Une vieillesse sans rides est plus affreuse qu'une statue sans rides.
Il est des visages tannés et ridés semblables à un vieux parchemin où la vie a tracé des sentences que personne ne sait déchiffrer.
Beaucoup d'auteurs sont comme de mauvais photographes : ils font les points saillants démesurément grossis, les rides comme des coups de sabre, les taches de rousseur comme la petite vérole. Et le public dit en se pâmant : Voilà la vérité ! seulement nous ne l'avions pas encore vue !
Quand on est jeune, la douleur est une tempête qui vous rend malade ; dans l'âge mûr, elle n'est qu'une bise qui ajoute une ride à votre figure et une mèche blanche aux autres.
La femme perdue ne voit dans la femme honnête qu'un miroir qui lui montre ses rides ; elle voudrait le briser de rage.
On a dit que les souvenirs du bonheur sont les rides de l'âme ; pour moi c'est tout le contraire, ils en sont la jeunesse.
Une bonne vie préserve des rides.
Il y a des jeunes femmes qui ne riront jamais, si vous leur persuadez que rire fait venir des rides.
Une femme est un être charmant parce qu'il est tremblant, fort éperdu, Très frêle, et qui doit être en tout temps défendu contre tout ce qui peut d'une ride être cause, contre un frisson d'aurore et contre un pli de rose.
La femme croit connaître la première les ravages que le temps apporte à sa beauté. Son erreur est grande. C'est une autre femme qui a remarqué sur son front la première ride ; c'est une autre femme qui a vu briller, au milieu d'une belle tête bouclée, le cheveu couleur de neige, emblème de la perte de son printemps.
Les rides sont les chevrons qui attestent l'ancienneté des douleurs.
Les rides de la méditation ou les calus du travail manuel ont leur noblesse sinon leur beauté, tandis que la rouille de la paresse est à la fois laide et honteuse.
Les soupçons ne sont autre chose que des rides ; la première jeunesse n'en a pas.
Une vieille coquette s'irrite toujours contre le miroir qui lui montre ses rides et sa laideur.
On s'aperçoit qu'on a vieilli en remarquant les rides de la vieillesse sur le visage d'un autre.
Qu'on cache ses rides sous l'or et les diamants, mais non les roses de la jeunesse.
Si j'avais assisté au conseil du Créateur lorsqu'il forma la nature humaine, je lui aurais conseillé de mettre les rides sous le talon.
Moins de gros sous, c'est moins de rides ; l'or de moins, c'est le doute ôté.
Hier encore, j'avais vingt ans, mais j'ai perdu mon temps à faire des folies, qui ne me laissent au fond rien de vraiment précis, que quelques rides au front et la peur de l'ennui.
La vieillesse attache moins de rides à l'esprit qu'au visage.
L'expérience est une ride qui vient rarement avant le temps.
C'est sous le talon que les rides auraient dû être placées, non sur le visage.
Un jour viendra où l'absence complète de rides constituera le seul moyen de déceler la vieillesse.
L'homme ne tient en rien de la nature du vin : avec les rides, il devient morose et déplaisant tandis que le jus de la treille s'améliore en vieillissant.
Nul sourire n'efface ce qu'imprime la souffrance sur un visage. Ce ne sont pas des rides ; le regard est pareil. Un homme qui a souffert n'a pas forcément vieilli. La transformation est plus profonde.
Quel spectacle douloureux que celui de sa propre décadence ! Chaque jour nous emporte un peu de nous-mêmes, et met une ride où était une grâce. Comme les années s'envolent ! Comme on vieillit vite !
Nos mères savaient vieillir... elles acceptaient bravement et ingénument les cheveux blancs et les rides ; elles remplaçaient la beauté par l'esprit, la jeunesse par la grâce, la galanterie par la bonne humeur, l'amour par l'amitié.
La vieillesse n'est pas toujours une hôtesse incommode : elle parait telle à vos yeux si vous ne faites attention qu'à ses rides. Accueillez-la avec bonté et vous verrez que la gaieté accompagne encore les cheveux blancs.
L'hiver de nos années grave encore plus de rides dans notre esprit que sur notre front.
On élève les femmes comme si tout leur rôle en ce monde était d'être jeunes, si bien que l'âge mûr et la vieillesse prennent la plupart au dépourvu. Qu'est-ce pourtant qu'une femme qui ne sait pas être vieille, et qui s'épuise en ridicules efforts pour cacher ses rides ?
Le premier jour de la vieillesse n'est pas celui où une ride plisse notre front, où un cheveu blanc se montre à nos tempes ; c'est celui où l'imagination s'affaisse sous le poids des souvenirs ; où nous disons hier plus volontiers que demain, j'ai fait plus complaisamment que je ferai.
La plus petite ride peut servir de fosse au plus grand amour.
Les rides devraient simplement être l'empreinte des sourires.