Que déteste-t-on le plus ? — Ceux qu'on voudrait aimer.
Le monde raille les aveugles mais déteste les clairvoyants ; n'entrons pas dans la société avec un bandeau sur les yeux, mais mettons-nous un emplâtre sur un œil ; il faut se faire borgne pour ne voir que ce qui peut être approuvé.
Les vices les plus détestables sont toujours accompagnés de quelques germes de vertu.
Quand on a une fois trompé on ne peut plus être cru de personne ; on est haï, craint, détesté et on est attrapé par ses propres finesses.
Les hommes se détestent et s'estiment quelquefois en même temps ; les femmes se haïssent cordialement, mais ne s'estiment jamais.
J'ai horreur de faire de la peine à des gens que j'aime bien. Si c'est des gens que je déteste, je m'en fous complètement ! Je suis implacable avec les gens que je hais.
Les femmes, on peut les détester, mais il est périlleux de les ignorer.
Le misanthrope reste dans le monde ou y revient : tant il aime ce qu'il déteste.
Qui déteste les flatteurs ne saurait aimer la flatterie.
La vanité déteste le silence.
Il n'est que les gens subtils pour détester la subtilité des autres.
De tous les voleurs les sots sont les plus détestables, car ils nous volent deux choses, le temps et le calme de l'esprit.
Ce que nous aimons, ce que nous détestons le plus dans les autres, c'est encore, c'est toujours nous. Ils oublieront notre bienfait avant que nous l'oublions, ils nous pardonneront nos torts avant que nous les leur pardonnions.
Il est des êtres qui me feraient détester le devoir, à la manière dont ils s'en acquittent.
En amour, les femmes détestent la prudence qui ne vient pas d'elles.
La mort même de la femme qu'elle déteste n'éteint pas la haine d'une femme pour une autre femme. Ce que sa vie n'a pu payer, il faut que sa mémoire le paye. J'ai vu de charmantes petites femmes calomnier, déchirer des mortes à belles dents. Tout entières à leur passion, non seulement elles ne se doutaient pas qu'elles fissent une infamie, mais elles ne s'apercevaient même pas qu'elles commissent une maladresse insigne.
La femme qui se sent ingrate auprès d'un homme est bien près de le détester.
Je déteste la souffrance, et je ne puis m'en garantir ; j'adore l'indépendance, et je ne puis me l'assurer.
Il y a les amis qu'on chérit, les amis qu'on tolère et les amis qu'on déteste.
Je déteste plus que jamais ce qui abonde, les jugements téméraires, les interprétations dénigrantes, les hauteurs glaciales, les indifférences orgueilleuses, les calomnies sournoises, les rancunes éternelles, les méchancetés gratuites, les colportages indiscrets.
Si nous trouvions notre naturel absolu, ne détesterions-nous pas notre nature ?
Le vent a toujours l'air de nous fouiller, c'est pourquoi je le déteste.
On ne déteste cordialement que ceux qu'on côtoie de près.
J'aime l'impersonnalité, mais je déteste servir de moyen à quelqu'un.
Combien une femme déteste d'avance l'homme à qui elle sent qu'elle ne va pas plaire !
L'homme vraiment digne de ce nom, quand il cesse d'être aimé d'une femme, espère au moins cette dernière joie d'être détesté par elle.
Ce que je déteste le plus en amour ? Les demi-solde de l'amour, les p'tits séducteurs spécialisés en adultères de faible calibre. En clair, je vomis les illusionnistes qui escamotent les cœurs sans se donner ni jamais faire tripes communes.
La pente naturelle de notre cœur est de détester ce qui nous diminue.
Les gens détestables sont ceux que nous détestons.
La férocité de certaines gens s'évapore en propos, et ils se mettraient au feu pour les gens qu'ils détestent.
L'essence de la bassesse est de détester tout ce qui l'écrase.
Je déteste me répéter, et la roue tourne si vite qu'une impression de la veille est déjà replongée dans l'océan du passé.
