La sobriété poétise le vieillard, comme le clair de lune le paysage,
Le drame des vieillards d'aujourd'hui est que nul n'a besoin d'eux, ce qui les enfonce, les pauvres, dans leur vieillesse et leur solitude.
Donnez la mesure, dans vos rapports avec les vieillards, des égards que vous désirez rencontrer dans votre vieillesse, et établissez-y vos droits.
On peut dire de certains vieillards que le temps n'a blanchi que leurs cheveux.
La dignité est au vieillard ce que la pudeur est à la femme.
Les vieillards sont en général moins affectés de la mort des jeunes gens que de celle de leurs contemporains, parce que celle-ci est une mise en demeure directe.
Les vieillards aiment à mettre la mort de leurs contemporains sur le compte d'une imprudence, espérant bien être plus avisés et ne pas commettre la même faute.
Chose étrange ! Malgré les infirmités qui l'accablent et celles qui le menacent, le vieillard tient plus à la vie que le jeune homme, et il en fait moins volontiers le sacrifice.
Pour un vieillard c'est une grande consolation lorsqu'il repasse les années écoulées de sa vie, et de n'y trouver, à côté des erreurs, des faiblesses et des fautes si nombreuses qu'elles soient, le souvenir d'aucune méchante action.
Les vieillards, trop souvent, sont un ennuyeux livre que l'on est malgré soi forcé de feuilleter ; avec eux le secret de vivre est de savoir les écouter.
Il y a beaucoup de bonne grâce chez les jeunes gens à écouter les vieillards.
J'ai toujours été frappé par l'insignifiance des centenaires. Ce sont en général de braves gens, qui n'ont rien fait de bien marquant dans leur vie. Mais ces vieillards ont duré. Alors, pour les récompenser de leur persévérance, on leur offre une petite fête.
Il est injuste et honteux de croire les vieillards égoïstes ; s'ils ne pensent qu'à eux, c'est qu'ils ont perdu tous ceux qui les aimaient.
Le vieillard blâme les sentiments du jeune homme parce qu'il oublie qu'il a été jeune : un fils qui serait exactement ce qu'était son père à son âge ne parviendrait même pas à le satisfaire.
Il faut au vieillard un appui de roseau pour promener ses dernières années sur la terre.
Lorsqu'un vieillard écrit ses pensées, il écrit ses mémoires.
Il faut tromper les vieillards sur les approches de la mort, comme le fait la nature. Voyez un jeune homme et un vieillard planter des arbres : le jeune homme plante des arbres tous venus et déjà forts, et c'est déjà beaucoup qu'il les plante ; il n'a pas le temps d'attendre. Le vieillard n'est pas pressé, il plante de très jeunes arbres et dit : Ça me fera un joli couvert dans vingt ans.
Le vieillard heureux est celui qui retrouve dans les souvenirs du passé l'accomplissement des espérances de sa jeunesse.
Les bouchers sociaux devraient réserver leurs meilleurs morceaux aux vieillards attendant en vain la prise en charge par l'État de leurs prothèses dentaires.
Le vieillard est un livre dont le temps a rongé la couverture, mais qui doit reparaître un jour revu et corrigé par son auteur.
Laisser un vieillard heureux de sa vieillesse et fier de n'être plus jeune est un des plaisirs les plus délicats que puisse se donner un bon cœur.
Les vieillards, comme les femmes et les enfants, ne doivent pas abuser de leur faiblesse.
Il faut traiter les vieillards avec un mélange d'égards qui rappelle qu'il y a pour tout le monde dans le vieillard : Un peu de père, un peu de magistrat, un peu d'enfant.
Si un vieillard, autour duquel la mort a fait une morne solitude, sentait ses pertes comme on les sent dans la première moitié de la vie, un grand âge serait la plus terrible punition que la Providence pourrait infliger à l'homme.
La jeunesse, en France, on ne l'admire que chez les vieillards.
