Les 67 pensées et citations sur littérature :
La différence entre le journalisme et la littérature ? Le journalisme est illisible, et la littérature n'est pas lue.
Le mot est tout. Je ne trouve jamais rien à redire aux actes, mais seulement aux mots. C'est pourquoi je déteste le réalisme vulgaire en littérature. Comme celui qui appelle un chat un chat, celui qui appelle une bêche une bêche devrait être condamné à en faire usage. Il n'est bon qu'à cela.
La littérature a ses darwinistes appliquant bon gré mal gré aux œuvres les plus capricieuses de la pensée les lois immuables qui régissent les plantes et les bêtes.
Pour peu que l'on pense par soi-même en littérature, comme en morale ou en politique, on ne manque pas d'être à la fois le radical et le réactionnaire de quelqu'un.
Un homme vaut souvent mieux que sa réputation, et un pays mieux que sa littérature.
Dans la vie, comme en littérature, c'est un grand art que celui des transitions.
La littérature est la richesse suprême. Moi qui n'ai jamais assez d'argent pour m'acheter une cravate, si j'ai envie du château de Versailles, je le décris et cela ne me coûte pas un sou. Quelquefois même, cela me rapporte.
Les prix littéraires sont comme les décorations : il est aussi ridicule de les désirer que de les refuser. Chaque état a ses inconvénients. Quand on écrit, on sait bien qu'un jour ou l'autre un prix vous tombera dessus ; ce sont les risques du métier.
Parler littérature est le plus charmant entretien que puisse procurer la civilisation. La critique littéraire n'est point faite pour les époques barbares. Non plus que la littérature, du reste. Les barbares ne veulent pas voir l'envers du monde, qui est gai. Rien que son apparence, qui est tragique.
Quelques peuples seulement ont une littérature, tous ont une poésie.
La littérature est la seule guerre où l'on désire être constamment sous le feu de l'ennemi. Plus on est touché, plus on est content.
La création c'est le bonheur, c'est la joie. Quand la littérature marche, quand l'écriture marche, on a le sentiment de tout dominer. À commencer par son propre corps.
L'ennui est une sorte de veillée d'armes, nécessaire pour la littérature, pour l'acte artistique qui va suivre le lendemain ou dans quelques jours.
En art, en littérature, les gens confondent imagination et invention. Pourtant, ce n'est pas la même chose. L'invention trouve des situations, des personnages, des ressorts dramatiques ; l'imagination donne à cela les couleurs de la vie et de la poésie.
Il en est du talent littéraire comme de la voix : le grand point, c'est d'avoir les notes du milieu.
La littérature a pour métier de gruger. Elle répond à l'universelle soif de magie, au désir de nous arracher à la violence du monde. Chacun lit pour prendre l'escampette ou se berner soi-même. C'est là le grand mystère des livres... pour ceux qui les dégustent mot à mot comme pour les fiévreux qui les écrivent.
La littérature et la politique sont aujourd'hui ce qu'était autrefois la dévotion pour les femmes, le dernier asile de leurs prétentions.
La littérature charme les tristes loisirs de la solitude et de la vieillesse.
Littérature : Pour vous faire pardonner de ne pas avoir lu Le Clézio, prétendez que vous relisez Montaigne. Ceux qui relisent sont, par définition, deux fois plus cultivés que ceux qui lisent.
La musique techno ayant pour effet de faire disparaître la mélodie en ne conservant que le rythme, on peut appréhender que la littérature renonce un jour aux mots en ne conservant que les virgules et les points.
La littérature n'est rien d'autre que l'ombre d'une bonne conversation.
La littérature n'est qu'une forme édulcorée de la confession, du témoignage qui sont fonctions éternelles de l'homme, fonctions préalables à l'oraison.
Ma littérature même m'assomme, j'en ai tout épuisé en imagination.
Le meilleur moment du travail littéraire, c'est presque honteux à dire, le meilleur moment c'est quand on écrit rapidement, sans penser à son sujet, pour ainsi dire, quand on ne cherche pas, quand tout vous vient de soi-même, quand la plume ne va pas assez vite. C'est là le meilleur moment — et le meilleur travail. Tout ce qui est cherché, construit, assemblé, arrangé, — tout le contraire. C'est toujours l'axiome : Il faut écrire avec plaisir et naturel.
Je tiens la littérature alimentaire pour méprisable. C'est pourquoi toute ma vie j'ai été employé. Pour assurer ma liberté et n'écrire que lorsque j'y avais plaisir. Je suis au reste arrivé à cette opinion que la littérature, comme tous les arts, sont des fariboles, qu'il n'y a rien d'admirable. Le mot admiration me fait pouffer. Il arrive qu'on intéresse, qu'on distraye, qu'on plaise, rien de plus. Je ne suis pas plus porté à l'admiration qu'au respect. On peut dire : Tant pis pour moi. Je m'en fiche.
Dans la littérature, la lutte pour la vie est plus féroce qu'ailleurs, car elle se complique de la lutte pour la gloire et de tout ce qu'enferme de vanité souffrante le cœur humain. Ainsi, la passion des lettres, la plus noble et la plus haute de toutes, dégénère en une âpre concurrence, où s'aigrissent et s'avilissent les meilleures âmes. Tout le monde aujourd'hui voulant de la gloire, c'est la faillite de la gloire même.
La littérature exercée en passe-temps mène à tout. Exercée avec dévotion et exclusivisme, elle condamne à la pauvreté.
Pour être respecté à peu près en littérature, il faut être de l'Académie ou de la police.
La vie de l'homme est comprise entre deux genres littéraires. On commence par écrire ses désirs et l'on finit par écrire ses Mémoires.
En littérature, les plus grands amuseurs oublient généralement de s'amuser.