Je déteste mon travail au point d'abhorrer celui des autres.
On se perfectionne pour ceux qu'on aime et non pour ceux qu'on dédaigne, qu'on méprise ou qu'on déteste.
Je n'ai rien qui me la rappelle, pas de portrait, pas de cheveux ; je n'ai pas une lettre d'elle ; nous nous détestions tous les deux.
Détester, c'est commencer à s'empoisonner.
Je n'ai jamais détesté personne. Mon cœur est plein d'amour, mon cœur est plein de bonté.
Je suis un galant homme, enclin de nature aux pensées honnêtes, instruit par la vie et la méditation et garder la mesure, modeste, voué tout entier aux voluptés paisibles de l'intelligence, ennemi de tout excès et détestant le vice comme une difformité.
Les conjoints se détestent sans vouloir se quitter, ou sans avoir l'esprit de se laisser à chacun.
Il faut avoir diablement aimé les femmes pour les détester.
Qu'est-ce que l'homme déteste le plus ? Non pas ce qui lui a toujours été refusé, mais ce qui lui a été donné une fois et qu'il n'a pas su retenir.
Les hommes savent haïr ; les femmes ne savent que détester : C'est bien pire.
Deux hommes, face à face, et qui se détestent ont quand même un point commun : la distance qui les sépare.
Le bonheur, pour l'envieux, c'est d'être certain que ceux qu'il déteste n'en ont pas.
On se presse d'aimer, puis on se déteste à loisir.
Un cœur juste peut aimer sans savoir pourquoi ; il ne déteste pas sans cause.
Si la foule déteste quelqu'un, examinez avant de juger.
Il faut bien aimer les femmes pour ne pas les détester !
Qui ne déteste ce qui humilie son orgueil ou déchire son cœur ?
Nous ne serions pas assez sots pour nous rendre haïssables aux autres avec notre vanité si nous réfléchissons combien la leur nous les fait détester.
Les hommes qui n'ont que de l'esprit sont les rivaux humiliés des hommes de génie, et les détestent.
Détester : Verbe féminin.
On peut détester sans haine, comme on peut aimer sans tendresse.
L'égoïste n'aime que lui, en détestant tous les autres ; et, par une réaction inévitable, il est véritablement l'ennemi de lui-même, puisqu'il est à son tour détesté de tous.
On déteste parfois sa famille de chair, on aime toujours sa famille d'esprit.
On aime les gens pour leurs défauts et on déteste les défauts des gens qu'on aime !
Beaucoup n'aiment pas les amis de ceux qu'ils détestent et souvent, moins encore les amis de ceux qu'ils aiment fortement.
Détester son prochain ou le mépriser, c'est détester ou mépriser l'œuvre de Dieu.
Quand, à force d'être bousculé, heurté, blessé, on en arrive à trouver le monde insupportable et à détester son prochain, on s'aperçoit qu'on ne peut surtout plus se supporter soi-même et qu'on se hait, que le plus grand mal nous vient toujours de nous-mêmes.
Plus on connaît l'amour, et plus on le déteste.
Les dieux aiment les hommes modestes, et détestent les méchants.
Ceux qui peuvent s'avouer qu'ils s'aiment moins ne se détestent jamais.
Nous aimons toujours pour un motif quelconque, mais nous détestons sans savoir pourquoi.
Les gens qui détestent le monde sont précisément ceux qui le rendent amusant ; c'est peut-être parce qu'ils sont indépendants de lui, et que les esprits indépendants sont les seuls qui sachent être toujours aimables.
On ne peut ni rester dans les bornes de la raison sans être détesté des gens de parti, ni prendre un parti sans sortir des bornes de la raison. Il faut se faire à soi-même une bannière, où se rallieront dans la suite des temps tous les cœurs honnêtes et sensibles.
Les égaux détestent les supériorités et les nient pour ne pas avoir à leur rendre hommage.
Qui te déteste se réjouit de ton malheur?