Couvre-feu : Interdit médiéval remis à la mode pour empêcher les nourrissons d'agresser les vieillards à la nuit tombée.
À force de dévorer toutes les gamines des yeux, les vieillards lubriques ont les paupières obèses.
Délicate attention que de nommer pension ce qu'on verse aux vieillards afin de leur rappeler leurs plus jeunes années.
La chute des cheveux permet aux vieillards de quitter ce monde dans l'état capillaire où ils étaient à leur entrée.
Jadis, quand un vieillard racontait toujours la même histoire, on le soupçonnait de gâtisme. Aujourd'hui, on se félicite qu'il n'ait pas Alzheimer.
La vertu dont les vieillards nous sachent le plus de gré est la patience : celui qui écoute attentivement leurs longs récits, leurs plaintes éternelles, a trouvé la voie de leur cœur.
Les vieillards, dit-on, retombent en enfance, mais pas de bien haut !
Le sommeil d'un vieillard, c'est sacré ; ne jamais le déranger surtout, il répète !
Vieillard qui dort est près de la mort.
Pour penser en vieillard, j'attends d'être vieux.
Ah les belles-filles ! comme elles peuvent faire sans le savoir, descendre avec douleur les vieillards au sépulcre. Qu'il est dur et amer de vieillir, dans la plupart des cas !
Il faut que les vieillards soient bons ; sinon, ils seraient malheureux : il ne leur reste que le bonheur des autres.
Le vieillard tient à être choyé plus qu'à être aimé.
Le vieillard a des habitudes plus que des affections.
Si les vieillards tiennent tant à la vie, c'est que la mort les arracherait à leurs habitudes.
Le besoin de retrouver une espérance ramène à Dieu les vieillards.
Les vieillards sont comme les vins que le temps a rendus aigres ou qu'il a bonifiés.
Le plus noble rôle du vieillard est d'applaudir au triomphe de l'homme qu'il avait encouragé enfant ; c'est d'admirer l'idée enfin éclose qu'il avait vue en germe ; c'est d'assister du moins, calme et souriant, aux mouvements nécessaires qui s'effectuent sans lui, mais sous son regard, et d'augurer, par la vue de son expérience, les autres mouvements qui en sortiront un jour.
Le vieillard, avec ses souvenirs, ressemble au chêne décrépit de nos bois. Ce chêne ne se décore plus de son propre feuillage, mais il couvre quelquefois sa nudité de plantes étrangères qui ont végété sur ses antiques rameaux.
Le vieillard qui se teint la barbe, et le jeune homme qui se baigne dans l'eau de rose, sont tous deux ridicules.
La campagne a ses sages comme la ville, il n'est rien de plus respectable qu'un vieillard de la campagne, qui a passé par toutes les charges de son village, qui les a remplies avec honneur, et qui est consulté par tous les paysans, comme un homme juste dont ils ont éprouvé plus d'une fois la vertu, et de qui ils attendent les meilleurs avis.
Ne disons pas aux jeunes gens, mais ne laissons pas oublier aux vieillards que la vieillesse n'est pas nécessairement la sagesse ; que l'on n'est pas sage par cela seul qu'il y a longtemps qu'on est fou.
Certains vieillards vantent continuellement le passé d'une façon désobligeante pour ceux qui vivent dans le présent. Ils nous donnent par-là la preuve que, dans ce passé qu'ils louent, il y avait au moins des sots tout comme aujourd'hui.
Le vieillard qui fuit les fêtes assiste d'ordinaire à tous les enterrements, c'est un commencement de politesse qu'il se fait à lui-même.
Un vieillard ne refuse jamais le respect à un autre vieillard, c'est encore une façon de se rajeunir.
Vieillard, méfie-toi de ceux qui t'aiment plus qu'ils n'ont le droit de t'aimer.
Les femmes respectent ceux qu'elles ne peuvent plus aimer, avis aux vieillards !
Unis-toi de cœur à la sagesse des vieillards