Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilatent le temps de vivre.
Lire, c'est étudier ligne à ligne une œuvre littéraire. La lecture forme nos facultés, nous les fait découvrir, éveille les idées, crée et soutient l'inspiration. C'est par la lecture que nous naissons à la vie intellectuelle.
J'ai connu dans ma province des savants qui ne pouvaient lire que dans leur propre bréviaire.
Ce n'est pas assez de tout lire, il faut digérer ce qu'on lit.
Bien lire c'est prouver qu'on a bien compris un personnage, un discours, une fable, un orateur, un auteur.
Bien lire, c'est faire de la psychologie et de la critique avec vérification.
Pour bien lire ce qu'on a écrit il faut, en le lisant, le repenser.
Tenir une conférence est à la portée de tous : on n'a même pas besoin d'être orateur, il suffit de savoir lire.
L'art de lire, c'est l'art de penser avec un peu d'aide.
Lire, c'est penser avec un autre, penser la pensée d'un autre.
Lire est doux ; relire est, quelquefois, plus doux encore.
C'est en lisant qu'on devient liseron, et en écrivant qu'on devient écriveron.
Pour lire un roman, il faut deux ou trois heures ; pour lire un poème, il faut une vie entière.
En lisant à tort et à travers, sans suite, sans ordre, sans but, vous perdez un temps précieux, et de plus vous vous déshabituez du travail réel, ce qui est un grand malheur pour l'esprit.
Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine ; réfléchir sans livre ni maître est dangereux.
Les plus grands philosophes ont de la peine à lire dans le cœur humain, et le plus petit enfant sait lire couramment dans le cœur de sa mère.
Lire chez soi, si loin de Paris qu'on habite, les œuvres dramatiques nouvelles, dont tout le monde parle et qu'on ne pourra entendre et applaudir que plus tard, c'est un des plus grands plaisirs intellectuels que l'on puisse éprouver.
Si vous n'êtes qu'un pédant, ce n'est pas la peine de me lire.
Ce qu'on lit avec plaisir se retient aisément parce que le plaisir fixe toujours l'attention ; mais les livres consultés accidentellement, ou parcourus avec impatience, laissent peu de traces dans la tête.
Lecture de mes vers, mon supplice ; lire des vers dans un salon m'a toujours paru prétentieux. Un livre est une confidence qu'on dit tout bas à l'oreille du lecteur ; la lecture publique est impertinente, impudique. Confier tout bas son cœur à vingt personnes, ce n'est pas la même chose que de le leur livrer tout haut ; on voudrait qu'elles ne pussent pas se communiquer leurs impressions. Tous les poètes ont senti cela, du moins à leur début ; plus tard, il paraît qu'on perd toute vergogne et que la nudité ne coûte plus.
Les enfants ont plus besoin de guides pour lire que pour marcher.
L'homme lit à peine dans son cœur, il épelle à peine dans le cœur ses autres.
Avant d'ouvrir un livre, il faut apprendre à lire.
Il est plus glorieux d'en avoir beaucoup retenu que d'avoir beaucoup lu de livres.
Qui sait lire et écrire a quatre yeux?