Dans les temps d'égoïsme, le plus sûr moyen de parvenir est certainement de feindre qu'on est parvenu.
A quelque hauteur qu'un homme soit parvenu à s'élever, il se trouve encore au-dessous de l'opinion.
Interrogez un parvenu, et, s'il est tant soit peu sincère, il vous avouera que le mal qu'il a eu pour arriver n'est rien à côté de celui qu'il se donne pour se maintenir.
On ne parvient pas souvent sans tacher son hermine, de même qu'on ne fait pas la cuisine sans se salir un peu les doigts. De là le préjugé qui pèse sur les parvenus.
Les parvenus sont de deux sortes : les sots et les fripons. Les premiers ont pris la voie lente, et les seconds la voie rapide.
Le savoir a ses parvenus comme l'argent, également insupportables dans la vie pratique.
Pour un parvenu, la plus douce flatterie est la déférence.
La chose la plus burlesque du monde, c'est la solennité d'un sot parvenu.
Le parvenu n'aime pas la simplicité, et se complait dans le luxe.
Tandis que le pauvre cache son indigence et son infortune, le parvenu, sans scrupule, étale son opulence, une richesse souvent fort mal acquise.
La fierté chez les parvenus s'élève rarement au-delà de l'orgueil ou de l'arrogance.
C'est le supplice des parvenus de la politique de se sentir inférieurs à ceux qu'ils oppriment.
Bâtir est la plus innocente et peut-être la moins dangereuse des passions du parvenu.
Nul n'excelle à prêcher l'honnêteté aux pauvres diables comme un fripon parvenu.
Je n'irai plus dans les pays qui ont accédé à l'indépendance : la vue des parvenus me répugne.
L'orgueil de la naissance serait le plus sot et le plus insupportable de tous, sans l'orgueil des parvenus qui semblent toujours pressés de regagner le temps perdu.
Bien des femmes écrivains ont l'orgueil des parvenus.
Tous les jours on voit s'augmenter le nombre de ceux qui sont parvenus à la richesse, aux honneurs, aux satisfactions du luxe et de la vanité. Non pas par un travail long et assidu, mais par la mauvaise foi, par la violence.
Le parvenu tente toujours d'éclabousser de son luxe outrageant, sans toujours y parvenir, son prochain.
Les parvenus sont dans la dignité comme les carpes dans l'eau claire ; les uns y dégorgent, les autres y regrettent leur boue.
Le fat se croit parvenu ; le présomptueux croit qu'il parviendra, ce n'est que la moitié d'un sot.
Le parvenu lui-même a le plus souvent la sottise d'avoir honte de ses origines.
Le front couché, les hauts sourcils, le visage busqué et tendu expriment l'amour-propre et la vanité, l'impertinence. C'est la face prétentieuse du parvenu, dont l'orgueil l'emporte beaucoup sur le mérite ; la tournure raide et gauche du coq d'Inde qui se croit un paon.
La susceptibilité des parvenus (j'entends par là ceux qui ne méritaient point de parvenir) fait leur supplice et le supplice des gens qui les approchent.
Une culture morale tout à fait supérieure peut seule réparer chez un parvenu le manque de tradition.
Être le premier venu, cela ne gâte rien, pourvu qu'on soit le parvenu.
L'orgueil est une lèpre incurable, et commune à tous les parvenus qu'exalte la fortune.
La face prétentieuse du parvenu et de l'orgueilleux tient du pédant, du fat et du sot.
Le parvenu s'enivre des honneurs, parce qu'il n'en a pas l'habitude.
Un parvenu est comme du fumier couvert d'un riche tapis, l'odeur perce toujours.
Un parvenu n'aura jamais l'aisance et la dignité d'un vrai grand seigneur.
Les parvenus, c'est la pire race qui existe sous le ciel.
L'habituel et terrible châtiment de l'ambitieux, même parvenu, à force de soucis, au terme de ses désirs, c'est de voir que la place qu'il voulait, qu'il croyait, qu'il savait tenir très grande dans la société, était, en réalité, toute petite, ou pour mieux dire, insignifiante.
La bourgeoise parvenue veut une dame de compagnie titrée. Républicaine, elle affirme ainsi la préséance de sa roture ; royaliste, elle se faufile dans la noblesse par la porte de service.
Un parvenu est doublé d'un sot, comme le sot est doublé d'une bête.
L'attitude d'un homme de quarante-cinq ans qui divorce ne me semble guère différente de celle d'un parvenu à l'égard de ses parents, dont il a honte.