Le rire, c'est dangereux. Des éclats de mots, ce sont comme des éclats de lumière. On peut en faire des monstruosités comme des chefs-d'œuvre.
Ne trouvez-vous pas qu'il y a des idées grandes qui ne deviennent plus que de grands mots quand on s'en sert maladroitement ?
Il y a de grands mots à crinoline ; ils sont faits pour les idées en baudruche.
Savoir qu'on se dupe soi-même avec de grands mots, et n'en persister pas moins !
La plupart des gens ne font pas attention. Ils voient les mots comme des rocs, de grands objets impossibles à déplacer et sans vie, des nomades qui ne changent jamais.
Dans une langue les mots sonores et pompeux sont un signe d'appauvrissement plutôt que de richesse ! C'est ainsi que des gens ruinés cachent leurs désastres sous l'apparence du luxe.
Autrefois il y avait des diseurs de bons mots ; notre siècle a enfanté une race nouvelle, celle des diseurs à effet gens qui cachent le plus souvent leur nullité sous une apparence de profondeur.
Les mots peuvent ressembler aux rayons X : si l'on s'en sert convenablement, ils transpercent n'importe quoi.
La délicatesse dans le choix des mots caractérise les personnes de bon ton et de bonne compagnie.
La jeunesse commence par mettre des semblants d'idées sous des mots de convention ; ce sont les bouts-rimés de la philosophie.
Le luxe des mots est, pour les écrivains pauvres d'idées, ce que sont pour les femmes maigres les toilettes bouffantes : on sent qu'il n'y a rien dessous.
Les vrais bons mots sont des étincelles jaillissant du choc des idées.
Il n'y a pas de lois contre la fausse monnaie qui puissent nous empêcher de nous payer de mots.
Il y a des mots qui s'arrêtent à l'oreille et des silences qui vont au cœur.
Il y a parfois des mots vrais qui renferment une émotion, des mots qui sont d'une éloquence infinie. Je n'oublierai jamais cette phrase simple, touchante, presque naïve d'un abbé bénissant deux jeunes mariés : Aimez-vous bien, mes enfants.
Le jargon, qui consiste à remplacer de vieux mots français devenus artistiques à force d'ancienneté par des pédantismes ou des mots étrangers, est un vandalisme de même nature que de recouvrir de peinture caca d'oie des fresques de Raphaël.
L'un des grands bonheurs de la démocratie est que l'on peut à peu près tout payer avec des mots.
La nature donne le babil aux femmes pour qu'elles répètent tous les mots à leurs enfants.
Il y a beaucoup de mots disparus qui mériteraient bien de revivre. Cavalcadour, par exemple : un homme capable de donner beaucoup de plaisir à une femme.
Si quelques mots lumineux n'ont pas suffi à convaincre ton interlocuteur, dis-toi bien que des flots de paroles t'auraient servi moins encore.
Les mots doux ou violents nous les empruntons au vocabulaire éternel, persuadés que personne avant nous ne leur donna cette douceur ou cette force.
J'aime les formules qui s'écrivent plus joyeusement et se retiennent plus facilement. J'aime économiser les mots. J'aime ciseler un axiome jusqu'à ce qu'il ait l'air d'être un proverbe volé à la sagesse populaire.
J'ai voulu me passer des mots et les ai dédaignés, les mots se vengent par la difficulté.
Les mots sont toute la poésie de la vie.
Toutes les fois que nous nous payons de mots, nous faisons injure à notre intelligence.
La magie des mots a fait autant que la puissance de la logique.
Le véritable sens des mots ne s'entend jamais que dans le lieu où on les prononce.
Mots de la fin : Généralement apocryphes, le moment prédisposant surtout au borborygme.
Il faut économiser ses mots pour le jour où l'on aura vraiment quelque chose à dire.
Les mots dépassent souvent la pensée. L'inverse est rarissime.