Les citations dénigrer.

Nos vertus, dans le monde, n'ont rien d'absolu ; elles changent de caractère et de valeur selon les gens qui les jugent. Les plus grandes deviennent parfois les plus petites, et il peut arriver que les plus réelles n'existent pas ; les bonnes langues goûtent peu les réputations. Et puis, on a toujours quelque peine à reconnaître chez les autres les mérites que l'on n'a pas soi-même ; on a, pour les dénigrer ou les diminuer, des sourires ou des silences très éloquents.

Instinctivement et sans trop nous rendre compte de cette incessante manifestation de notre humeur vaniteuse, nous ne dénigrons l'humanité que pour nous rehausser nous-mêmes ; c'est une manière de nous poser en exceptions. Pour être juste, pour s'améliorer et tendre à se grandir, c'est le contraire qui serait à propos : avoir une haute opinion de la nature humaine, et une médiocre de soi.

Quand vous verrez un homme très occupé de découvrir les défauts des autres et de mettre tout ce qu'il a d'esprit dans le dénigrement, soyez assuré que son intelligence est médiocre, qu'il n'a pas le cœur haut placé, et qu'il aurait fort à faire s'il se livrait sur lui-même à ce triste exercice.

La flatterie et le dénigrement sont deux mines qui ne s'épuisent pas plus que la bassesse et l'envie ne se lassent de les exploiter.

Qui loue bassement en face est toujours prompt à dénigrer lâchement par derrière.

Pour beaucoup de gens, les chefs-d'œuvre anciens ont ceci de commode, qu'ils leur servent à dénigrer les œuvres modernes.

Ceux qui, doués d'une intelligence vraiment distinguée, n'ont pas su en tirer parti par légèreté, paresse, ou toute autre cause, portent toujours la peine de cet avortement. Chez les bonnes natures, la souffrance se trahit par la tristesse ; chez les moins bonnes, par l'aigreur ou par le dénigrement.

Il n'y a pas de peuple plus prompt que le peuple français à se vanter comme à se dénigrer. Il suffit souvent du refus d'un léger service pour effacer le souvenir de grands bienfaits.

Un privilège fort inique des cœurs méchants s'attaquant aux natures débonnaires, c'est qu'ils ne rencontrent pas la pareille. Ils peuvent railler, dénigrer, calomnier, jalouser, haïr, tout à leur aise, sans craindre la réciproque. Les uns manient la griffe, le stylet, le poison, l'éclaboussure, et ils rencontrent la douceur, la modération, le pardon. Le jeu est injuste. Mais la méchanceté est lâche et se prévaut de la charité de l'adversaire.

On ne doit plus se dénigrer et se ravaler avec malignité et de toutes ses forces ; il faut se juger comparativement, il faut se regarder socialement, historiquement, avec les yeux du prochain. J'entends le prochain véritable, celui qui cherche la vérité sur notre compte.

La jeunesse d'aujourd’hui a toujours entendu dénigrer, railler, censurer, ravaler tous les caractères, toutes les personnes, toutes les tentatives, tous les absents, et jusqu'aux morts. Cela augmente sans doute l'irrévérence, mais ne donne pas de force proprement dite.

L'idéal tue la jouissance en faisant dénigrer le présent et le réel. Il est la voix qui dit non.

L'orgueilleuse bassesse dénigre et calomnie sans cesse la pensée libre.

À quoi bon suspecter, dénigrer et maudire ? Et s'entre-déchirer sans trêve et sans remords ? C'est prodiguer en vain beaucoup de fiel et d'ire : Tant de rage aujourd'hui ! Demain nous serons tous morts.

L'hypocrite te dénigre toujours dans ton dos, jamais en face à face, la lâcheté !

Quels animaux étranges que les Français ! Ils ne parviennent pas à admettre que l'on soit sincère dans les critiques que l'on fait à un adversaire politique. Ils pensent que l'on dénigre tout systématiquement !

Un homme qui voit vrai (et qui a l'esprit de contradiction) a toujours tendance à dénigrer quand autrui admire, et à exalter quand autrui dénigre.

Il y a deux manières indirectes de se faire valoir : dénigrer tout le monde ou dire du bien de chacun ; selon le milieu, l'une et l'autre réussissent.

Insultes, soupçons injurieux, dénigrements acharnés, la bassesse ne se refuse rien.

La conversation de certains hommes m'agace jusqu'au bout des ongles. Cet éternel dénigrement mêlé de grossières dénominations, à l'égard de tout le monde, même des dames absentes dont on parle, m'est antipathique. Ces hommes ravalent et salissent tout ce qu'ils touchent.

L'homme, sournois et fourbe, vous dénigre aujourd'hui pour demain faire votre apothéose.

Quand on paraît admirer quelqu'un, soyez sûr que c'est une forme hypocrite de dénigrement contre un autre.

On serait tenté de croire que le dénigrement, la médisance et la calomnie disparaitraient avec les passions ; point du tout : la légèreté de l'esprit mondain s'emparerait du champ abandonné, et la moisson y pousserait aussi abondante.

Dénigrer est preuve de médiocrité.

La malveillance et le dénigrement sont les deux caractères de l'esprit français.

Je méprise celui-là qui, son fils ayant péché, dénigre son fils.

Il est plus facile de dénigrer que de complimenter.

Dénigrer la vie, c'est lui être ou inférieur, ou supérieur ; l'apprécier, ce n'est jamais que lui être égal.

L'hypocrisie : Compliments par-devant, dénigrement par-derrière.

L'ignorance est toujours prête à dénigrer le savoir qui doute à la vue des difficultés, et la sottise est très disposée à louer les difficultés vaincues.

Comme je ne crois à rien, excepté en religion, je me défie de tout : la malveillance et le dénigrement sont les deux caractères de l'esprit humain ; la moquerie et la calomnie, le résultat certain d'une confidence.

L'esprit brille davantage dans le dénigrement que dans l'éloge.

Certains gâchent tout avec leur façon de critiquer et de dénigrer.

Le premier fat, toujours impunément, d'un seul mot dénigre, diffame.

Tout éloge mesuré est considéré comme un dénigrement.

Je n'aime pas qu'on attaque les personnes qui ne se défendent pas, ni qu'on dénigre les services rendus.

L'idéal tue la jouissance et le contentement en faisant dénigrer le présent et le réel.