliner devant la vérité, qu'elle n'a pas le droit de méconnaître, justifie seule le changement de religion. Il devient alors un devoir, une nécessité, l'indispensable condition de la paix de l'âme. C'est un acte de soumission de la raison vaincue, un hommage dû à la lumière qui s'est faite ; mais il y a toujours dans ce grand acte, et malgré la satisfaction d'être en harmonie avec sa foi, quelque chose de douloureux à quitter la croyance dans laquelle on a été élevé, celle que l'on a appris à respecter chez les siens, où l'on a vu mourir ceux que l'on aimait et qui a éclairé votre jeunesse.